Étude taxonomique et ethnomycologique des ...
Document type :
Thèse
Title :
Étude taxonomique et ethnomycologique des macromycètes en République centrafricaine
English title :
Taxonomic and ethnomycological study of macromycetes in the Central African Republic
Author(s) :
Kouagou Yayoro, Rellea Yolene [Auteur]
Laboratoire de Génie Civil et Géo-Environnement (LGCgE) - ULR 4515 [LGCgE]
Laboratoire de Génie Civil et Géo-Environnement (LGCgE) - ULR 4515 [LGCgE]
Thesis director(s) :
Pierre-Arthur Moreau
Defence date :
2024-06-07
Jury president :
Ali Zaoui [Président]
Laurence Voutquenne-Nazabadioko [Rapporteur]
Françoise Lohézic-Le Dévéhat [Rapporteur]
Annabelle Deram
André Ledoux Njouonkou
Cony Decock
Olga Diane Bombo-Yongo
Laurence Voutquenne-Nazabadioko [Rapporteur]
Françoise Lohézic-Le Dévéhat [Rapporteur]
Annabelle Deram
André Ledoux Njouonkou
Cony Decock
Olga Diane Bombo-Yongo
Jury member(s) :
Ali Zaoui [Président]
Laurence Voutquenne-Nazabadioko [Rapporteur]
Françoise Lohézic-Le Dévéhat [Rapporteur]
Annabelle Deram
André Ledoux Njouonkou
Cony Decock
Olga Diane Bombo-Yongo
Laurence Voutquenne-Nazabadioko [Rapporteur]
Françoise Lohézic-Le Dévéhat [Rapporteur]
Annabelle Deram
André Ledoux Njouonkou
Cony Decock
Olga Diane Bombo-Yongo
Accredited body :
Université de Lille
Doctoral school :
École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....)
NNT :
2024ULILR030
Keyword(s) :
Cookeina
Diversité fongique
Dispositif forestier de M'Baïki
Ethnomycologie
Microporellopsis
Taxonomie
Diversité fongique
Dispositif forestier de M'Baïki
Ethnomycologie
Microporellopsis
Taxonomie
English keyword(s) :
Cookeina
Ethnomycology
Fungal diversity
Microporellopsis
M'Baïki forestal permanent device
Taxonomic
Ethnomycology
Fungal diversity
Microporellopsis
M'Baïki forestal permanent device
Taxonomic
HAL domain(s) :
Sciences du Vivant [q-bio]/Biologie végétale
Sciences du Vivant [q-bio]/Ecologie, Environnement
Sciences du Vivant [q-bio]/Microbiologie et Parasitologie/Mycologie
Sciences du Vivant [q-bio]/Ecologie, Environnement/Ecosystèmes
Sciences du Vivant [q-bio]/Ecologie, Environnement
Sciences du Vivant [q-bio]/Microbiologie et Parasitologie/Mycologie
Sciences du Vivant [q-bio]/Ecologie, Environnement/Ecosystèmes
French abstract :
Organismes jouant un rôle crucial dans le fonctionnement des écosystèmes, dans tous les milieux et tous les domaines biogéographiques, les champignons présentent une diversité considérable. Cryptiques par nature (ils ne ...
