Le chemin des mauvaises filles
Document type :
Article dans une revue scientifique: Article original
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Title :
Le chemin des mauvaises filles
Author(s) :
Blanchard, Véronique [Auteur]
Duffuler-Vialle, Hélène [Auteur]
Université d'Artois [UA]
Centre d'histoire judiciaire [CHJ]
Duffuler-Vialle, Hélène [Auteur]
Université d'Artois [UA]
Centre d'histoire judiciaire [CHJ]
Journal title :
Criminocorpus
Publication date :
2018
Keyword(s) :
diffusion de la recherche
valorisation de la recherche
interdisciplinarité
exposition
mineures
déviance
délinquance
sexualités
genre
maternité
prostitution
éducation
enfermement
stéréotypes
valorisation de la recherche
interdisciplinarité
exposition
mineures
déviance
délinquance
sexualités
genre
maternité
prostitution
éducation
enfermement
stéréotypes
English keyword(s) :
dissemination of research
promotion of research
interdisciplinarity
exhibition
minor
deviance
delinquency
sexuality
gender
maternity
prostitution
education
confinement
stereotypes
promotion of research
interdisciplinarity
exhibition
minor
deviance
delinquency
sexuality
gender
maternity
prostitution
education
confinement
stereotypes
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
Sciences de l'Homme et Société/Droit
Sciences de l'Homme et Société/Droit
French abstract :
Les questions méthodologiques ont été nombreuses autour de l’élaboration de l’exposition « Mauvaises filles » par une équipe de chercheur.e.s pluridisciplinaires et de praticien.ne.s de l’éducation spécialisée. Il s’agissait ...
Show more >Les questions méthodologiques ont été nombreuses autour de l’élaboration de l’exposition « Mauvaises filles » par une équipe de chercheur.e.s pluridisciplinaires et de praticien.ne.s de l’éducation spécialisée. Il s’agissait tout d’abord de concilier, d’articuler les différentes disciplines autour d’une scénographie spécifique, afin de réussir à rendre accessibles les recherches scientifiques, dans leurs nuances et leur complexité, sans les galvauder. Il a également été question de donner corps aux recherches, de les nourrir charnellement en créant des portraits « de mauvaises filles » dont l’histoire de vie problématisait lesdites recherches. Après deux ans de travail, l’exposition « Mauvaises filles » était présentée sous la forme pédagogique et ludique d’un « jeu de l’oie blanche ». Les pions, trois jeunes filles à des époques différentes, amorcent la dimension diachronique de cette exposition. Le chemin social tracé à la jeune fille par son éducation et par les rouages juridiques et institutionnels laisse largement place à tous les éléments qui perturbent cette voie déterminée. La déviance, qui, saisie par le droit pénal, devient délinquance, est au cœur de l’exposition et entraîne le public vers les stands d’une fête foraine, lieu symbolique de dangerosité sociale par le rassemblement momentané d’individus de classes, de “races” et de sexes différents. Les différents stands montrent le caractère contextuel, évolutif et différencié selon les sexes, les normes. Le traitement institutionnel de cette déviance, qu’il soit judiciaire, médical ou social, est également abordé du XIXe siècle à nos jours. La jeune oie blanche, qui, quel que soit son parcours, a nécessairement dévié d’une manière ou d’une autre, gagne sa liberté ou tombe dans la clôture selon le hasard des dés et les choix réalisés par les visiteurs/joueurs, qui se voit régulièrement proposer des options. La seconde partie de l’exposition conduit le public dans un espace d’enfermement, de grandes photographies et des paroles d’anciennes pensionnaires retranscrites qui laissent percevoir les effets de la claustration à travers le temps. Le questionnement citoyen de cette exposition appelle à la tolérance et à l’humanisme. Cette exposition a été présentée à Savigny-sur-Orge, à Roubaix et à Lille. Le public de futur.e.s éducateurs et éducatrices spécialisé.e.s, d’étudiant.e.s, lycéen.ne.s et même