Le gouvernement chinois peut-il réorienter ...
Document type :
Article dans une revue scientifique: Article original
DOI :
Permalink :
Title :
Le gouvernement chinois peut-il réorienter le régime d’accumulation ? Une analyse au prisme des transformations du rapport salarial
Author(s) :
Séhier, Clément [Auteur]
Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques - UMR 8019 [CLERSÉ]
Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques - UMR 8019 [CLERSÉ]
Journal title :
Revue de la régulation
Abbreviated title :
regulation
Publisher :
OpenEdition
Publication date :
2017-06-01
ISSN :
1957-7796
Keyword(s) :
Chine
Rapport salarial
Changement institutionnel
Relations industrielles
Etat social
Compromis social institutionnalisé
Rapport salarial
Changement institutionnel
Relations industrielles
Etat social
Compromis social institutionnalisé
English keyword(s) :
China
Wage-labour nexus
Institutional change
Industrial relations
Welfare state
Social compromise
Wage-labour nexus
Institutional change
Industrial relations
Welfare state
Social compromise
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Economies et finances
French abstract :
Il ne fait plus guère de doute que le régime d’accumulation chinois reposant sur les exportations et les investissements est en train d’atteindre ses limites. Les dirigeants chinois sont eux-mêmes convaincus de la nécessité ...
Show more >Il ne fait plus guère de doute que le régime d’accumulation chinois reposant sur les exportations et les investissements est en train d’atteindre ses limites. Les dirigeants chinois sont eux-mêmes convaincus de la nécessité de réorienter l’économie vers davantage de la consommation intérieure. L’affirmation du rôle social de l’État depuis les années 2000 s’inscrit dans cette volonté et vise deux types d’objectifs : lutter contre les contradictions du régime d’accumulation actuel, et contenir les risques d’instabilité sociale en limitant les excès liés à la montée d’une logique concurrentielle. Cependant, l’institutionnalisation des politiques sociales élaborées depuis Pékin se heurte aux résistances des échelons locaux de gouvernement et des capitalistes. Par conséquent, les inégalités persistent, les protestations liées au travail se durcissent et la réorientation du régime d’accumulation est considérablement freinée. Le Parti communiste chinois (PCC) se trouve donc dans une situation paradoxale. En tant que garant des intérêts de la population, il se doit de promouvoir une meilleure intégration du salariat. Toutefois, en refusant aux travailleurs le droit de s’organiser pour défendre leurs droits, il se prive d’une force sociale susceptible de favoriser la mise en œuvre de règles plus protectrices au sein des entreprises. En nous appuyant sur l’exemple d’expériences de négociations collectives menées dans les provinces côtières, nous soutenons qu’une meilleure prise en compte des intérêts des travailleurs dans le système des relations professionnelles permettrait de renforcer les obligations des employeurs, et soutiendrait plus largement les objectifs économiques et sociaux du gouvernement central.Show less >
Show more >Il ne fait plus guère de doute que le régime d’accumulation chinois reposant sur les exportations et les investissements est en train d’atteindre ses limites. Les dirigeants chinois sont eux-mêmes convaincus de la nécessité de réorienter l’économie vers davantage de la consommation intérieure. L’affirmation du rôle social de l’État depuis les années 2000 s’inscrit dans cette volonté et vise deux types d’objectifs : lutter contre les contradictions du régime d’accumulation actuel, et contenir les risques d’instabilité sociale en limitant les excès liés à la montée d’une logique concurrentielle. Cependant, l’institutionnalisation des politiques sociales élaborées depuis Pékin se heurte aux résistances des échelons locaux de gouvernement et des capitalistes. Par conséquent, les inégalités persistent, les protestations liées au travail se durcissent et la réorientation du régime d’accumulation est considérablement freinée. Le Parti communiste chinois (PCC) se trouve donc dans une situation paradoxale. En tant que garant des intérêts de la population, il se doit de promouvoir une meilleure intégration du salariat. Toutefois, en refusant aux travailleurs le droit de s’organiser pour défendre leurs droits, il se prive d’une force sociale susceptible de favoriser la mise en œuvre de règles plus protectrices au sein des entreprises. En nous appuyant sur l’exemple d’expériences de négociations collectives menées dans les provinces côtières, nous soutenons qu’une meilleure prise en compte des intérêts des travailleurs dans le système des relations professionnelles permettrait de renforcer les obligations des employeurs, et soutiendrait plus largement les objectifs économiques et sociaux du gouvernement central.Show less >
English abstract : [en]
The Chinese regime of accumulation based on exports and investments seems to be reaching its limits. The Chinese leaders are convinced of the need to rebalance the economy by prompting domestic demand. The assertion of the ...
Show more >The Chinese regime of accumulation based on exports and investments seems to be reaching its limits. The Chinese leaders are convinced of the need to rebalance the economy by prompting domestic demand. The assertion of the social role of the State since the 2000s is part of this objective and has two aims: to reduce the contradictions of the current accumulation regime and to contain the risks of social instability by limiting the social risks stemming from the rise of market mechanisms. However, the institutionalisation of social policies formulated by central authorities is hampered by the resistance of local governments and capitalists. Consequently, inequalities persist, labour conflicts intensify, and the rebalancing of the accumulation regime is curtailed. The CCP is therefore in a paradoxical situation. As it officially stands for the interests of the population, it must promote a better integration of workers. However, by denying them the right to organise to defend their own rights, it deprives itself of a social force capable of putting pressure for the implementation of more protective rules within enterprises. Based on the example of collective bargaining experiences in the coastal provinces, we argue that better integration of workers’ interests into the industrial relations system would strengthen the obligations of employers and would support more broadly the economic and social objectives put forward by the central government.Show less >
Show more >The Chinese regime of accumulation based on exports and investments seems to be reaching its limits. The Chinese leaders are convinced of the need to rebalance the economy by prompting domestic demand. The assertion of the social role of the State since the 2000s is part of this objective and has two aims: to reduce the contradictions of the current accumulation regime and to contain the risks of social instability by limiting the social risks stemming from the rise of market mechanisms. However, the institutionalisation of social policies formulated by central authorities is hampered by the resistance of local governments and capitalists. Consequently, inequalities persist, labour conflicts intensify, and the rebalancing of the accumulation regime is curtailed. The CCP is therefore in a paradoxical situation. As it officially stands for the interests of the population, it must promote a better integration of workers. However, by denying them the right to organise to defend their own rights, it deprives itself of a social force capable of putting pressure for the implementation of more protective rules within enterprises. Based on the example of collective bargaining experiences in the coastal provinces, we argue that better integration of workers’ interests into the industrial relations system would strengthen the obligations of employers and would support more broadly the economic and social objectives put forward by the central government.Show less >
Language :
Français
Audience :
Internationale
Popular science :
Non
Administrative institution(s) :
Université de Lille
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
Collections :
Research team(s) :
Économies et sociétés : développement, richesse, innovation et régulation
Submission date :
2020-04-19T13:11:23Z
2020-04-20T08:57:45Z
2021-01-14T08:50:54Z
2020-04-20T08:57:45Z
2021-01-14T08:50:54Z
Files
- regulation-12241.pdf
- Version éditeur
- Open access
- Access the document
Except where otherwise noted, this item's license is described as Attribution-NonCommercial-NoDerivs 3.0 United States