Show more >Organismes jouant un rôle crucial dans le fonctionnement des écosystèmes, dans tous les milieux et tous les domaines biogéographiques, les champignons présentent une diversité considérable. Cryptiques par nature (ils ne révèlent leur présence que de manière très discrète ou fugace), ils se montrent difficiles à étudier et à dénombrer. Des estimations évoquent plusieurs millions d'espèces, dépassant très largement la diversité végétale (celle-ci pourtant assez bien connue). Des pans entiers de la diversité fongique restent à découvrir et à explorer, ce qui constitue un enjeu et une urgence : un enjeu pour la société humaine en raison des innombrables implications fondamentales et appliquées de la connaissance du règne fongique et de ses membres ; une urgence liée à la dégradation accélérée des milieux naturels qui entraîne la grave crise de la biodiversité que l'on connaît.Les régions tropicales, notamment en Afrique subsaharienne et en République centrafricaine, présentent un potentiel considérable en termes de diversité fongique. Cependant, ces régions sont largement sous-explorées, avec des connaissances limitées voire inexistantes sur la fonge locale. Les recherches actives sont rares en raison du manque d'experts sur place et des données disponibles sont souvent anciennes et fragmentaires.Notre étude vise à combler ces lacunes en priorisant l'amélioration de la connaissance des macromycètes en République centrafricaine. Nous nous concentrons sur l'identification des espèces présentes, ainsi que sur leur utilisation par les populations locales, que ce soit pour l'alimentation, les propriétés médicinales ou dans le cadre des Produits Forestiers Non Ligneux (NWFP). En contribuant à cette connaissance, nous espérons également sensibiliser à l'importance de la préservation de ces ressources fongiques pour les écosystèmes et les communautés qui en dépendent. De juin à août 2019 et d'août à novembre 2020 (pendant deux saisons consécutives), une étude de terrain a permis la collecte de macromycètes sur le dispositif forestier permanent de M'Baïki (en tout, 285 espèces, réparties en 38 familles et 17 ordres). Bien que les déterminations n'aient pas toutes atteint le rang spécifique, les Tricholomatales, les Agaricales, les Polyporales semblent représenter les groupes dominants. L'étude des spécimens a mis en jeu des techniques taxonomiques classiques (macro- et micromorphologie) et moléculaires. Le séquençage et l'étude phylogénétique de quelques spécimens ont permis de mettre en évidence une espèce nouvelle pour la Science (dans le genre Cookeina - Pezizales, Sarcoscyphaceae) et de proposer des placements nouveaux (le genre nouveau Microporellopsis - Polyporales, Fibroporiaceae - est proposé pour accueillir l'espèce rarissime Lignosus dimiticus, redécrite avec précision à cette occasion). D'autres taxons (une dizaine) sont décrits en détail et illustrés, pour la première fois dans plusieurs cas, avec une contribution importante à l'inventaire des champignons centrafricains.Par ailleurs, une enquête ethno-mycologique a été menée auprès de 202 habitants dans les régions de M'Baïki et Boukoko. A cette occasion, on a pu identifier 53 taxons utilisés comme aliment, et mettre en évidence des variations significatives dans les connaissances mycologiques traditionnelles, variations influencées par l'âge, l'ethnie, le sexe et les activités de chaque individu.Notre étude, très ponctuelle à l'échelle du territoire centrafricain, a montré qu'un grand nombre d'espèces peut être attendu dans les forêts et autres milieux naturels locaux ; elle souligne l'importance de la poursuite des recherches mycologiques. Il faut encore améliorer grandement la connaissance de la diversité fongique ; il reste aussi à affiner l'approche écologique sur chacun des taxons présents, pour une meilleure compréhension de leur rôle au sein des écosystèmes, étape indispensable pour envisager la préservation de leur équilibre et de leur conservation.Show less >
Show more >Organismes jouant un rôle crucial dans le fonctionnement des écosystèmes, dans tous les milieux et tous les domaines biogéographiques, les champignons présentent une diversité considérable. Cryptiques par nature (ils ne révèlent leur présence que de manière très discrète ou fugace), ils se montrent difficiles à étudier et à dénombrer. Des estimations évoquent plusieurs millions d'espèces, dépassant très largement la diversité végétale (celle-ci pourtant assez bien connue). Des pans entiers de la diversité fongique restent à découvrir et à explorer, ce qui constitue un enjeu et une urgence : un enjeu pour la société humaine en raison des innombrables implications fondamentales et appliquées de la connaissance du règne fongique et de ses membres ; une urgence liée à la dégradation accélérée des milieux naturels qui entraîne la grave crise de la biodiversité que l'on connaît.Les régions tropicales, notamment en Afrique subsaharienne et en République centrafricaine, présentent un potentiel considérable en termes de diversité fongique. Cependant, ces régions sont largement sous-explorées, avec des connaissances