A qui appartient la ville ? Trajectoires ...
Document type :
Habilitation à diriger des recherches
Permalink :
Title :
A qui appartient la ville ? Trajectoires de propriétaires bailleurs et inégalités d’accès au patrimoine immobilier locatif suivant la classe sociale
English title :
Who owns the city? Trajectories of landlords and inequalities in access to rental property by social class
Author(s) :
Vignal, Cecile [Auteur]
Centre Lillois d'Études et de Recherches Sociologiques et Économiques (CLERSE) - UMR 8019
Centre Lillois d'Études et de Recherches Sociologiques et Économiques (CLERSE) - UMR 8019
Thesis director(s) :
BONVALET, Catherine
Defence date :
2023-12-15
Jury president :
VERMEERSCH, Stéphanie
Jury member(s) :
RENAHY, Nicolas
DUVOUX, Nicolas
FOL, Sylvie
SEMI, Giovanni
BONVALET, Catherine
VERMEERSCH, Stéphanie
DUVOUX, Nicolas
FOL, Sylvie
SEMI, Giovanni
BONVALET, Catherine
VERMEERSCH, Stéphanie
Accredited body :
Université de Lille
Doctoral school :
ED SESAM
Research partners :
Institut National des Etudes Démographiques
CEREMA
CEREMA
Keyword(s) :
Logement
propriétaire
propriétaire bailleur
rente
classes sociales
classes populaires
propriétaire
propriétaire bailleur
rente
classes sociales
classes populaires
English keyword(s) :
Housing
Homme ownership
landlords
rental housing
social classes
working class
Homme ownership
landlords
rental housing
social classes
working class
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
French abstract :
La recherche inédite (tome 2 de l'HDR en sociologie) porte sur l’accumulation du patrimoine immobilier et les trajectoires sociales des propriétaires bailleurs privés, acteurs centraux du marché du logement. Fondée sur des ...
Show more >La recherche inédite (tome 2 de l'HDR en sociologie) porte sur l’accumulation du patrimoine immobilier et les trajectoires sociales des propriétaires bailleurs privés, acteurs centraux du marché du logement. Fondée sur des données quantitatives nationales et locales (enquête « Histoire de Vie et Patrimoine » 2017-2018 de l’Insee, « fichiers fonciers » à l’échelle de l’agglomération de Lille) et les entretiens issus d’une enquête de terrain auprès de trente propriétaires bailleurs, la recherche entend contribuer aux débats liant propriété immobilière, classes sociales et espaces urbains en adoptant l’angle d’analyse de la marchandisation du logement. L’un des enseignements principaux est de montrer comment se structurent les inégalités de patrimoine immobilier au profit des propriétaires de classes supérieures mais aussi l’hétérogénéité sociale des bailleurs, par la présence – malgré la sélectivité sociale de ce patrimoine – de classes moyennes, de petits indépendants et de classes populaires dans ce groupe. L’approche localisée nous permet ensuite de décrire les conditions urbaines, sociales et générationnelles ayant permis les stratégies patrimoniales des différents groupes sociaux. Nous démontrons que l’espace dévalorisé d’une agglomération désindustrialisée comme celle de Lille a généré des opportunités immobilières à bas prix au cours des années 1980 à 2010, permettant de devenir bailleur après auto-réhabilitation et division de l’habitat dégradé en logements locatifs. Ce travail des propriétaires associé à des structures conjugales et à l’endettement font de la propriété bailleresse une ressource économique et patrimoniale, voire une activité professionnelle indépendante ou secondaire. Les entretiens révèlent les tentatives des propriétaires de classes moyennes et populaires pour retrouver une maîtrise de leur devenir ou de celui de leurs enfants, d’assurer des trajectoires de reproduction sociale, parfois de mobilité sociale ascendante notamment pour les propriétaires d’origine immigrée. Ces stratégies profitent plutôt aux hommes mais aussi aux femmes qui auront été protégées par des droits de propriété égalitaires au sein du couple. Enfin, nous démontrons l’importance des dimensions spatiales de la propriété locative. Les propriétaires bailleurs participent à la ségrégation résidentielle via la localisation de leur patrimoine, la sélection des locataires, la fixation des loyers. La recherche de la rente locative constitue un rapport social localisé conduisant à d’éventuels conflits entre les propriétaires, les locataires, les associations et les institutions publiques.Show less >
Show more >La recherche inédite (tome 2 de l'HDR en sociologie) porte sur l’accumulation du patrimoine immobilier et les trajectoires sociales des propriétaires bailleurs privés, acteurs centraux du marché du logement. Fondée sur des données quantitatives nationales et locales (enquête « Histoire de Vie et Patrimoine » 2017-2018 de l’Insee, « fichiers fonciers » à l’échelle de l’agglomération de Lille) et les entretiens issus d’une enquête de terrain auprès de trente propriétaires bailleurs, la recherche entend contribuer aux débats liant propriété immobilière, classes sociales et espaces urbains en adoptant l’angle d’analyse de la marchandisation du logement. L’un des enseignements principaux est de montrer comment se structurent les inégalités de patrimoine immobilier au profit des propriétaires de classes supérieures mais aussi l’hétérogénéité sociale des bailleurs, par la présence – malgré la sélectivité sociale de ce patrimoine – de classes moyennes, de petits indépendants et de classes populaires dans ce groupe. L’approche localisée nous permet ensuite de décrire les conditions urbaines, sociales et générationnelles ayant permis les stratégies patrimoniales des différents groupes sociaux. Nous démontrons que l’espace dévalorisé d’une agglomération désindustrialisée comme celle de Lille a généré des opportunités immobilières à bas prix au cours des années 1980 à 2010, permettant de devenir bailleur après auto-réhabilitation et division de l’habitat dégradé en logements locatifs. Ce travail des propriétaires associé à des structures conjugales et à l’endettement font de la propriété bailleresse une ressource économique et patrimoniale, voire une activité professionnelle