Descartes et la chimie
Type de document :
Partie d'ouvrage
Titre :
Descartes et la chimie
Auteur(s) :
Éditeur(s) ou directeur(s) scientifique(s) :
Bernard Bourgeois et Jacques Havet
Titre de l’ouvrage :
L'esprit cartésien. Quatrième centenaire de la naissance de Descartes
Éditeur :
Vrin
Lieu de publication :
Paris
Date de publication :
2000
Mot(s)-clé(s) en anglais :
Descartes
histoire de la chimie
alchimie
Principia philosophiae
histoire de la chimie
alchimie
Principia philosophiae
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences
Sciences de l'Homme et Société/Philosophie
Sciences de l'Homme et Société/Philosophie
Résumé en anglais : [en]
Fontenelle louait la philosophie cartésienne d'avoir «entrepris de réduire à la simple mécanique corpusculaire» la chimie jusque là si fière de son obscurité. A la même époque, Stahl estimait qu'en définissant le sel comme ...
Lire la suite >Fontenelle louait la philosophie cartésienne d'avoir «entrepris de réduire à la simple mécanique corpusculaire» la chimie jusque là si fière de son obscurité. A la même époque, Stahl estimait qu'en définissant le sel comme un composé de «particules aiguës, anguleuses et oblongues», on n'en donnait pas l'idée réelle et véritable que réclamait la chimie. Le fait est qu'en dehors du Cours de chymie de Lemery qui, en dépit de son succès populaire, eut peu d'impact sur les théories chimiques du XVIIIe siècle, la théorie cartésienne de la matière ne semble guère avoir inspiré les chimistes.A la différence de Mersenne et Gassendi, ou plus tard Spinoza et Leibniz, Descartes ne s'intéressait guère à la chimie, estimant que, faute d'expériences nouvelles, il n'avait rien à ajouter aux remarques sur la nature des minéraux et du feu que la théorie des tourbillons lui avait inspirées dans la quatrième partie des Principes de la philosophie. Ce désintérêt est étonnant, si l'on considère l'importance prise par la philosophie chimique dans la contestation de la scolastique au début du XVIIe siècle, l'institutionnalisation progressive des cours de chimie en dehors de l'Université, ou l'importance des idées paracelsiennes dans les débats sur le renouveau de la médecine, auquel Descartes entendait pourtant contribuer activement. Tout se passe comme si, à la différence de ses contemporains, Descartes n'avait aperçu dans les débats chimiques de son temps que la survivance d'une alchimie médiévale supposée obscure et confuse.Est-ce pour cela que l'esprit cartésien ne semble guère avoir pénétré la chimie, telle qu'elle se développa jusqu'au milieu du XVIIIe siècle ? Hier comme aujourd'hui, ce sont les ambiguïtés et les difficultés d'une science de la matière distincte de la physique et de sa mathématisation qui se trouvent mises en lumière par les réticences cartésiennes.Lire moins >
Lire la suite >Fontenelle louait la philosophie cartésienne d'avoir «entrepris de réduire à la simple mécanique corpusculaire» la chimie jusque là si fière de son obscurité. A la même époque, Stahl estimait qu'en définissant le sel comme un composé de «particules aiguës, anguleuses et oblongues», on n'en donnait pas l'idée réelle et véritable que réclamait la chimie. Le fait est qu'en dehors du Cours de chymie de Lemery qui, en dépit de son succès populaire, eut peu d'impact sur les théories chimiques du XVIIIe siècle, la théorie cartésienne de la matière ne semble guère avoir inspiré les chimistes.A la différence de Mersenne et Gassendi, ou plus tard Spinoza et Leibniz, Descartes ne s'intéressait guère à la chimie, estimant que, faute d'expériences nouvelles, il n'avait rien à ajouter aux remarques sur la nature des minéraux et du feu que la théorie des tourbillons lui avait inspirées dans la quatrième partie des Principes de la philosophie. Ce désintérêt est étonnant, si l'on considère l'importance prise par la philosophie chimique dans la contestation de la scolastique au début du XVIIe siècle, l'institutionnalisation progressive des cours de chimie en dehors de l'Université, ou l'importance des idées paracelsiennes dans les débats sur le renouveau de la médecine, auquel Descartes entendait pourtant contribuer activement. Tout se passe comme si, à la différence de ses contemporains, Descartes n'avait aperçu dans les débats chimiques de son temps que la survivance d'une alchimie médiévale supposée obscure et confuse.Est-ce pour cela que l'esprit cartésien ne semble guère avoir pénétré la chimie, telle qu'elle se développa jusqu'au milieu du XVIIIe siècle ? Hier comme aujourd'hui, ce sont les ambiguïtés et les difficultés d'une science de la matière distincte de la physique et de sa mathématisation qui se trouvent mises en lumière par les réticences cartésiennes.Lire moins >
Langue :
Français
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Collections :
Source :