Les revendications salariales dans le ...
Document type :
Autre communication scientifique (congrès sans actes - poster - séminaire...): Communication dans un congrès avec actes: Conférence invitée
Title :
Les revendications salariales dans le mouvement des Gilets Jaunes. Comment les rapports d’emploi provoquent une stratégie de contournement du cadre institutionnel de la négociation collective ?
Author(s) :
Della Sudda, Magali [Auteur]
Centre Émile Durkheim [CED]
Le Lann, Yann [Auteur]
Centre de Recherche "Individus Epreuves Sociétés" - ULR 3589 [CeRIES]
Gaborit, Nathan [Auteur]
Centre de recherches et d’interventions sociologiques [CESIR]
Centre Émile Durkheim [CED]
Le Lann, Yann [Auteur]

Centre de Recherche "Individus Epreuves Sociétés" - ULR 3589 [CeRIES]
Gaborit, Nathan [Auteur]
Centre de recherches et d’interventions sociologiques [CESIR]
Conference title :
Colloque : La grève : perspectives analytiques et usages contemporains
Conference organizers(s) :
Pauline Grimaud (CSO)
Gabriel Rosenman (CMH)
Chloé Lebas (Ceraps)
Carlotta Benvegnù (Cresppa-CSU – Lest)
Saphia Doumenc (Triangle)
Etienne Pénissat (CMH)
Eve Meuret-Campfort (Cresppa-CSU)
Baptiste Giraud (Lest-Irisso)
Karel Yon (IDHE.S)
Gabriel Rosenman (CMH)
Chloé Lebas (Ceraps)
Carlotta Benvegnù (Cresppa-CSU – Lest)
Saphia Doumenc (Triangle)
Etienne Pénissat (CMH)
Eve Meuret-Campfort (Cresppa-CSU)
Baptiste Giraud (Lest-Irisso)
Karel Yon (IDHE.S)
City :
Paris
Country :
France
Start date of the conference :
2023-06-08
Keyword(s) :
Gilets jaunes
Mouvement social
Syndicat
Grève
Négociation collective
Représentation
Salaire
Mouvement social
Syndicat
Grève
Négociation collective
Représentation
Salaire
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Science politique
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
French abstract :
Le 17 novembre 2018, après plusieurs semaines d’activisme en ligne, près de 300 000 personnes se mobilisent en France, arborent des gilets jaunes, en occupant des ronds-points, blocant les péages ou manifestant dans les ...
Show more >Le 17 novembre 2018, après plusieurs semaines d’activisme en ligne, près de 300 000 personnes se mobilisent en France, arborent des gilets jaunes, en occupant des ronds-points, blocant les péages ou manifestant dans les villes. Le mot d’ordre rassembleur ce jour-là est l’opposition à la taxe sur les carburants. Il s’élargit progressivement et la hausse des salaires s’est assez rapidement imposée comme un élément central de la plateforme de revendication sans pour autant retenir l’attention médiatique ou scientifique, en faisant un axe fondamental - mais non consensuel - de leurs revendications. Cette communication s’attache à rappeler que s’il ne s’agit pas d’un conflit au travail, le mouvement des GJ comporte une dimension de conflit du travail. Loin de traduire un affaiblissement de la conflictualité du travail, ce mode participe, selon nous, d’une mutation profonde des modes de revendication du travail, et doit être appréhendé comme tel. Les GJ s’apparentent par leurs revendications sociales et démocratiques, ainsi que leur répertoire d’action bien davantage aux mouvements anti-austérité. La contestation est née hors des syndicats, pour autant, la présence de syndicalistes et leur intensité d’engagement est notable, comme l’a montré notre enquête collective. Une proportion importante (36%) de GJ déclare en effet avoir déjà été membre d’une organisation syndicale(Collectif d’enquête Jaune Vif et al. 2019). Pourquoi, alors même que les enjeux de dévalorisation économique des travailleuses et travailleurs structurent une grande partie des revendications, la mobilisation se développet-elle hors des lieux de travail ? Ce déplacement s’accompagne de l’usage d’actions directes – occupation, blocage et plus rarement dégradation de radar ou péage – qui ne passent pas prioritaiement par la grève(Giraud 2020). Ce constat du « contournement de la négociation collective » et l’évitement de la grève caractérisent la mise en crise de la représentation du monde du travail par les syndicats exprimée dans mouvement social des Gilets jaunes. A travers une enquête fondée sur des matériaux empiriques qualitatifs et quantitatif et une analyse lexicométrique des revendications et motivations des Gilets jaunes dans la base de questionnaires « Jaune Vif », nous rendons compte de ce « contournement » et contribuons de manière plus générale à rendre compte des transformations de la conflictualité sociale aujourd’hui.Show less >
Show more >Le 17 novembre 2018, après plusieurs semaines d’activisme en ligne, près de 300 000 personnes se mobilisent en France, arborent des gilets jaunes, en occupant des ronds-points, blocant les péages ou manifestant dans les villes. Le mot d’ordre rassembleur ce jour-là est l’opposition à la taxe sur les carburants. Il s’élargit progressivement et la hausse des salaires s’est assez rapidement imposée comme un élément central de la plateforme de revendication sans pour autant retenir l’attention médiatique ou scientifique, en faisant un axe fondamental - mais non consensuel - de leurs revendications. Cette communication s’attache à rappeler que s’il ne s’agit pas d’un conflit au travail, le mouvement des GJ comporte une dimension de conflit du travail. Loin de traduire un affaiblissement de la conflictualité du travail, ce mode participe, selon nous, d’une mutation profonde des modes de revendication du travail, et doit être appréhendé comme tel. Les GJ s’apparentent par leurs revendications sociales et démocratiques, ainsi que leur répertoire d’action bien davantage aux mouvements anti-austérité. La contestation est née hors des syndicats, pour autant, la présence de syndicalistes et leur intensité d’engagement est notable, comme l’a montré notre enquête collective. Une proportion importante (36%) de GJ déclare en effet avoir déjà été membre d’une organisation syndicale(Collectif d’enquête Jaune Vif et al. 2019). Pourquoi, alors même que les enjeux de dévalorisation économique des travailleuses et travailleurs structurent une grande partie des revendications, la mobilisation se développet-elle hors des lieux de travail ? Ce déplacement s’accompagne de l’usage d’actions directes – occupation, blocage et plus rarement dégradation de radar ou péage – qui ne passent pas prioritaiement par la grève(Giraud 2020). Ce constat du « contournement de la négociation collective » et l’évitement de la grève caractérisent la mise en crise de la représentation du monde du travail par les syndicats exprimée dans mouvement social des Gilets jaunes. A travers une enquête fondée sur des matériaux empiriques qualitatifs et quantitatif et une analyse lexicométrique des revendications et motivations des Gilets jaunes dans la base de questionnaires « Jaune Vif », nous rendons compte de ce « contournement » et contribuons de manière plus générale à rendre compte des transformations de la conflictualité sociale aujourd’hui.Show less >
Language :
Français
Peer reviewed article :
Oui
Audience :
Nationale
Popular science :
Non
ANR Project :
Source :