limitées voire inexistantes sur la fonge locale. Les recherches actives sont rares en raison du manque d'experts sur place et des données disponibles sont souvent anciennes et fragmentaires.Notre étude vise à combler ces lacunes en priorisant l'amélioration de la connaissance des macromycètes en République centrafricaine. Nous nous concentrons sur l'identification des espèces présentes, ainsi que sur leur utilisation par les populations locales, que ce soit pour l'alimentation, les propriétés médicinales ou dans le cadre des Produits Forestiers Non Ligneux (NWFP). En contribuant à cette connaissance, nous espérons également sensibiliser à l'importance de la préservation de ces ressources fongiques pour les écosystèmes et les communautés qui en dépendent. De juin à août 2019 et d'août à novembre 2020 (pendant deux saisons consécutives), une étude de terrain a permis la collecte de macromycètes sur le dispositif forestier permanent de M'Baïki (en tout, 285 espèces, réparties en 38 familles et 17 ordres). Bien que les déterminations n'aient pas toutes atteint le rang spécifique, les Tricholomatales, les Agaricales, les Polyporales semblent représenter les groupes dominants. L'étude des spécimens a mis en jeu des techniques taxonomiques classiques (macro- et micromorphologie) et moléculaires. Le séquençage et l'étude phylogénétique de quelques spécimens ont permis de mettre en évidence une espèce nouvelle pour la Science (dans le genre Cookeina - Pezizales, Sarcoscyphaceae) et de proposer des placements nouveaux (le genre nouveau Microporellopsis - Polyporales, Fibroporiaceae - est proposé pour accueillir l'espèce rarissime Lignosus dimiticus, redécrite avec précision à cette occasion). D'autres taxons (une dizaine) sont décrits en détail et illustrés, pour la première fois dans plusieurs cas, avec une contribution importante à l'inventaire des champignons centrafricains.Par ailleurs, une enquête ethno-mycologique a été menée auprès de 202 habitants dans les régions de M'Baïki et Boukoko. A cette occasion, on a pu identifier 53 taxons utilisés comme aliment, et mettre en évidence des variations significatives dans les connaissances mycologiques traditionnelles, variations influencées par l'âge, l'ethnie, le sexe et les activités de chaque individu.Notre étude, très ponctuelle à l'échelle du territoire centrafricain, a montré qu'un grand nombre d'espèces peut être attendu dans les forêts et autres milieux naturels locaux ; elle souligne l'importance de la poursuite des recherches mycologiques. Il faut encore améliorer grandement la connaissance de la diversité fongique ; il reste aussi à affiner l'approche écologique sur chacun des taxons présents, pour une meilleure compréhension de leur rôle au sein des écosystèmes, étape indispensable pour envisager la préservation de leur équilibre et de leur conservation.Show less >
English abstract : [en]
Playing crucial roles in ecosystem functioning, in every natural situation and every biome, Fungi exhibit huge diversity. Cryptic by nature (they show only in a very shy or fugacious manner) they are difficult to study or ...
Show more >Playing crucial roles in ecosystem functioning, in every natural situation and every biome, Fungi exhibit huge diversity. Cryptic by nature (they show only in a very shy or fugacious manner) they are difficult to study or to number. Recent evaluations predict millions of species, thus clearly overpassing Plant diversity (which is otherwise rather well known). Whole sections of fungal diversity remain to be discovered and studied, this representing a goal and an emergency: a goal for Human society because innumerable fundamental and applied implications of the knowledge of fungal kingdom; an emergency associated with increasing destruction of natural environments resulting in the current dramatic biodiversity crisis.Organizing priorities to face such an immense task is not easy; clearly, tropical regions remain mostly under-explored, although potential related diversity is huge (in correlation with climates, habitat and host diversity, among other reasons). In subsaharian Africa, knowledge about Fungi is limited, absent by place, often ancient, and current research is rare, due to the low number of local experts.In Central African Republic (CAR), only rather old and very fragmentary data are available. As elsewhere, potentialities are astonishing; incidentally, local populations actually use some species as food, medicine, or under the scope of Non Wood Forest Products (NWFP). The aim of our study answers those different points, offering a contribution to improve the knowledge of Macromycetes.From 2019, june to august and from 2020, august to november (thus during two consecutive seasons), a field study dealt with Macromycetes collections upon the permanent forestal device at M'Baïki (yielding 285 species, covering 38 families and 17 orders). If identification has not been made at specific level for all specimens, Tricholomatales, Agaricales and Polyporales seem to represent the major groups. The study of specimens involved classical taxonomic methods (macro- and micromorphology) and