L'historien et la disparition de l'architecture

Abstract

L'absence et la disparition des architectures étudiées placent l'historien de l'architecture dans une situation comparable à celle des historiens des autres champs de l'histoire qui étudient des faits historiques plus que des objets matériels. Cependant, la disparition de l'objet d'étude a des conséquences scientifiques pour la construction historique. A côté de l'étude de toutes les représentations de l'architecture qui permet les déplacements de points de vue, l'étude à distance de l'architecture rendu obligatoire par son absence matérielle a nourri les aproximations, erreurs et interprétations superficielles. Généralement, les analyses historiques justifient le processus de patrimonialisation au point de devenir un rempart contre la destruction. Le caractère impératif de l'existence matérielle de l'architecture pour la construction d'une histoire scientifique de l'architecture donne un autre sens à l'implication sociale de l'historien dans la lutte pour le maintien de la substance construite de l'objet qu'il étudie. La question de la disparition est l'occasion de développer un point de vue épistémologique sur les conséquences scientifiques de la disparition matérielle de l'objet d'étude.