La recherche pluridisciplinaire et collaborative dans le travail social : une utilité immédiate au détriment d’une approche critique

Abstract

La recherche dans le travail social s’inscrit dans une longue généalogie qui nécessite que nous en présentions les contours, les objets et certainement ses effets. Tel que cela a été présenté dans l’introduction, la récurrence du terme de recherche au cours de l’histoire ne doit pas nous faire oublier qu’en tant qu’objet social, la recherche n’a cessé de se transformer en vacillant entre continuité et changement. Si nous utilisons indistinctement le terme de recherche, il se peut ainsi que nous parlions d’activités différentes et aux intentions éloignées. En effet, la recherche est une pratique professionnelle qui utilise des méthodologies, des théories et des supports institutionnels différenciés et pour laquelle la question du rapport à la vérité se pose constamment comme un enjeu majeur. À cela, nous devons ajouter le contexte politique car les directives actuelles sont certainement les plus déterminantes pour comprendre les choix et orientations en termes de recherche scientifique. Dans ce sens, cette dernière ne peut être qu’un objet pluriel, divisé et pour le moins sujet à la controverse. Le travail social est un excellent terrain, malgré sa jeune histoire, pour révéler cette pluralité. Nous prendrons plus particulièrement pour cible la situation de la recherche sociologique. La sociologie est, depuis plus de cinquante ans, une des disciplines prédominantes dans le travail social qui participe à la formation des étudiants en leur permettant d’analyser les problématiques sociales auxquelles ils sont confrontés au regard des déterminismes sociaux, des rapports de pouvoir et des enjeux politico-économiques. Toutefois, la sociologie se situe au cœur d’un débat passionné tant ses objectifs, ses méthodologies et ses conclusions ont révélé une discipline scientifique non unifiée se cristallisant autour de deux figures opposées mais bien connues que sont le « marxisme » et l’approche « technocratique ».