also molecular tools. Sequencing and phylogenetical studies of some specimens yielded a species new to Science (in the genus Cookeina - Pezizales, Sarcoscyphaceae - submitted paper) and urged new placements (the new genus Microporellopsis - Polyporales, Fibroporiaceae - is proposed to host the very rare Lignosus dimiticus, redescribed in all details at this occasion - submitted paper). A dozen of other taxa are described and illustrated in details (for the first time for some of them), building an important contribution the CAR fungal inventory.On the other hand, an ethno-mycological investigation has been conducted by 202 local people in the M'Baïki and Boukoko regions. During this investigation, 53 taxa have been identified as being used as food, and significant discrepancies have been pointed out in traditionnal mycological knowledge of the population, depending on age, ethnical origin, sec and duties of every single individual.Our study, very localized at the central african territory level, showed that a great number of species may be expected in forests and other local environments; it emphasizes the necessity of continuing mycological research. The knowkedge of fungal diversity still badly need to be improves ; another remaining topic is to deal with ecology of each of the identified species, to improve our understanding of their role within ecosystems, an crucial step to consider preservation of ecological balance within each environment and conservation of natural sites.Show less >
Show more >Playing crucial roles in ecosystem functioning, in every natural situation and every biome, Fungi exhibit huge diversity. Cryptic by nature (they show only in a very shy or fugacious manner) they are difficult to study or to number. Recent evaluations predict millions of species, thus clearly overpassing Plant diversity (which is otherwise rather well known). Whole sections of fungal diversity remain to be discovered and studied, this representing a goal and an emergency: a goal for Human society because innumerable fundamental and applied implications of the knowledge of fungal kingdom; an emergency associated with increasing destruction of natural environments resulting in the current dramatic biodiversity crisis.Organizing priorities to face such an immense task is not easy; clearly, tropical regions remain mostly under-explored, although potential related diversity is huge (in correlation with climates, habitat and host diversity, among other reasons). In subsaharian Africa, knowledge about Fungi is limited, absent by place, often ancient, and current research is rare, due to the low number of local experts.In Central African Republic (CAR), only rather old and very fragmentary data are available. As elsewhere, potentialities are astonishing; incidentally, local populations actually use some species as food, medicine, or under the scope of Non Wood Forest Products (NWFP). The aim of our study answers those different points, offering a contribution to improve the knowledge of Macromycetes.From 2019, june to august and from 2020, august to november (thus during two consecutive seasons), a field study dealt with Macromycetes collections upon the permanent forestal device at M'Baïki (yielding 285 species, covering 38 families and 17 orders). If identification has not been made at specific level for all specimens, Tricholomatales, Agaricales and Polyporales seem to represent the major groups. The study of specimens involved classical taxonomic methods (macro- and micromorphology) and also molecular tools. Sequencing and phylogenetical studies of some specimens yielded a species new to Science (in the genus Cookeina - Pezizales, Sarcoscyphaceae - submitted paper) and urged new placements (the new genus Microporellopsis - Polyporales, Fibroporiaceae - is proposed to host the very rare Lignosus dimiticus, redescribed in all details at this occasion - submitted paper). A dozen of other taxa are described and illustrated in details (for the first time for some of them), building an important contribution the CAR fungal inventory.On the other hand, an ethno-mycological investigation has been conducted by 202 local people in the M'Baïki and Boukoko regions. During this investigation, 53 taxa have been identified as being used as food, and significant discrepancies have been pointed out in traditionnal mycological knowledge of the population, depending on age, ethnical origin, sec and duties of every single individual.Our study, very localized at the central african territory level, showed that a great number of species may be expected in forests and other local environments; it emphasizes the necessity of continuing mycological research. The knowkedge of fungal diversity still badly need to be improves ; another remaining topic is to deal with ecology of each of the identified species, to improve our understanding of their role within ecosystems, an crucial step to consider preservation of ecological balance within each environment and conservation of natural sites.Show less >
Language :
Français
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