Lambres-lez-Douai (Nord), Z.A.C. l’Ermitage ...
Document type :
Rapport de recherche: Autre communication scientifique (congrès sans actes - poster - séminaire...)
Title :
Lambres-lez-Douai (Nord), Z.A.C. l’Ermitage 2, tranches 2 et 4, secteurs 14-187 et 16-066 - La vocation funéraire d’un espace à travers les Âges des métaux
Author(s) :
Robelot, Sylvain [Auteur]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Direction de l'Archéologie Préventive [DOUAISIS AGGLO] [DAP-DA]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Direction de l'Archéologie Préventive [DOUAISIS AGGLO] [DAP-DA]
Institution :
Douaisis Agglo
Publication date :
2020
Keyword(s) :
Âge du Bronze
Enclos circulaire
La Tène moyenne
Nécropole à incinération
Enclos circulaire
La Tène moyenne
Nécropole à incinération
French abstract :
Les secteurs contigus 14-187 et 16-066 de la Z.A.C. l’Ermitage 2 à Lambres-lez-Douai ont étéfouillés successivement entre avril et juillet 2016, les analyses des découvertes qui y furent faites onten revanche été menées ...
Show more >Les secteurs contigus 14-187 et 16-066 de la Z.A.C. l’Ermitage 2 à Lambres-lez-Douai ont étéfouillés successivement entre avril et juillet 2016, les analyses des découvertes qui y furent faites onten revanche été menées simultanément : leur rendu est donc commun. Les 8 500 m² concernéspar ces deux opérations intègrent le vaste domaine d’action archéologique qu’ont suscité lesprojets d’aménagements de plates-formes logistiques et commerciales sur la Z.A.C. de l’Ermitage 2(63,3 ha diagnostiqués pour 8,55 ha fouillés), mais aussi sur l’ensemble des Z.A.C. limitrophes deLambres-lez-Douai et Brebières (Z.A.C. l’Ermitage 1 et 2, d’une part et Z.A.C. Horizon 2000 et desBéliers, d’autre part), pour un total de plus de 160 ha diagnostiqués dont 29,3 ha fouillés.Les vestiges mis au jour illustrent principalement deux périodes chronologiques : l’Âge duBronze et le second Âge du Fer. Hormis les tronçons de fossés qui caractérisent le vaste parcellairelaténo-romain déjà largement reconnu lors des opérations menées sur les Z.A.C. voisines, sansoublier quelques faits indéterminés et d’autres datés de l’Époque contemporaine, les vestigesarchéologiques retrouvés concernent tous le domaine funéraire.L’emprise d’un enclos circulaire interrompu, d’un diamètre extérieur de 28 m, a étéintégralement reconnue. L’espace clos n’accueille qu’une unique fosse comblée par un rejetcharbonneux potentiellement issu d’un bûcher. L’ensemble est daté, par le seul biais d’analysesradiocarbones, du Bronze moyen II au Bronze final IIIa. Ce probable monument s’inscrit au coeurd’un large espace repéré sur toute la Z.A.C. l’Ermitage 2 et en marge de celle des Béliers, au seinduquel à cette époque ne coexistent que des structures de même nature, à savoir d’autres encloscirculaires. Au nombre de six, auxquels on peut associer sans risque un unique tertre funéraire nonenclos mais contemporain, ces structures forment une nécropole dont la durée d’utilisation estcomprise entre l’Âge du Bronze ancien I et l’Âge du Bronze final III.Les seuls faits qui viennent entamer ou s’implanter à proximité de l’emprise de l’enclos circulairesont donc datés, cette fois grâce à l’analyse de leur mobilier céramique et métallique, du secondÂge du Fer. Trois types de structures sont recensés : des fossés parcellaires (3 cas), des enclosfunéraires fossoyés (2 cas) et des tombes à crémation (24 cas). Un seul cas de bâtiment sur 4poteaux a été identifié, dans l’emprise de l’espace clos, à la suite de l’alignement de plusieurstombes. Son incorporation au corpus funéraire étant impossible faute d’autre argument, safonction demeure indéterminée, comme celle du reste des empreintes de poteau et celle desfosses