Action : l’interaction cognition-mouvement chez l’Homme comme biomarqueur diagnostique et critère d’évaluation dans les maladies neurologiques

Abstract

Mon champ d’expertise se concentre sur l’étude des biomarqueurs, notamment ceux reflétant l’interaction marche-cognition tels que les données cliniques, la quantification du mouvement, l’évaluation fonctionnelle (outils connectés), les données d’imagerie ou de neurophysiologie. Lors de l’initiation du pas, nous avons démontré que les pré-ajustements posturaux anticipés étaient un marqueur d'atteinte cérébrale (reflétant un défaut d'inhibition de libération du programme moteur). Quant aux caractéristiques des ajustements posturaux anticipés erronés, elles traduisent l’ensemble du processus depuis l’initiation du mouvement, la détection d’erreur, la correction avant l’exécution, reflétant des aspects centraux mais aussi périphériques. Des études corticales en EEG permettent d’avoir accès au couplage sensorimoteur lors de cette étape de préparation motrice, pour mieux comprendre les parts respectives. Les troubles moteurs constituent un marqueur des difficultés attentionnelles en double tâche, et la variabilité pendant la marche représente par ailleurs un risque de chutes. L'étude de ces marqueurs pourrait peut-être avoir une valeur diagnostique, pronostique (apparition de troubles de la marche) ou à l’avenir théranostique. La manipulation des conditions de marche peut être externe (environnement : espaces étroits, obstacles, marches…) ou interne (double tâche : surcharge cognitive, priorisation des programmes moteurs, situation anxieuse...) en s'aidant des techniques de réalité virtuelle et permet de mieux appréhender les mécanismes physiopathologiques grâce aux outils de neurophysiologie clinique. A l’opposé, l’usage d’outils connectés rend l’étude de la marche plus simple donc utilisable en multicentrique et en soins courants, et surtout plus écologique. La complémentarité de ces deux types d’analyse est discutée. Après avoir travaillé sur des sujets sains et des pathologies du système nerveux central (notamment la maladie de Parkinson), mes travaux se réorientent vers les pathologies neuromusculaires. Je développe ici toutes les perspectives de recherche à mener sur cette thématique, notamment dans la maladie de Steinert, la maladie de Pompe ou encore les neuropathies démyélinisantes.