Les noms en ance/ence du français : quel(s) ...
Type de document :
Communication dans un congrès avec actes
Titre :
Les noms en ance/ence du français : quel(s) patron(s) constructionnel(s) ?
Auteur(s) :
Dal, Georgette [Auteur]
Savoirs, Textes, Langage (STL) - UMR 8163 [STL]
Namer, Fiammetta [Auteur]
Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française [ATILF]

Savoirs, Textes, Langage (STL) - UMR 8163 [STL]
Namer, Fiammetta [Auteur]
Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française [ATILF]
Titre de la manifestation scientifique :
congrès mondial de linguistique française
Ville :
Nouvelle-Orléans
Pays :
Etats-Unis d'Amérique
Date de début de la manifestation scientifique :
2010-07-11
Titre de l’ouvrage :
Actes du 2eme congrès mondial de linguistique française
Date de publication :
2010
Mot(s)-clé(s) :
morphologie
mots en -Ance
sens lexical
la Toile
mots en -Ance
sens lexical
la Toile
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Linguistique
Résumé :
Alors que quelques travaux relativement récents portent sur la suffixation en ant du français, de façon exclusive (par exemple, (Laporte, 1992, Lerat, 1984, Winther, 1975)), ou partielle (par exemple, (Anscombre, 2000, ...
Lire la suite >Alors que quelques travaux relativement récents portent sur la suffixation en ant du français, de façon exclusive (par exemple, (Laporte, 1992, Lerat, 1984, Winther, 1975)), ou partielle (par exemple, (Anscombre, 2000, Fradin, 1997, Kupferman, 1992)), à notre connaissance du moins, la suffixation en ance/ ence, notée désormais Ance, n'a suscité aucun travail de recherche à part entière depuis (François, 1939, 1950). Tout au plus s'est-elle vu consacrer quelques lignes ou pages comme dans (Dubois, 1962 :15) ; (Corbin, 1987 : 71) ou (Tanguy et Hathout, 2002), comme si le(s) patron(s) constructionnel(s) au(x)quel(s) elle correspond allai(en)t de soi. Or, les données extraites des dictionnaires contemporains ou recueillies sur la Toile permettent a priori de dégager quatre patrons d'analyse pour les noms en Ance du français : – analysabilité à partir d'un adjectif de la forme Xant/Xent (désormais noté XAnt) où X est un verbe : (1) aberrance (aberrant / aberrer) ; condescendance (condescendant / condescendre) ; rutilance (rutilant / rutiler) Le nom en Ance exprime alors tendanciellement, à la façon d'un nom, le même caractère, la même qualité que l'adjectif en Ant correspondant. Par exemple, le Trésor de la Langue Française (désormais, TLF) définit rutilance par « Caractère de ce qui est rutilant, d'un rouge éclatant ou de tons lumineux ». – analysabilité à partir d'un adjectif de la forme XAnt dépourvu de verbe correspondant, au moins en synchronie : (2) belligérance (belligérant) ; intermittence (intermittent) ; latence (latent) Le nom en Ance a la même valeur sémantique que dans le cas précédent, à ceci près que l'adjectif n'est pas issu du participe présent d'un lexème verbal français (par exemple, intermittence : « Caractère de ce qui est intermittent »). – analysabilité à partir d'un verbe sans médiation par une étape adjectivale : (3) accoutumance (accoutumer) ; espérance (espérer) ; guidance (guider) ; préférence (préférer) Le nom en Ance est alors un nom de procès, et constitue parfois un doublet d'un nom processif en ion (culminance/culmination ; irradiance/irradiation), en –ment (accroissance/accroissement ; acquiescence/ acquiescement) ou en age (guidance/guidage) formé sur le même verbe. Il existe même quelques cas de triplets de processifs reliables à un même verbe tels débectance/débectage/débectation. – analysabilité à partir d'un nom de la forme XAnt : (4) gérance (gérant) ; lieutenance (lieutenant) ; présidence (président) Le nom en Ance désigne alors la fonction ou la charge exprimée par le lexème-base, éventuellement le lieu où elle s'exerce, ainsi que sa durée. On notera que, dans certains cas, plusieurs patrons d'analyse sont envisageables pour un même nom : c'est par exemple le cas d'attirance, qui fait aussi bien office de nom de procès vis-à-vis du verbe attirer (Pierre est attiré par Marie ; L'attirance de Pierre pour Marie) ou de nom de qualité vis-à-vis de l'adjectif attirant, comme l'indique la citation sous (5) empruntée à (Baudouin et Tiberghien, 2004) : (5) Le degré d'attirance des visages est généralement contrôlé de deux façons: (i) les visages sont présélectionnés comme étant attirants ou non-attirants et, parfois, moyennement attirants, [...]. L'objectif de la présente recherche est de détailler chacun de ces patrons d'analyse et d'évaluer leur disponibilité en synchronie afin de vérifier si l'on assiste bien actuellement à la « reviviscence du suffixe ance » selon les termes de (Buridant, 2006 :11). Pour ce faire, l'article examine dans un premier temps les données du TLF. Dans un second temps, sont discutées les données observables hors dictionnaire récoltées sur la Toile et absentes du TLF pris comme représentant des dictionnaires de langue générale, selon un protocole précisé à ce moment là.Lire moins >
