La mise en récit comme processus pour construire des savoirs scientifiques : une narration conceptualisante

Abstract

Nous nous demandons, dans ce mémoire, en quoi l’élaboration par les élèves d’un récit de fiction peut être propice à la construction de savoirs scientifiques et de démarches qui y sont associées. Nous interrogeons donc le processus à l’œuvre lors de la mise en récit que nous nommons narration conceptualisante. Après avoir approfondi, dans la première partie, les cadres théoriques nécessaires à notre réflexion, nous traitons de la méthodologie de recherche dans la deuxième partie. L’analyse des résultats, dans la troisième partie, montre qu’au cours de cette narration conceptualisante les élèves mobilisent des éléments de savoir issus des enseignements et de leur vécu, les intègrent et les reconfigurent à la faveur de raisonnements argumentés scientifiquement pour construire des savoirs. La quatrième partie met en évidence le potentiel motivationnel de la mise en récit qui permet aux élèves de prendre appui sur les nécessités de l’intrigue pour s’engager cognitivement dans des raisonnements scientifiques. Les conditions de mise en œuvre de cette narration conceptualisante sont alors identifiées, telles que l’importance d’un arrière-plan portant sur les contenus scientifiques et sur les constituants d’un récit, ainsi que la prise en compte des composants de l’intrigue suggérés par les élèves pour asseoir les raisonnements. Ces raisonnements peuvent être développés par les élèves et déboucher sur la consolidation ou la construction de savoirs dans la mesure où ils mobilisent des problèmes scientifiques pouvant servir l’intrigue. De nouvelles perspectives de recherche sont envisagées à partir de ce travail, en particulier l’approfondissement de la construction de savoirs apodictiques par les élèves au cours de la mise en récit. La conception et l’expérimentation de nouveaux dispositifs didactiques pourraient aussi permettre d’étudier plus finement l’accompagnement de l’enseignant amenant les élèves à prendre appui sur les composants de la fiction pour identifier des problèmes scientifiques sous-jacents et à stabiliser scientifiquement les savoirs ayant émergé de la mise en récit.