collégien.ne.s, ainsi que des particulier.e.s, dans le cadre des visites-conférences organisées, a eu des réactions particulièrement intéressantes : prise de conscience autour de la question du genre, vives polémiques sur les violences sexuelles et l’altérité. Ces réactions méritent d’être relatées et analysées, en tant que témoignages vivants des effets de la diffusion de recherches scientifiques portant sur un thème délicat et méconnu : la violence – commise et subie – et la rébellion des jeunes filles. Cet article est présenté avec des photographies de l’exposition (jeu de l’oie, stands et panneaux), ainsi que des photographies de visites.Show less >
Show more >Les questions méthodologiques ont été nombreuses autour de l’élaboration de l’exposition « Mauvaises filles » par une équipe de chercheur.e.s pluridisciplinaires et de praticien.ne.s de l’éducation spécialisée. Il s’agissait tout d’abord de concilier, d’articuler les différentes disciplines autour d’une scénographie spécifique, afin de réussir à rendre accessibles les recherches scientifiques, dans leurs nuances et leur complexité, sans les galvauder. Il a également été question de donner corps aux recherches, de les nourrir charnellement en créant des portraits « de mauvaises filles » dont l’histoire de vie problématisait lesdites recherches. Après deux ans de travail, l’exposition « Mauvaises filles » était présentée sous la forme pédagogique et ludique d’un « jeu de l’oie blanche ». Les pions, trois jeunes filles à des époques différentes, amorcent la dimension diachronique de cette exposition. Le chemin social tracé à la jeune fille par son éducation et par les rouages juridiques et institutionnels laisse largement place à tous les éléments qui perturbent cette voie déterminée. La déviance, qui, saisie par le droit pénal, devient délinquance, est au cœur de l’exposition et entraîne le public vers les stands d’une fête foraine, lieu symbolique de dangerosité sociale par le rassemblement momentané d’individus de classes, de “races” et de sexes différents. Les différents stands montrent le caractère contextuel, évolutif et différencié selon les sexes, les normes. Le traitement institutionnel de cette déviance, qu’il soit judiciaire, médical ou social, est également abordé du XIXe siècle à nos jours. La jeune oie blanche, qui, quel que soit son parcours, a nécessairement dévié d’une manière ou d’une autre, gagne sa liberté ou tombe dans la clôture selon le hasard des dés et les choix réalisés par les visiteurs/joueurs, qui se voit régulièrement proposer des options. La seconde partie de l’exposition conduit le public dans un espace d’enfermement, de grandes photographies et des paroles d’anciennes pensionnaires retranscrites qui laissent percevoir les effets de la claustration à travers le temps. Le questionnement citoyen de cette exposition appelle à la tolérance et à l’humanisme. Cette exposition a été présentée à Savigny-sur-Orge, à Roubaix et à Lille. Le public de futur.e.s éducateurs et éducatrices spécialisé.e.s, d’étudiant.e.s, lycéen.ne.s et même collégien.ne.s, ainsi que des particulier.e.s, dans le cadre des visites-conférences organisées, a eu des réactions particulièrement intéressantes : prise de conscience autour de la question du genre, vives polémiques sur les violences sexuelles et l’altérité. Ces réactions méritent d’être relatées et analysées, en tant que témoignages vivants des effets de la diffusion de recherches scientifiques portant sur un thème délicat et méconnu : la violence – commise et subie – et la rébellion des jeunes filles. Cet article est présenté avec des photographies de l’exposition (jeu de l’oie, stands et panneaux), ainsi que des photographies de visites.Show less >
English abstract : [en]
There were many methodological questions around the exhibition “ Bad girls”, presented by a team of researchers from several disciplines and of practitioners in special education. The first purpose was to combine and bring ...
