Le commerce de la viande à Paris sous Vichy
Type de document :
Communication dans un congrès avec actes
URL permanente :
Titre :
Le commerce de la viande à Paris sous Vichy
Auteur(s) :
Leteux, Sylvain [Auteur]
Titre de la manifestation scientifique :
Les entreprises de biens de consommation sous l'Occupation
Ville :
Tours
Pays :
France
Date de début de la manifestation scientifique :
2007
Titre de l’ouvrage :
Les entreprises de biens de consommation sous l'Occupation
Pagination :
81-98
Éditeur :
Presses Universitaires Français Rabelais
Date de publication :
2007
Mot(s)-clé(s) :
Paris
Occupation allemande
Vichy
Commerce
Boucherie
Viande
Corporatisme
Occupation allemande
Vichy
Commerce
Boucherie
Viande
Corporatisme
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
Résumé :
En période de guerre, l'approvisionnement alimentaire des populations urbaines est une des préoccupations majeures des autorités publiques. Dans le cas de la Seconde Guerre Mondiale, le contexte de l'aryanisation des ...
Lire la suite >En période de guerre, l'approvisionnement alimentaire des populations urbaines est une des préoccupations majeures des autorités publiques. Dans le cas de la Seconde Guerre Mondiale, le contexte de l'aryanisation des commerces juifs et le dirigisme économique mis en place par le régime de Vichy entraînent l'apparition de comportements originaux chez certains patrons d'entreprise. Si les fraudes et détournements massifs de certains secteurs industriels sont assez bien connus, l'ampleur du marché noir dans le petit commerce de proximité et dans les activités artisanales est plus difficile à mesurer. Le secteur de la viande permet d'appréhender les problèmes du rationnement et du marché noir à deux niveaux distincts : celui de la vente au détail par les bouchers détaillants (avec le rôle incontournable joué par les répartiteurs de viande dans les quartiers) et celui du négoce en gros des carcasses par les chevillards de la Villette (malgré la tutelle étroite des autorités allemandes, le fonctionnement artisanal des abattoirs reste en place pendant toute la guerre). Même si des règlements de compte et des jalousies malsaines sont attestés dans le contexte particulier de l'occupation, la période de la guerre est avant tout une occasion inespérée pour les organisations patronales de détruire soigneusement les mesures mises en place sous le Front Populaire. L'investissement volontaire du Syndicat de la Boucherie de Paris dans la mise en place d'une Charte de la Boucherie dès 1942 et dans l'Ecole des Hautes Etudes Artisanales, la multiplication des initiatives destinées à montrer l'allégeance aux valeurs pétainistes (conservatisme religieux et social), montrent bien que les petits patrons profitent des circonstances pour rétablir un fonctionnement " corporatif " du métier. Notons enfin que l'oligarchie se trouvant à la tête des organisations patronales, par ses prises de position ouvertement vichystes et par sa gestion des questions économiques du moment (le système de répartition notamment), se trouve confrontée à partir de 1943 à une vague de contestation venant d'une partie des professionnels du secteur, déçus du décalage de plus en plus net entre les promesses de Pétain et la réalité du régime.Lire moins >
Lire la suite >En période de guerre, l'approvisionnement alimentaire des populations urbaines est une des préoccupations majeures des autorités publiques. Dans le cas de la Seconde Guerre Mondiale, le contexte de l'aryanisation des commerces juifs et le dirigisme économique mis en place par le régime de Vichy entraînent l'apparition de comportements originaux chez certains patrons d'entreprise. Si les fraudes et détournements massifs de certains secteurs industriels sont assez bien connus, l'ampleur du marché noir dans le petit commerce de proximité et dans les activités artisanales est plus difficile à mesurer. Le secteur de la viande permet d'appréhender les problèmes du rationnement et du marché noir à deux niveaux distincts : celui de la vente au détail par les bouchers détaillants (avec le rôle incontournable joué par les répartiteurs de viande dans les quartiers) et celui du négoce en gros des carcasses par les chevillards de la Villette (malgré la tutelle étroite des autorités allemandes, le fonctionnement artisanal des abattoirs reste en place pendant toute la guerre). Même si des règlements de compte et des jalousies malsaines sont attestés dans le contexte particulier de l'occupation, la période de la guerre est avant tout une occasion inespérée pour les organisations patronales de détruire soigneusement les mesures mises en place sous le Front Populaire. L'investissement volontaire du Syndicat de la Boucherie de Paris dans la mise en place d'une Charte de la Boucherie dès 1942 et dans l'Ecole des Hautes Etudes Artisanales, la multiplication des initiatives destinées à montrer l'allégeance aux valeurs pétainistes (conservatisme religieux et social), montrent bien que les petits patrons profitent des circonstances pour rétablir un fonctionnement " corporatif " du métier. Notons enfin que l'oligarchie se trouvant à la tête des organisations patronales, par ses prises de position ouvertement vichystes et par sa gestion des questions économiques du moment (le système de répartition notamment), se trouve confrontée à partir de 1943 à une vague de contestation venant d'une partie des professionnels du secteur, déçus du décalage de plus en plus net entre les promesses de Pétain et la réalité du régime.Lire moins >
Langue :
Français
Audience :
Nationale
Vulgarisation :
Non
Établissement(s) :
CNRS
Université de Lille
Université de Lille
Date de dépôt :
2021-04-02T14:11:59Z