Ajuster l’espace architectural hospitalier ...
Document type :
Autre communication scientifique (congrès sans actes - poster - séminaire...): Communication dans un congrès avec actes
Title :
Ajuster l’espace architectural hospitalier pour maintenir le soin et le prendre soin de ses habitants
Author(s) :
Conference title :
Réparer, maintenir et ménager les espaces de soin
Conference organizers(s) :
Chaire philosophie du soin (Université de Bourgogne-Université Lyon III), MSH Dijon
City :
Dijon
Country :
France
Start date of the conference :
2023-11-23
Keyword(s) :
Architecture
Hôpital
Care
Maintenance spatiale
Réparation spatiale
Soins
Hôpital
Care
Maintenance spatiale
Réparation spatiale
Soins
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Architecture, aménagement de l'espace
Sciences de l'Homme et Société/Philosophie
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
Sciences de l'Homme et Société/Philosophie
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
French abstract :
Pour interroger la dimension spatiale de la maintenance à l’hôpital, cette proposition associe l’architecture et la sociologie à une approche philosophique. Elle pose l’hypothèse que l’hôpital est un lieu habité par ses ...
Show more >Pour interroger la dimension spatiale de la maintenance à l’hôpital, cette proposition associe l’architecture et la sociologie à une approche philosophique. Elle pose l’hypothèse que l’hôpital est un lieu habité par ses acteurs qui, en réparant l’espace architectural, inscriraient leur habiter et leur milieu dans une optique de « care spatial » ; ce dernier renvoyant, selon Michel Lussault, à « ce que nous faisons pour maintenir perpétuer et réparer notre habitat et les principes de notre cohabitation » . Partant de récits d’observation de terrain, je propose de questionner ces actions réparatrices au sein d’un service d’hématologie pédiatrique d’un hôpital lillois. Le réaménagement spatial de celui-ci, décidé par la médecin cheffe de service, a consisté à restructurer l’organisation des lieux en supprimant le dispositif d’accueil prévu initialement par les architectes. En effet, le service a été fermé, isolé spatialement et son entrée a été modifiée. Corrélativement, cette restructuration a encouragé l’initiative de l’infirmière cadre à prendre soin des oubliés du projet (hospitalier et architectural) en apportant des ajustements à faibles coûts. Les oubliés en question ne sont autres que des parents accompagnant leur enfant hospitalisé pour de longs séjours, dont le projet architectural n’a pas pris soin. Toutes ces réparations spatiales, a priori mineures, ont eu une portée symbolique et pragmatique influençant autant les spatialités que les pratiques des soignants ainsi que les affects des accompagnants. Ces ajustements sont, du point de vue de leurs acteurs, une façon de maintenir l’espace habitable en « bricolant » certains de ces composants. Cette maintenance est à prendre dans le sens d’« une invention pratique de la continuité » de l’œuvre architecturale. Toutefois, en quoi ces ajustements nous renseignent sur les pratiques du care dans ce service ? Quelles valeurs ont-ils pour les acteurs et leur habiter ? L’habiter est entendu dans son double sens d’être au monde et d’être dans le monde et, ainsi, de « faire avec » et d’« être avec » l’espace hospitalier et les autres. Quelles sont les limites de la réparation spatiale dans un contexte où les soins médicaux et la politique hospitalière ne cessent d’évoluer ? Ces réajustements témoigneraient du fait que l’œuvre architecturale échappe à ses concepteurs dès lors qu’elle est soumise à l’épreuve de la quotidienneté des acteurs qui la ménagent, la maintiennent habitable en la réparant et en l’aménageant, soit, en prenant soin du lieu habité. En quoi ces réajustements pourraient-il enrichir la conception et la programmation des futurs établissements hospitaliers ? En ce sens, quelle place octroyer à ce soin et à ce prendre soin dans le projet d’architecture hospitalière ?Bibliographie indicative Besse Jean-Marc, Habiter. Un monde à mon image, Paris, Flammarion, 2013.Courbebaisse Audrey, Salembier Chloé, « L’espace au prisme de l’éthique du care / Housing through the lens of care », Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère [en ligne], 10 février 2022, consulté le 16 mars 2022. URL : http:// journals.openedition.org/craup/9523 ; DOI: https://doi.org/10.4000/craup.9523.Certeau de Michel, L’invention du quotidien. 1. Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990.Denis Jérôme, Pontille David, Le soin des choses. Politiques de la maintenance, Paris, La Découverte, 2022.Lussault Michel, « Porter attention aux espaces de vie anthropogènes. Vers une théorie du spatial care », dans Beau Rémi et al., Penser l’anthropocène, Paris, Presses de Sciences Po, « académique », 2018, p. 199-218.Lussault Michel, « L’expérience de l’habitation », Annales de géographie, n° 704, avril 2015, p. 406-423.Lussault Michel, « L’espace pris aux mots », Le Débat, n° 92, Paris, Gallimard, 1996, p. 99-110.Pierron Jean-Philippe, « Pour une philosophie de l’attention spatiale. Architecture des soins et soin de l’architecture », Cahiers thématiques n°18, Hospitalité(s). Espace(s) de soin, de tension et de présence, Paris, La Maison des Sciences de l’Homme, 2018, p. 137-146.Pierron Jean-Philippe, « Ce que l’architecture fait au soin et inversement », Rhizome, n° 84, Presses de Rhizome, 2023/1, p. 5-6,Stock Mathis, « Théorie de l’habiter. Questionnements » dans Paquot Thierry, Lussault Michel, Younès Chris, Habiter, le propre de l’humain. Villes, territoires et philosophie, Paris, La Découverte, 2007, p.103-125.Tronto Joan C, Un monde vulnérable : pour une politique du care, Paris, La Découverte, 2009.Worms Frédéric, La philosophie du soin, Paris, Presses Universitaires de France, 2010.Show less >