Show more >There were many methodological questions around the exhibition “ Bad girls”, presented by a team of researchers from several disciplines and of practitioners in special education. The first purpose was to combine and bring together the different disciplines in a specific scenography, to make the scientific research accessible, as subtle and complex as they are, without simplifying them too much. Another purpose was to embody the research, to develop it concretely by creating portraits of “bad girls” illustrated by their stories. After two years or preparation, the exhibition “Bad girls” was presented in a pedagogical and playful form: “snakes and ladders” with more or less “innocent girls”. The pawns are three young girls at different times and they demonstrate the historic aspect of the exhibition. The social way opened to the young girl by her education and by the machinery of justice and institution is often disrupted by various factors. Deviance, as considered by the criminal law, becomes a crime, is the core of the exhibition and takes the public to the different stalls of a fair, symbolic place of social danger, because of the concentration of persons from different classes, races et sexes. The different stalls show how the rules change according to the evolution of times and to the sexes. The exhibition shows also the institutional treatment of this deviance, a judicial, medical or social treatment, from the nineteenth century up till nowadays. The young innocent girl who, whatever her way, has necessarily deviated in some way, earns her freedom or gets trapped depending on the throw of the dice and the choices made by the visitors/players, who have several options at different stages of the play. The second part of the exhibition takes the public to a locked room where big photographs and copies of imprisoned girls’ words show the effect of confinement throughout the ages. The aim or the exhibition is tolerance and humanism. It was presented at Savigny-sur Orge, Roubaix and Lille. The public, made up of future social workers (educators, teachers), students, secondary school pupils and even schoolkids as well as individuals, during the guided tours and lectures, reacted in many interesting ways: awareness of the gender question, intense controversies on sexual violence and others. These reactions deserve to be related and analysed, as living testimonies of the effects of the spread of scientific research about a delicate and little-known subject : the violence used or suffered by young girls and their rebellion. This article is presented with photographs from the exhibition (snakes and ladders, stalls and panels) and photographs of the guided tours.Show less >
Show more >There were many methodological questions around the exhibition “ Bad girls”, presented by a team of researchers from several disciplines and of practitioners in special education. The first purpose was to combine and bring together the different disciplines in a specific scenography, to make the scientific research accessible, as subtle and complex as they are, without simplifying them too much. Another purpose was to embody the research, to develop it concretely by creating portraits of “bad girls” illustrated by their stories. After two years or preparation, the exhibition “Bad girls” was presented in a pedagogical and playful form: “snakes and ladders” with more or less “innocent girls”. The pawns are three young girls at different times and they demonstrate the historic aspect of the exhibition. The social way opened to the young girl by her education and by the machinery of justice and institution is often disrupted by various factors. Deviance, as considered by the criminal law, becomes a crime, is the core of the exhibition and takes the public to the different stalls of a fair, symbolic place of social danger, because of the concentration of persons from different classes, races et sexes. The different stalls show how the rules change according to the evolution of times and to the sexes. The exhibition shows also the institutional treatment of this deviance, a judicial, medical or social treatment, from the nineteenth century up till nowadays. The young innocent girl who, whatever her way, has necessarily deviated in some way, earns her freedom or gets trapped depending on the throw of the dice and the choices made by the visitors/players, who have several options at different stages of the play. The second part of the exhibition takes the public to a locked room where big photographs and copies of imprisoned girls’ words show the effect of confinement throughout the ages. The aim or the exhibition is tolerance and humanism. It was presented at Savigny-sur Orge, Roubaix and Lille. The public, made up of future social workers (educators, teachers), students, secondary school pupils and even schoolkids as well as individuals, during the guided tours and lectures, reacted in many interesting ways: awareness of the gender question, intense controversies on sexual violence and others. These reactions deserve to be related and analysed, as living testimonies of the effects of the spread of scientific research about a delicate and little-known subject : the violence used or suffered by young girls and their rebellion. This article is presented with photographs from the exhibition (snakes and ladders, stalls and panels) and photographs of the guided tours.Show less >
Language :
Anglais
Français
Français
Audience :
Internationale
Popular science :
Non
Administrative institution(s) :
Université de Lille
CNRS
CNRS
Collections :
Submission date :
2020-09-21T15:39:54Z
2020-12-10T09:03:26Z
2020-12-10T09:03:26Z