Leçons d’introduction à la science politique, ...
Type de document :
Ouvrage (y compris édition critique et traduction)
URL permanente :
Titre :
Leçons d’introduction à la science politique, deuxième édition revue et augmentée
Auteur(s) :
Lefebvre, Remi [Auteur]
Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales - UMR 8026 [CERAPS]
Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales - UMR 8026 [CERAPS]
Éditeur :
Ellipses
Lieu de publication :
Paris
Date de publication :
2013
Nombre de pages :
336
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Science politique
Résumé :
On peut défi nir la science politique comme la science des faits politiques, mais comment
alors défi nir un fait politique ? Les faits politiques ne sont pas politiques par nature. La dimen sion politique d’un fait est ...
Lire la suite >On peut défi nir la science politique comme la science des faits politiques, mais comment alors défi nir un fait politique ? Les faits politiques ne sont pas politiques par nature. La dimen sion politique d’un fait est variable dans le temps et dans l’espace. Tout n’est pas politique mais tout fait social est « politisable ». Il faut considérer le politique comme une dimension potentielle de tout phénomène social. Les processus de politisation sont complexes, ils sont rarement maîtrisés par un seul type d’acteurs et le résultat de démarches et d’entreprises volontaires. Ils sont le produit de rapports de force entre multiples acteurs. Il n’y a pas en somme de défi nition universellement opératoire du politique. La science politique rassemble une communauté de chercheurs qui analysent les mécanismes au principe de la conquête, de l’exercice et de la conservation des positions de pouvoir politique et ceux qui concourent à politiser et prendre en charge politiquement des problèmes sociaux. Cette discipline a été une des dernières sciences sociales à apparaître au XIXe siècle. Cette émergence est le produit de plusieurs évolutions : le développement d’une bureaucratie moderne, le processus de sécularisation, l’universalisation du suffrage, la spécia lisation de l’activité politique par rapport à d’autres activités sociales et l’émergence d’institu tions spécialisées. Il convient de clarifi er les notions de pouvoir, domination, légitimité au cœur de l’objet politique. À la différence de la domination, le pouvoir n’implique pas forcément la légitimité 12 Q Q Q Partie 1. Le politique, la politique, les politiques publiques, la science politique ou sa recherche. Il peut s’exercer par la force pure. Les relations de pouvoir sont obser vables à tous les niveaux de la société. Une des questions est dès lors de savoir si l’on peut identifi er une spécifi cité du pouvoir politique. Le terme « légitimité » désigne le caractère de toute domination qui se donne pour justifi ée, normale, conforme aux valeurs dominantes dans une société. Raisonner en termes de légitimation est donc plus fécond. La légitimation d’un pouvoir politique renvoie à l’ensemble des processus qui rendent « l’exercice d’un pouvoir coercitif spécialisé tolérable sinon désirable, c’est-à-dire qui le fasse concevoir comme une nécessité sociale sinon un bienfait » (Jacques Lagroye). L’une des principales caractéristiques des sociétés modernes est de voir le pouvoir s’institutionnaliser dans des structures étatiques. La science politique a longtemps été centrée exclusivement sur l’étude de l’État. Or, il y a des sociétés sans État et la politique déborde la sphère des institutions étatiques. L’État n’est pas le produit d’une nécessité historique ou fonctionnelle. L’État occidental moderne est le résultat de processus histo riques et de constructions sociales complexes où se combinent de nombreuses variables. Ce qui défi nit l’État moderne est une série de monopoles qui se sont imposés peu à peu.Lire moins >
Lire la suite >On peut défi nir la science politique comme la science des faits politiques, mais comment alors défi nir un fait politique ? Les faits politiques ne sont pas politiques par nature. La dimen sion politique d’un fait est variable dans le temps et dans l’espace. Tout n’est pas politique mais tout fait social est « politisable ». Il faut considérer le politique comme une dimension potentielle de tout phénomène social. Les processus de politisation sont complexes, ils sont rarement maîtrisés par un seul type d’acteurs et le résultat de démarches et d’entreprises volontaires. Ils sont le produit de rapports de force entre multiples acteurs. Il n’y a pas en somme de défi nition universellement opératoire du politique. La science politique rassemble une communauté de chercheurs qui analysent les mécanismes au principe de la conquête, de l’exercice et de la conservation des positions de pouvoir politique et ceux qui concourent à politiser et prendre en charge politiquement des problèmes sociaux. Cette discipline a été une des dernières sciences sociales à apparaître au XIXe siècle. Cette émergence est le produit de plusieurs évolutions : le développement d’une bureaucratie moderne, le processus de sécularisation, l’universalisation du suffrage, la spécia lisation de l’activité politique par rapport à d’autres activités sociales et l’émergence d’institu tions spécialisées. Il convient de clarifi er les notions de pouvoir, domination, légitimité au cœur de l’objet politique. À la différence de la domination, le pouvoir n’implique pas forcément la légitimité 12 Q Q Q Partie 1. Le politique, la politique, les politiques publiques, la science politique ou sa recherche. Il peut s’exercer par la force pure. Les relations de pouvoir sont obser vables à tous les niveaux de la société. Une des questions est dès lors de savoir si l’on peut identifi er une spécifi cité du pouvoir politique. Le terme « légitimité » désigne le caractère de toute domination qui se donne pour justifi ée, normale, conforme aux valeurs dominantes dans une société. Raisonner en termes de légitimation est donc plus fécond. La légitimation d’un pouvoir politique renvoie à l’ensemble des processus qui rendent « l’exercice d’un pouvoir coercitif spécialisé tolérable sinon désirable, c’est-à-dire qui le fasse concevoir comme une nécessité sociale sinon un bienfait » (Jacques Lagroye). L’une des principales caractéristiques des sociétés modernes est de voir le pouvoir s’institutionnaliser dans des structures étatiques. La science politique a longtemps été centrée exclusivement sur l’étude de l’État. Or, il y a des sociétés sans État et la politique déborde la sphère des institutions étatiques. L’État n’est pas le produit d’une nécessité historique ou fonctionnelle. L’État occidental moderne est le résultat de processus histo riques et de constructions sociales complexes où se combinent de nombreuses variables. Ce qui défi nit l’État moderne est une série de monopoles qui se sont imposés peu à peu.Lire moins >
Langue :
Français
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Établissement(s) :
CNRS
Université de Lille
Université de Lille
Collections :
Date de dépôt :
2019-10-23T11:57:26Z
2021-03-18T12:02:25Z
2021-03-18T12:02:25Z