Ordre, pouvoir et domination en détention
Document type :
Article dans une revue scientifique
DOI :
Permalink :
Title :
Ordre, pouvoir et domination en détention
Author(s) :
Chantraine, Gilles [Auteur]
Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques - UMR 8019 [CLERSÉ]
Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques - UMR 8019 [CLERSÉ]
Journal title :
Criminologie
Abbreviated title :
CRIMINO
Volume number :
37
Pages :
197-223
Publisher :
Consortium Erudit
Publication date :
2005-03-30
ISSN :
0316-0041
Keyword(s) :
prison
ordre négocié
pouvoir
surveillants
ordre négocié
pouvoir
surveillants
English keyword(s) :
prison
negotiated order
power
guards
negotiated order
power
guards
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
French abstract :
Cet article, issu d’une étude qualitative menée dans une maison d’arrêt en France, propose d’analyser et de décrire les formes d’inégalités, de discrimination et de privilèges sur lesquels se fonde l’ordre en détention. ...
Show more >Cet article, issu d’une étude qualitative menée dans une maison d’arrêt en France, propose d’analyser et de décrire les formes d’inégalités, de discrimination et de privilèges sur lesquels se fonde l’ordre en détention. Sur la base d’une discussion de différents problèmes théoriques soulevés par l’analyse de la complexité des relations surveillants-détenus, du poids des contraintes sécuritaires sur l’ensemble des logiques d’action, ou encore des jeux d’identités et d’identifications en détention, nous décrivons trois types de position occupées par les détenus : d’abord le « stratège » qui développe un véritable contre-pouvoir tout en participant activement au contrôle des autres détenus ; ensuite le « tacticien » qui, au jour le jour, ruse pour améliorer son quotidien ; enfin, le « soumis » qui est l’objet de persécutions et de formes d’oppression spécifiques. À travers la description de cette structure de domination, nous montrons que l’institution ne vise pas tant à dépersonnaliser les détenus pour fonder de nouvelles identités conformes à l’institution qu’à s’appuyer plus pragmatiquement sur les capacités différentielles d’initiative et les inégalités sociales en détention pour minimiser les sources de désordre. In fine, ce constat nous conduit à proposer une redéfinition partielle du concept d’institution totale.Show less >
Show more >Cet article, issu d’une étude qualitative menée dans une maison d’arrêt en France, propose d’analyser et de décrire les formes d’inégalités, de discrimination et de privilèges sur lesquels se fonde l’ordre en détention. Sur la base d’une discussion de différents problèmes théoriques soulevés par l’analyse de la complexité des relations surveillants-détenus, du poids des contraintes sécuritaires sur l’ensemble des logiques d’action, ou encore des jeux d’identités et d’identifications en détention, nous décrivons trois types de position occupées par les détenus : d’abord le « stratège » qui développe un véritable contre-pouvoir tout en participant activement au contrôle des autres détenus ; ensuite le « tacticien » qui, au jour le jour, ruse pour améliorer son quotidien ; enfin, le « soumis » qui est l’objet de persécutions et de formes d’oppression spécifiques. À travers la description de cette structure de domination, nous montrons que l’institution ne vise pas tant à dépersonnaliser les détenus pour fonder de nouvelles identités conformes à l’institution qu’à s’appuyer plus pragmatiquement sur les capacités différentielles d’initiative et les inégalités sociales en détention pour minimiser les sources de désordre. In fine, ce constat nous conduit à proposer une redéfinition partielle du concept d’institution totale.Show less >
English abstract : [en]
This paper is based on data from a qualitative research conducted in a french jail and proposes an analysis and a description of the different forms of inequality, discrimination and privileges on which carceral order is ...
Show more >This paper is based on data from a qualitative research conducted in a french jail and proposes an analysis and a description of the different forms of inequality, discrimination and privileges on which carceral order is built. After discussing different theoretical questions dealing with the complexity of the relationships between guards and inmates, the impact of security constraints on action, and the questions of identity and identification in detention, we describe three different types of prisoner positions. First, the “strategist” who develops a counter power and is actively embedded in the process of controling other prisonners. Second, the “tactician” who uses cunning every day in order to make his stay in detention better. Third, the “submissive” who is the object of specific forms of persecution and oppression. Through the description of this domination structure, we argue that the institution does not try to depersonalize the prisonners to build new identities in accordance with the institution but instead rests upon differentiated capacities of action and social inequalities to minimize disorder. This interpretation leads us to propose a new partial definition of the concept of total institution.Show less >
Show more >This paper is based on data from a qualitative research conducted in a french jail and proposes an analysis and a description of the different forms of inequality, discrimination and privileges on which carceral order is built. After discussing different theoretical questions dealing with the complexity of the relationships between guards and inmates, the impact of security constraints on action, and the questions of identity and identification in detention, we describe three different types of prisoner positions. First, the “strategist” who develops a counter power and is actively embedded in the process of controling other prisonners. Second, the “tactician” who uses cunning every day in order to make his stay in detention better. Third, the “submissive” who is the object of specific forms of persecution and oppression. Through the description of this domination structure, we argue that the institution does not try to depersonalize the prisonners to build new identities in accordance with the institution but instead rests upon differentiated capacities of action and social inequalities to minimize disorder. This interpretation leads us to propose a new partial definition of the concept of total institution.Show less >
Language :
Français
Audience :
Non spécifiée
Administrative institution(s) :
Université de Lille
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
Collections :
Submission date :
2020-01-10T15:16:59Z
2020-01-16T11:47:20Z
2021-05-14T07:23:56Z
2020-01-16T11:47:20Z
2021-05-14T07:23:56Z
Files
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