"Les catégories stylistiques des poètes ...
Type de document :
Partie d'ouvrage
Titre :
"Les catégories stylistiques des poètes augustéens, entre théorie esthétique et caractérisation générique ?"
Auteur(s) :
Éditeur(s) ou directeur(s) scientifique(s) :
Marianne Cojannot-Leblanc, Claude Pouzadoux et Évelyne Prioux
Titre de l’ouvrage :
L’Héroïque et le Champêtre. Vol. I. Les catégories stylistiques dans le discours critique sur les arts
Lieu de publication :
Paris
Date de publication :
2014
Mot(s)-clé(s) :
Style
art poétique
art visuel
statuaire
Properce
Horace
mollis
durus
exactus
Calamis
Lysippe.
art poétique
art visuel
statuaire
Properce
Horace
mollis
durus
exactus
Calamis
Lysippe.
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Etudes classiques
Résumé en anglais : [en]
A Rome, le paysage littéraire de l’époque augustéenne est structuré selon des catégories stylistiques que les poètes opposent les unes aux autres pour se positionner par rapport à leurs contemporains et revendiquer, chacun ...
Lire la suite >A Rome, le paysage littéraire de l’époque augustéenne est structuré selon des catégories stylistiques que les poètes opposent les unes aux autres pour se positionner par rapport à leurs contemporains et revendiquer, chacun à leur manière et non sans le déformer, le modèle de Callimaque. Mais ces catégories stylistiques sont loin d’être figées et immuables : les significations et les connotations qu’on leur prête varient de manière sensible selon le système d’opposition dans lequel elle sont impliquées. C’est ainsi, par exemple, que la valorisation, par les poètes augustéens de la « finesse » poétique n’a pas le même sens – alors même qu’elle se situe à chaque fois expressément dans la lignée de la λεπτότης callimachéenne – quand elle est employée dans une perspective de recusatio générique (où elle relève de l’isotopie de la petitesse et de la faiblesse) ou dans une perspective de polémique esthétique contre des textes jugés grossiers et mal écrits. Cet article cherche à mettre en évidence quelques-unes de ces oscillations sémantiques que connaissent les catégories stylistiques des poètes augustéens : pour cela, il s’intéresse en particulier à la manière dont ceux-ci prennent la statuaire pour paradigme et appliquent à l’art des sculpteurs les mêmes caractéristiques qu’à leur écriture. On observe alors que des adjectifs (comme exactus), des oppositions (comme mollis / durus) et même les modèles stylistiques qu’incarnent des artistes (en l’occurrence Calamis et surtout Lysippe) voient leurs sens et leurs emplois modifiés selon le système d’opposition – générique ou esthétique – dans lequel ils sont engagés. L’étude de textes de Properce (en particulier, l’élégie III, 9) et d’Horace (en particulier l’épître II, 1) montre alors comment le premier infléchit puissamment ses modèles pour les adapter à la perspective de recusatio générique qui est la sienne, tandis que le second passe sans cesse, imperceptiblement, d’un système à l’autre, y compris dans un même texte. Plus généralement, la conclusion qui s’impose est bien le caractère fluctuant et instable de ces catégories stylistiques, disposées en configurations changeantes et dessinant un paysage littéraire toujours en mouvement, que chaque auteur réorganise et recompose à sa guise.Lire moins >
Lire la suite >A Rome, le paysage littéraire de l’époque augustéenne est structuré selon des catégories stylistiques que les poètes opposent les unes aux autres pour se positionner par rapport à leurs contemporains et revendiquer, chacun à leur manière et non sans le déformer, le modèle de Callimaque. Mais ces catégories stylistiques sont loin d’être figées et immuables : les significations et les connotations qu’on leur prête varient de manière sensible selon le système d’opposition dans lequel elle sont impliquées. C’est ainsi, par exemple, que la valorisation, par les poètes augustéens de la « finesse » poétique n’a pas le même sens – alors même qu’elle se situe à chaque fois expressément dans la lignée de la λεπτότης callimachéenne – quand elle est employée dans une perspective de recusatio générique (où elle relève de l’isotopie de la petitesse et de la faiblesse) ou dans une perspective de polémique esthétique contre des textes jugés grossiers et mal écrits. Cet article cherche à mettre en évidence quelques-unes de ces oscillations sémantiques que connaissent les catégories stylistiques des poètes augustéens : pour cela, il s’intéresse en particulier à la manière dont ceux-ci prennent la statuaire pour paradigme et appliquent à l’art des sculpteurs les mêmes caractéristiques qu’à leur écriture. On observe alors que des adjectifs (comme exactus), des oppositions (comme mollis / durus) et même les modèles stylistiques qu’incarnent des artistes (en l’occurrence Calamis et surtout Lysippe) voient leurs sens et leurs emplois modifiés selon le système d’opposition – générique ou esthétique – dans lequel ils sont engagés. L’étude de textes de Properce (en particulier, l’élégie III, 9) et d’Horace (en particulier l’épître II, 1) montre alors comment le premier infléchit puissamment ses modèles pour les adapter à la perspective de recusatio générique qui est la sienne, tandis que le second passe sans cesse, imperceptiblement, d’un système à l’autre, y compris dans un même texte. Plus généralement, la conclusion qui s’impose est bien le caractère fluctuant et instable de ces catégories stylistiques, disposées en configurations changeantes et dessinant un paysage littéraire toujours en mouvement, que chaque auteur réorganise et recompose à sa guise.Lire moins >
Langue :
Français
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Source :