La place du sensible dans la construction des savoirs en situations de vulnérabilités

Abstract

Cette note de synthèse rend compte de la convergence de nos travaux de recherche autour d’une certaine capacité sensible à oser parler de son vécu de vulnérabilités. La question de l’action et de l’apprentissage est présente en toile de fond dans ce travail. Principalement, nous nous questionnons sur la place qu’occupe le monde du sensible dans la construction des savoirs en situations de vulnérabilités. Et pour ce faire, notre refléxion s’est organisée en quatre parties : La première partie, intitulée Éducation en santé et vulnérabilités, étudie les liens et les entrelacs qui existent entre éducation, maladie et santé, et vulnérabilités existentielles conjuguées aux difficultés sociales. Trois questions traversent plus spécifiquement cette partie : Comment les vulnérabilités de l’existence, la maladie, sont-elles liées avec la notion de formativité ? Quelles sont les stratégies d’intervention des éducateurs en santé ? Et Comment aborder les vulnérabilités sociales des individus par défaut dans le champ de la santé sociale ? La deuxième partie, intitulée Esthétique de soi dans la narration, aborde en premier lieu le conflit épistémique de la perception pour en extraire les approches notionnelles de la perception que je retiendrai dans le cadre de cette synthèse. En deuxième lieu, elle illustre notre positionnement théorique à partir de deux formes d’expression esthétique de soi à haute valeur sensible : le récit biographique et la performance artistique d’enfants. La troisième partie, Savoirs biographiques existentiels, pose une réfléxion générale sur l’apprentissage en étudiant les liens entre perception, action et cognition. On y voit dans quel contexte et comment un savoir consistant en une connaissance intime de soi peut se transformer en un acte cognitif. À partir d’une méta-analyse de mes recherches dans une approche pragmatique et esthétique de soi en formation expérientielle, nous présentons une taxonomie des savoirs biographiques existentiels, subdivisée en savoirs intelligibles et sensibles. La quatrième partie, Épreuve scientifique et humaine du chercheur, articule les intentions éthiques et le cadre méthodologique du chercheur selon trois temps : un ancrage ethnométhodologique à visée formative, une éthique relationnelle et une présence éducative « éclairée ».