Utiliser des fourmis pour restaurer la nature ?

Abstract

La majorité des méta-analyses réalisées à travers le monde sur la mesure du succès des opérations de restauration écologique d’écosystèmes dégradés a montré qu’il semblait impossible de restaurer l’intégralité des écosystèmes préexistants même avec la mobilisation de moyens techniques (génie civil) et financiers considérables. C’est pourquoi, de nouvelles interventions basées sur de l’ingénierie écologique encore appelée solutions fondées sur la nature, sont préconisées actuellement pour accroître le succès de la restauration des écosystèmes mais aussi, pour limiter leurs coût économiques et environnementaux dans un contexte de changements globaux. Le 7 août 2009, plusieurs millions de litres d’hydrocarbures se sont déversés en plein centre de la plaine de Crau dans les Bouches-du-Rhône suite à la rupture accidentelle d’un oléoduc. Cinq hectares d’un écosystème steppique unique au monde fut totalement détruit. Après les phases de réparation de l’oléoduc et de dépollution du site par évacuation des terres polluées en décharge (72 000 tonnes), un transfert de sol prélevé dans une carrière proche a été réalisé. Pour compléter cette opération de génie civil, des reines fondatrices d’une fourmi moissonneuse du genre Messor, ont été réimplantées. Cette première mondiale allait-elle permettre alors d’accélérer la restauration de l’écosystème steppique qui préexistait avant l’accident ?