qui, à quatre exceptions près, ont tous été repérés au sein de l’espace clos le plus ancien.En effet, un enclos quadrangulaire a précédé le plus vaste qui reprit parfaitement trois des côtésdu premier pour agrandir son emprise vers le sud-ouest. Leur usage est successif et concomitantà la fois : l’emprise des tombes du premier a été respectée, quand certains des nouveaux faits,contemporains du second, furent aménagés sur l’espace que délimitait le premier.Malgré un état de conservation différent dû à plusieurs facteurs destructeurs (pillagerapide, érosion naturelle, travaux agricoles d’Époque contemporaine), les tombes à crémationidentifiées ont livré une quantité d’informations suffisante pour inclure les résultats de leur analyseà la compréhension déjà avancée des modes d’ensevelissement dans ce micro-territoire àl’époque gauloise. La confrontation et l’étude des composants des dotations funéraires (amasosseux, contenants en terre cuite, instrumentum, dépôts carnés), mais aussi celles des témoinsde la disposition réfléchie de ces derniers ainsi que des rares vestiges de l’architecture associéeaux creusements sépulcraux, ont permis ensemble de faire plusieurs constats. Les 24 tombessecondaires à crémation, toutes individuelles, se répartissent entre deux étapes d’occupationsuccessives comprises entre le milieu du IIIe et le début du IIe siècles avant J.-C. Elles sont chacunemarquées par le creusement d’un enclos mais aussi l’implantation d’une tombe dite fondatrice.Le statut élevé du défunt de ces deux tombes fut suffisant pour que les sépultures plus modestess’implantent autour (phase I) ou en face (phase II) de leur creusement, lui-même sans douteaménagé pour qu’il perdure (coffrage complet ou partiel, marqueur possible en surface de typetertre). Ces deux tombes diffèrent donc des autres par l’importance de leurs dimensions, cellede la profondeur de leur aménagement, par la quantité et la qualité de leur dotation funéraire.Elles sont vraisemblablement celles de personnages au statut particulier, sans doute élitaire, voirearistocratique. Si la nature de ce statut est difficilement définissable, il permet néanmoins de croireau caractère hiérarchisé de la population concernée.Cette nécropole n’est là encore pas le seul vestige funéraire qui lui est contemporain : elleavoisine à moins de 200 m vers l’est une autre aire sépulcrale, celle mise au jour sur le secteur14-188 de la Z.A.C. l’Ermitage 2 et que composent 25 tombes secondaires à crémation datéesde La Tène C2/D1, soit dans la continuité de l’usage de la première. Ainsi s’impose l’idée, aidéeencore par le constat, nuancé à La Tène ancienne, de l’absence de structure d’habitat, qu’unvaste espace d’environ 70 ha a depuis l’Âge du Bronze ancien pu conserver sa vocation funéraire.Show less >
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Hormis les tronçons de fossés qui caractérisent le vaste parcellairelaténo-romain déjà largement reconnu lors des opérations menées sur les Z.A.C. voisines, sansoublier quelques faits indéterminés et d’autres datés de l’Époque contemporaine, les vestigesarchéologiques retrouvés concernent tous le domaine funéraire.L’emprise d’un enclos circulaire interrompu, d’un diamètre extérieur de 28 m, a étéintégralement reconnue. L’espace clos n’accueille qu’une unique fosse comblée par un rejetcharbonneux potentiellement issu d’un bûcher. L’ensemble est daté, par le seul biais d’analysesradiocarbones, du Bronze moyen II au Bronze final IIIa. Ce probable monument s’inscrit au coeurd’un large espace repéré sur toute la Z.A.C. l’Ermitage 2 et en marge de celle des Béliers, au seinduquel à cette époque ne coexistent que des structures de même nature, à savoir d’autres encloscirculaires. Au