Show more >Pour interroger la dimension spatiale de la maintenance à l’hôpital, cette proposition associe l’architecture et la sociologie à une approche philosophique. Elle pose l’hypothèse que l’hôpital est un lieu habité par ses acteurs qui, en réparant l’espace architectural, inscriraient leur habiter et leur milieu dans une optique de « care spatial » ; ce dernier renvoyant, selon Michel Lussault, à « ce que nous faisons pour maintenir perpétuer et réparer notre habitat et les principes de notre cohabitation » . Partant de récits d’observation de terrain, je propose de questionner ces actions réparatrices au sein d’un service d’hématologie pédiatrique d’un hôpital lillois. Le réaménagement spatial de celui-ci, décidé par la médecin cheffe de service, a consisté à restructurer l’organisation des lieux en supprimant le dispositif d’accueil prévu initialement par les architectes. En effet, le service a été fermé, isolé spatialement et son entrée a été modifiée. Corrélativement, cette restructuration a encouragé l’initiative de l’infirmière cadre à prendre soin des oubliés du projet (hospitalier et architectural) en apportant des ajustements à faibles coûts. Les oubliés en question ne sont autres que des parents accompagnant leur enfant hospitalisé pour de longs séjours, dont le projet architectural n’a pas pris soin. Toutes ces réparations spatiales, a priori mineures, ont eu une portée symbolique et pragmatique influençant autant les spatialités que les pratiques des soignants ainsi que les affects des accompagnants. Ces ajustements sont, du point de vue de leurs acteurs, une façon de maintenir l’espace habitable en « bricolant » certains de ces composants. Cette maintenance est à prendre dans le sens d’« une invention pratique de la continuité » de l’œuvre architecturale. Toutefois, en quoi ces ajustements nous renseignent sur les pratiques du care dans ce service ? Quelles valeurs ont-ils pour les acteurs et leur habiter ? L’habiter est entendu dans son double sens d’être au monde et d’être dans le monde et, ainsi, de « faire avec » et d’« être avec » l’espace hospitalier et les autres. Quelles sont les limites de la réparation spatiale dans un contexte où les soins médicaux et la politique hospitalière ne cessent d’évoluer ? Ces réajustements témoigneraient du fait que l’œuvre architecturale échappe à ses concepteurs dès lors qu’elle est soumise à l’épreuve de la quotidienneté des acteurs qui la ménagent, la maintiennent habitable en la réparant et en l’aménageant, soit, en prenant soin du lieu habité. En quoi ces réajustements pourraient-il enrichir la conception et la programmation des futurs établissements hospitaliers ? En ce sens, quelle place octroyer à ce soin et à ce prendre soin dans le projet d’architecture hospitalière ?Bibliographie indicative Besse Jean-Marc, Habiter. Un monde à mon image, Paris, Flammarion, 2013.Courbebaisse Audrey, Salembier Chloé, « L’espace au prisme de l’éthique du care / Housing through the lens of care », Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère [en ligne], 10 février 2022, consulté le 16 mars 2022. URL : http:// journals.openedition.org/craup/9523 ; DOI: https://doi.org/10.4000/craup.9523.Certeau de Michel, L’invention du quotidien. 1. Arts de faire, Paris, Gallimard, 1990.Denis Jérôme, Pontille David, Le soin des choses. Politiques de la maintenance, Paris, La Découverte, 2022.Lussault Michel, « Porter attention aux espaces de vie anthropogènes. Vers une théorie du spatial care », dans Beau Rémi et al., Penser l’anthropocène, Paris, Presses de Sciences Po, « académique », 2018, p. 199-218.Lussault Michel, « L’expérience de l’habitation », Annales de géographie, n° 704, avril 2015, p. 406-423.Lussault Michel, « L’espace pris aux mots », Le Débat, n° 92, Paris, Gallimard, 1996, p. 99-110.Pierron Jean-Philippe, « Pour une philosophie de l’attention spatiale. Architecture des soins et soin de l’architecture », Cahiers thématiques n°18, Hospitalité(s). Espace(s) de soin, de tension et de présence, Paris, La Maison des Sciences de l’Homme, 2018, p. 137-146.Pierron Jean-Philippe, « Ce que l’architecture fait au soin et inversement », Rhizome, n° 84, Presses de Rhizome, 2023/1, p. 5-6,Stock Mathis, « Théorie de l’habiter. Questionnements » dans Paquot Thierry, Lussault Michel, Younès Chris, Habiter, le propre de l’humain. Villes, territoires et philosophie, Paris, La Découverte, 2007, p.103-125.Tronto Joan C, Un monde vulnérable : pour une politique du care, Paris, La Découverte, 2009.Worms Frédéric, La philosophie du soin, Paris, Presses Universitaires de France, 2010.Show less >
Language :
Français
Peer reviewed article :
Oui
Audience :
Non spécifiée
Popular science :
Non
Source :