Implication des modifications post-traductionnelles dans l’interaction hôte-pathogène

Abstract

Cette dernière décennie a vu naitre un intérêt croissant pour le rôle des modifications post-traductionnelles chez les procaryotes. L’abandon du paradigme qui consistait à considérer ces modifications comme un épiphénomène chez les bactéries, ainsi que les avancées notables de la spectrométrie de masse ont permis de mettre en évidence la diversité structurale et fonctionnelle des modifications post-traductionnelles. Au cours de mon cursus, je me suis intéressé en particulier à la phosphorylation à travers l’étude des systèmes phosphorelais et à l’acétylation dans la régulation du métabolisme bactérien. En utilisant trois organismes modèles (Dickeya dadantii responsable de la pourriture molle, Borrelia burgdorferi responsable de la maladie de Lyme et Yersinia pestis responsable de la peste), j’ai pu mettre en évidence que chaque bactérie utilisait un set spécifique de système phosphorelais afin de pouvoir s’adapter aux différentes niches qu’elle doit coloniser. Mes travaux ont permis d’identifier i) une voie inédite de signalisation impliquant un glucane périplasmique osmorégulé inhibant l’activation du système RcsCDB et ii) l’activation graduelle du système CpxAR au cours de la colonisation de la plante par D. dadantii afin de permettre une expression temporelle adéquate des facteurs de virulence. De même, l’étude du système EnvZ-OmpR chez Y. pestis a mis en évidence un rôle de ce système dans la colonisation du vecteur, la puce, pour l’établissement d’un biofilm requis dans la transmission de la bactérie à un nouvel hôte. Enfin, l’analyse de l’acétylome et son rôle chez B. burgdorferi suggère, pour cette bactérie aux capacités métaboliques limitées, un rôle de modulation post-traductionnelle de l’activité des enzymes clés du métabolisme afin d’éviter une transcription-traduction de novo couteuse de ces protéines.