nombre de six, auxquels on peut associer sans risque un unique tertre funéraire nonenclos mais contemporain, ces structures forment une nécropole dont la durée d’utilisation estcomprise entre l’Âge du Bronze ancien I et l’Âge du Bronze final III.Les seuls faits qui viennent entamer ou s’implanter à proximité de l’emprise de l’enclos circulairesont donc datés, cette fois grâce à l’analyse de leur mobilier céramique et métallique, du secondÂge du Fer. Trois types de structures sont recensés : des fossés parcellaires (3 cas), des enclosfunéraires fossoyés (2 cas) et des tombes à crémation (24 cas). Un seul cas de bâtiment sur 4poteaux a été identifié, dans l’emprise de l’espace clos, à la suite de l’alignement de plusieurstombes. Son incorporation au corpus funéraire étant impossible faute d’autre argument, safonction demeure indéterminée, comme celle du reste des empreintes de poteau et celle desfosses qui, à quatre exceptions près, ont tous été repérés au sein de l’espace clos le plus ancien.En effet, un enclos quadrangulaire a précédé le plus vaste qui reprit parfaitement trois des côtésdu premier pour agrandir son emprise vers le sud-ouest. Leur usage est successif et concomitantà la fois : l’emprise des tombes du premier a été respectée, quand certains des nouveaux faits,contemporains du second, furent aménagés sur l’espace que délimitait le premier.Malgré un état de conservation différent dû à plusieurs facteurs destructeurs (pillagerapide, érosion naturelle, travaux agricoles d’Époque contemporaine), les tombes à crémationidentifiées ont livré une quantité d’informations suffisante pour inclure les résultats de leur analyseà la compréhension déjà avancée des modes d’ensevelissement dans ce micro-territoire àl’époque gauloise. La confrontation et l’étude des composants des dotations funéraires (amasosseux, contenants en terre cuite, instrumentum, dépôts carnés), mais aussi celles des témoinsde la disposition réfléchie de ces derniers ainsi que des rares vestiges de l’architecture associéeaux creusements sépulcraux, ont permis ensemble de faire plusieurs constats. Les 24 tombessecondaires à crémation, toutes individuelles, se répartissent entre deux étapes d’occupationsuccessives comprises entre le milieu du IIIe et le début du IIe siècles avant J.-C. Elles sont chacunemarquées par le creusement d’un enclos mais aussi l’implantation d’une tombe dite fondatrice.Le statut élevé du défunt de ces deux tombes fut suffisant pour que les sépultures plus modestess’implantent autour (phase I) ou en face (phase II) de leur creusement, lui-même sans douteaménagé pour qu’il perdure (coffrage complet ou partiel, marqueur possible en surface de typetertre). Ces deux tombes diffèrent donc des autres par l’importance de leurs dimensions, cellede la profondeur de leur aménagement, par la quantité et la qualité de leur dotation funéraire.Elles sont vraisemblablement celles de personnages au statut particulier, sans doute élitaire, voirearistocratique. Si la nature de ce statut est difficilement définissable, il permet néanmoins de croireau caractère hiérarchisé de la population concernée.Cette nécropole n’est là encore pas le seul vestige funéraire qui lui est contemporain : elleavoisine à moins de 200 m vers l’est une autre aire sépulcrale, celle mise au jour sur le secteur14-188 de la Z.A.C. l’Ermitage 2 et que composent 25 tombes secondaires à crémation datéesde La Tène C2/D1, soit dans la continuité de l’usage de la première. Ainsi s’impose l’idée, aidéeencore par le constat, nuancé à La Tène ancienne, de l’absence de structure d’habitat, qu’unvaste espace d’environ 70 ha a depuis l’Âge du Bronze ancien pu conserver sa vocation funéraire.Show less >
Language :
Français
Source :