indépendante ou secondaire. Les entretiens révèlent les tentatives des propriétaires de classes moyennes et populaires pour retrouver une maîtrise de leur devenir ou de celui de leurs enfants, d’assurer des trajectoires de reproduction sociale, parfois de mobilité sociale ascendante notamment pour les propriétaires d’origine immigrée. Ces stratégies profitent plutôt aux hommes mais aussi aux femmes qui auront été protégées par des droits de propriété égalitaires au sein du couple. Enfin, nous démontrons l’importance des dimensions spatiales de la propriété locative. Les propriétaires bailleurs participent à la ségrégation résidentielle via la localisation de leur patrimoine, la sélection des locataires, la fixation des loyers. La recherche de la rente locative constitue un rapport social localisé conduisant à d’éventuels conflits entre les propriétaires, les locataires, les associations et les institutions publiques.Show less >
English abstract : [en]
The unpublished research (Volume 2) focuses on the accumulation of property wealth and the social trajectories of private landlords, central players in the housing market. Based on national and local quantitative data ...
Show more >The unpublished research (Volume 2) focuses on the accumulation of property wealth and the social trajectories of private landlords, central players in the housing market. Based on national and local quantitative data (Insee's 2017-2018 "Histoire de Vie et Patrimoine" survey, "fichiers fonciers" for the Lille conurbation) and interviews from a field survey of thirty landlords, the research aims to contribute to debates linking property ownership, social classes and urban spaces by adopting the angle of analysis of the commodification of housing. One of the main lessons is to show how inequalities in property wealth are structured, to the benefit of upper-class owners, but also the social heterogeneity of landlords, through the presence - despite the social selectivity of this wealth - of middle classes, small independents and working classes in this group. The localized approach then enables us to describe the urban, social and generational conditions that have enabled the different social groups to adopt asset-ownership strategies. We demonstrate that the depreciated space of a deindustrialized conurbation like Lille generated low-cost real estate opportunities between 1980 and 2010, enabling people to become landlords after self-rehabilitation and division of run-down housing into rental units. This type of work by owners, combined with marital structures and indebtedness, has turned rental property into an economic and asset resource, or even an independent or secondary professional activity. It reveals the attempts of middle- and working-class homeowners to regain control over their future or that of their children, to ensure trajectories of social reproduction, and sometimes of upward social mobility, particularly for homeowners of immigrant origin. It benefits men, but also women, who will have been protected by egalitarian property rights within the couple. Finally, we demonstrate the importance of the spatial dimensions of rental property. Landlords contribute to residential segregation through the location of their assets, the selection of tenants and the setting of rents. The pursuit of rental income constitutes a localized social relationship, leading to potential conflicts with tenants, associations and public institutions.Show less >
Show more >The unpublished research (Volume 2) focuses on the accumulation of property wealth and the social trajectories of private landlords, central players in the housing market. Based on national and local quantitative data (Insee's 2017-2018 "Histoire de Vie et Patrimoine" survey, "fichiers fonciers" for the Lille conurbation) and interviews from a field survey of thirty landlords, the research aims to contribute to debates linking property ownership, social classes and urban spaces by adopting the angle of analysis of the commodification of housing. One of the main lessons is to show how inequalities in property wealth are structured, to the benefit of upper-class owners, but also the social heterogeneity of landlords, through the presence - despite the social selectivity of this wealth - of middle classes, small independents and working classes in this group. The localized approach then enables us to describe the urban, social and generational conditions that have enabled the different social groups to adopt asset-ownership strategies. We demonstrate that the depreciated space of a deindustrialized conurbation like Lille generated low-cost real estate opportunities between 1980 and 2010, enabling people to become landlords after self-rehabilitation and division of run-down housing into rental units. This type of work by owners, combined with marital structures and indebtedness, has turned rental property into an economic and asset resource, or even an independent or secondary professional activity. It reveals the attempts of middle- and working-class homeowners to regain control over their future or that of their children, to ensure trajectories of social reproduction, and sometimes of upward social mobility, particularly for homeowners of immigrant origin. It benefits men, but also women, who will have been protected by egalitarian property rights within the couple. Finally, we demonstrate the importance of the spatial dimensions of rental property. Landlords contribute to residential segregation through the location of their assets, the selection of tenants and the setting of rents. The pursuit of rental income constitutes a localized social relationship, leading to potential conflicts with tenants, associations and public institutions.Show less >
Language :
Français
Administrative institution(s) :
Université de Lille
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
Collections :
Research team(s) :
Mondes du travail et mondes privés
Submission date :
2024-01-31T14:54:41Z
2024-02-07T07:49:50Z
2024-02-07T07:49:50Z