Mobilité : la dynamique d’une doxa libérale
Type de document :
Article dans une revue scientifique: Article original
URL permanente :
Titre :
Mobilité : la dynamique d’une doxa libérale
Auteur(s) :
Courty, Guillaume [Auteur]
Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales - UMR 8026 [CERAPS]
Borja, Simon [Auteur]
Politique, Religion, Institutions et Sociétés : Mutations Européennes - Groupe de Sociologie Politique Européenne [PRISME-GSPE]
Ramadier, Thierry [Auteur]
Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales - UMR 8026 [CERAPS]
Borja, Simon [Auteur]
Politique, Religion, Institutions et Sociétés : Mutations Européennes - Groupe de Sociologie Politique Européenne [PRISME-GSPE]
Ramadier, Thierry [Auteur]
Titre de la revue :
Regards sociologiques
Numéro :
45
Pagination :
5-12
Date de publication :
2013
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Science politique
Résumé :
La « mobilité » ne va plus, depuis qu'elle est inscrite dans le « dictionnaire des idées reçues » de la pensée néolibérale, sans un impressionnant cortège d'injonctions (« soyez mobiles »), d'incantations (« Si vous alliez ...
Lire la suite >La « mobilité » ne va plus, depuis qu'elle est inscrite dans le « dictionnaire des idées reçues » de la pensée néolibérale, sans un impressionnant cortège d'injonctions (« soyez mobiles »), d'incantations (« Si vous alliez (ici ou là), vous…») ou de déplora-tions (« Ah s'il-s étai-en-t mobiles, ils… »). Dans le dernier lexique en vigueur, elle s'énonce, se décline, s'ajoute ou résonne aux côtés de la fluidité, de la créativité, de « solutions adaptées », des projets quand il ne s'agit pas de liberté, d'autonomie, d'épa-nouissement ou de dynamisme personnel-s. « La » mobilité accompagne et connote ainsi toute expression de mouvement, que cette dernière concerne des biens (ie : moy-ens de transports collectifs ou individuels), des personnes (ie : étudiants, salariés), des compétences (ie : agilité, ouverture d'esprit), des idées (ie : politiques, scientifiques) ou des informations (ie : média, avoir un « mobile », être en réseaux). Terme récurrent dans un certain nombre de discours, des plus officiels et so-lennels aux plus anodins et quotidiens, la « mobilité » s'est donc imposée sans qu'elle soit pour autant interrogée par ceux qui l'imposent aux autres. Telle une évidence, la notion apparait ainsi, diffuse, comme un principe cardinal, sinon une nécessaire vertu de l'activité humaine en général et de l'organisation de la société contemporaine en particulier. Or, à l'instar d'autres notions à caractère universaliste, la mobilité est le produit d'un « travail de normalisation » 2 qui se manifeste sous diverses formes spéci-fiques lesquelles, lorsque la mobilité est tour à tour « moteur du développement hu-* La mise en avant d'un travail "pluridisciplinaires" tout en valorisant toujours davantage les modes de reconnaissance nominatifs (par rang ou par nom unique) nous incite à préciser que l'ordre alphabétique des auteurs indique, simplement, un travail où ces personnes ont contribué à cet article à part égale, et "au même titre", dans un souci de mettre la recherche collective au fondement des activités scientifiques.Lire moins >
Lire la suite >La « mobilité » ne va plus, depuis qu'elle est inscrite dans le « dictionnaire des idées reçues » de la pensée néolibérale, sans un impressionnant cortège d'injonctions (« soyez mobiles »), d'incantations (« Si vous alliez (ici ou là), vous…») ou de déplora-tions (« Ah s'il-s étai-en-t mobiles, ils… »). Dans le dernier lexique en vigueur, elle s'énonce, se décline, s'ajoute ou résonne aux côtés de la fluidité, de la créativité, de « solutions adaptées », des projets quand il ne s'agit pas de liberté, d'autonomie, d'épa-nouissement ou de dynamisme personnel-s. « La » mobilité accompagne et connote ainsi toute expression de mouvement, que cette dernière concerne des biens (ie : moy-ens de transports collectifs ou individuels), des personnes (ie : étudiants, salariés), des compétences (ie : agilité, ouverture d'esprit), des idées (ie : politiques, scientifiques) ou des informations (ie : média, avoir un « mobile », être en réseaux). Terme récurrent dans un certain nombre de discours, des plus officiels et so-lennels aux plus anodins et quotidiens, la « mobilité » s'est donc imposée sans qu'elle soit pour autant interrogée par ceux qui l'imposent aux autres. Telle une évidence, la notion apparait ainsi, diffuse, comme un principe cardinal, sinon une nécessaire vertu de l'activité humaine en général et de l'organisation de la société contemporaine en particulier. Or, à l'instar d'autres notions à caractère universaliste, la mobilité est le produit d'un « travail de normalisation » 2 qui se manifeste sous diverses formes spéci-fiques lesquelles, lorsque la mobilité est tour à tour « moteur du développement hu-* La mise en avant d'un travail "pluridisciplinaires" tout en valorisant toujours davantage les modes de reconnaissance nominatifs (par rang ou par nom unique) nous incite à préciser que l'ordre alphabétique des auteurs indique, simplement, un travail où ces personnes ont contribué à cet article à part égale, et "au même titre", dans un souci de mettre la recherche collective au fondement des activités scientifiques.Lire moins >
Langue :
Français
Comité de lecture :
Oui
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Établissement(s) :
CNRS
Université de Lille
Université de Lille
Collections :
Date de dépôt :
2019-10-23T11:33:46Z
2021-02-25T08:05:09Z
2021-02-25T08:05:09Z