Récits de chasse en Grèce ancienne
Document type :
Partie d'ouvrage
Title :
Récits de chasse en Grèce ancienne
Author(s) :
Delattre, Charles [Auteur]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Scientific editor(s) :
Isabelle Sidéra
Book title :
La chasse. Pratiques sociales et symboliques
Publisher :
de Boccard
Publication place :
Paris
Publication date :
2006
Keyword(s) :
Mythographie
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Etudes classiques
Sciences de l'Homme et Société/Littératures
Sciences de l'Homme et Société/Littératures
French abstract :
Les récits de chasse en Grèce ancienne ne se contentent pas d’associer un chasseur à sa proie : c’est toute une structure narrative complexe qui se trouve engagée, à partir du moment où il est question de chasse.La poursuite ...
Show more >Les récits de chasse en Grèce ancienne ne se contentent pas d’associer un chasseur à sa proie : c’est toute une structure narrative complexe qui se trouve engagée, à partir du moment où il est question de chasse.La poursuite est, dans les récits mythiques grecs, le noyau d’épisodes où le temps acquiert une dimension particulière. Le schéma narratif tend en effet, contrairement à l’idée même de poursuite, à figer le temps, à l’immobiliser dans une représentation statique. Les récits sur la biche de Cérynie, et plus encore sur le chien Lailaps, insistent sur l’aporie que constitue la poursuite d’un objet inaccessible, dont la vocation est d’échapper à son poursuivant. La pétrification de Lailaps est l’emblème même de cette aporie, où l’immobilisation dans la poursuite n’est pas une solution, mais une représentation même de la poursuite impossible.La chute du haut d’une falaise est souvent une échappatoire à l’aporie, dans la mesure où la chute met un terme brutal à la poursuite : Britomartis ou Ino échappent ainsi à leur poursuivant. La chute cependant n’est parfois qu’une poursuite dans un sens autre : le chasseur Saron continue à poursuivre un cerf jusque dans sa chute, et jusqu’à la mort. La jonction narrative entre poursuite et chute n’est pas qu’un enchaînement narratif commode, elle illustre la complémentarité des deux schémas narratifs et leur mode de représentation commune, dans l’horizontalité et dans la verticalité.Cette structure permet de mettre en jeu pour un Grec un certain nombre d’interrogations : qu’implique le choix d’une arme de jet (flèche, javeline) ? Quelle est la nature du filet, objet de chasse et/ou objet de pêche ? Comment rattraper qui l’on poursuit, comment faire disparaître la distance qui sépare le chasseur de la proie ? Récit, thème du récit et forme du récit se trouvent ainsi indissolublement liés dans un nœud essentiel de l’imaginaire grec.Show less >
Show more >Les récits de chasse en Grèce ancienne ne se contentent pas d’associer un chasseur à sa proie : c’est toute une structure narrative complexe qui se trouve engagée, à partir du moment où il est question de chasse.La poursuite est, dans les récits mythiques grecs, le noyau d’épisodes où le temps acquiert une dimension particulière. Le schéma narratif tend en effet, contrairement à l’idée même de poursuite, à figer le temps, à l’immobiliser dans une représentation statique. Les récits sur la biche de Cérynie, et plus encore sur le chien Lailaps, insistent sur l’aporie que constitue la poursuite d’un objet inaccessible, dont la vocation est d’échapper à son poursuivant. La pétrification de Lailaps est l’emblème même de cette aporie, où l’immobilisation dans la poursuite n’est pas une solution, mais une représentation même de la poursuite impossible.La chute du haut d’une falaise est souvent une échappatoire à l’aporie, dans la mesure où la chute met un terme brutal à la poursuite : Britomartis ou Ino échappent ainsi à leur poursuivant. La chute cependant n’est parfois qu’une poursuite dans un sens autre : le chasseur Saron continue à poursuivre un cerf jusque dans sa chute, et jusqu’à la mort. La jonction narrative entre poursuite et chute n’est pas qu’un enchaînement narratif commode, elle illustre la complémentarité des deux schémas narratifs et leur mode de représentation commune, dans l’horizontalité et dans la verticalité.Cette structure permet de mettre en jeu pour un Grec un certain nombre d’interrogations : qu’implique le choix d’une arme de jet (flèche, javeline) ? Quelle est la nature du filet, objet de chasse et/ou objet de pêche ? Comment rattraper qui l’on poursuit, comment faire disparaître la distance qui sépare le chasseur de la proie ? Récit, thème du récit et forme du récit se trouvent ainsi indissolublement liés dans un nœud essentiel de l’imaginaire grec.Show less >
Language :
Français
Audience :
Internationale
Popular science :
Non
Source :