Lire la suite >Alors que quelques travaux relativement récents portent sur la suffixation en ant du français, de façon exclusive (par exemple, (Laporte, 1992, Lerat, 1984, Winther, 1975)), ou partielle (par exemple, (Anscombre, 2000, Fradin, 1997, Kupferman, 1992)), à notre connaissance du moins, la suffixation en ance/ ence, notée désormais Ance, n'a suscité aucun travail de recherche à part entière depuis (François, 1939, 1950). Tout au plus s'est-elle vu consacrer quelques lignes ou pages comme dans (Dubois, 1962 :15) ; (Corbin, 1987 : 71) ou (Tanguy et Hathout, 2002), comme si le(s) patron(s) constructionnel(s) au(x)quel(s) elle correspond allai(en)t de soi. Or, les données extraites des dictionnaires contemporains ou recueillies sur la Toile permettent a priori de dégager quatre patrons d'analyse pour les noms en Ance du français : – analysabilité à partir d'un adjectif de la forme Xant/Xent (désormais noté XAnt) où X est un verbe : (1) aberrance (aberrant / aberrer) ; condescendance (condescendant / condescendre) ; rutilance (rutilant / rutiler) Le nom en Ance exprime alors tendanciellement, à la façon d'un nom, le même caractère, la même qualité que l'adjectif en Ant correspondant. Par exemple, le Trésor de la Langue Française (désormais, TLF) définit rutilance par « Caractère de ce qui est rutilant, d'un rouge éclatant ou de tons lumineux ». – analysabilité à partir d'un adjectif de la forme XAnt dépourvu de verbe correspondant, au moins en synchronie : (2) belligérance (belligérant) ; intermittence (intermittent) ; latence (latent) Le nom en Ance a la même valeur sémantique que dans le cas précédent, à ceci près que l'adjectif n'est pas issu du participe présent d'un lexème verbal français (par exemple, intermittence : « Caractère de ce qui est intermittent »). – analysabilité à partir d'un verbe sans médiation par une étape adjectivale : (3) accoutumance (accoutumer) ; espérance (espérer) ; guidance (guider) ; préférence (préférer) Le nom en Ance est alors un nom de procès, et constitue parfois un doublet d'un nom processif en ion (culminance/culmination ; irradiance/irradiation), en –ment (accroissance/accroissement ; acquiescence/ acquiescement) ou en age (guidance/guidage) formé sur le même verbe. Il existe même quelques cas de triplets de processifs reliables à un même verbe tels débectance/débectage/débectation. – analysabilité à partir d'un nom de la forme XAnt : (4) gérance (gérant) ; lieutenance (lieutenant) ; présidence (président) Le nom en Ance désigne alors la fonction ou la charge exprimée par le lexème-base, éventuellement le lieu où elle s'exerce, ainsi que sa durée. On notera que, dans certains cas, plusieurs patrons d'analyse sont envisageables pour un même nom : c'est par exemple le cas d'attirance, qui fait aussi bien office de nom de procès vis-à-vis du verbe attirer (Pierre est attiré par Marie ; L'attirance de Pierre pour Marie) ou de nom de qualité vis-à-vis de l'adjectif attirant, comme l'indique la citation sous (5) empruntée à (Baudouin et Tiberghien, 2004) : (5) Le degré d'attirance des visages est généralement contrôlé de deux façons: (i) les visages sont présélectionnés comme étant attirants ou non-attirants et, parfois, moyennement attirants, [...]. L'objectif de la présente recherche est de détailler chacun de ces patrons d'analyse et d'évaluer leur disponibilité en synchronie afin de vérifier si l'on assiste bien actuellement à la « reviviscence du suffixe ance » selon les termes de (Buridant, 2006 :11). Pour ce faire, l'article examine dans un premier temps les données du TLF. Dans un second temps, sont discutées les données observables hors dictionnaire récoltées sur la Toile et absentes du TLF pris comme représentant des dictionnaires de langue générale, selon un protocole précisé à ce moment là.Lire moins >
Langue :
Français
Comité de lecture :
Oui
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Collections :
Source :
Fichiers
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