De la valorisation de la mobilité à la ...
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Titre :
De la valorisation de la mobilité à la domination par la mobilité ou comment la mobilité dit, fait et dispose l’individu
Auteur(s) :
Courty, Guillaume [Auteur]
Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales - UMR 8026 [CERAPS]
Borja, Simon [Auteur]
Ramadier, Thierry [Auteur]

Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales - UMR 8026 [CERAPS]
Borja, Simon [Auteur]
Ramadier, Thierry [Auteur]
Titre de la revue :
Regards sociologiques
Numéro :
45-46
Pagination :
101-110
Date de publication :
2013
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Science politique
Résumé :
L'actuelle « promotion » de la mobilité est autant ambigüe du coté de ses promoteurs qu'elle est diversement vécue et expérimentée par ceux qui doivent l'expérimenter. Il suffit de songer aux dispositifs valorisant la ...
Lire la suite >L'actuelle « promotion » de la mobilité est autant ambigüe du coté de ses promoteurs qu'elle est diversement vécue et expérimentée par ceux qui doivent l'expérimenter. Il suffit de songer aux dispositifs valorisant la mobilité de certaines catégories sociales soutenus par nombre d'acteurs du champ du pouvoir (des fonctionnaires aux responsables politiques en passant par des associations de citoyens concernés) alors que dans le même temps, d'autres dispositifs ont pour objectifs de limiter les déplacements d'autres catégories, quitte à les stigmatiser quand bien même le nomadisme 2 est au coeur de leur existence (les « gens du voyage » par exemple). Ainsi, aux programmes de mobilité souvent équivoques s'ajoutent des instances chargées de rendre les populations mobiles de plus en plus doctrinaires et rigoristes. Les exemples tirés du monde du travail sont nombreux pour illustrer la manière dont la « mobilité » participe, entre autres, au renforcement des contraintes qui pèsent déjà sur les situations professionnelles et stigmatise toujours davantage le-la travailleur-euse lor-sque « la mobilité » n'est pas acceptée : « peu enclin-e à l'ouverture », « réfractaire », « passé-iste », « peu motivé-e », « paresseux-se », « peu désireux-se de s'investir », « ne sachant pas saisir les opportunités ». À ces mises en cause des salariés 3 s'ajoute le lot des chantages fré-quemment entendus : « Vous pouvez partir, il y a suffisamment de monde derrière vous qui attend », ou encore « vous n'êtes pas très fiable ! ». Ces échanges ordinaires exposent la personne, au travers des valeurs assignées à la mobilité, à une mise en cause éthique ou morale pour avoir rompu la confiance plus ou moins contractuelle du monde du travail ou d'autres sphères de la vie quotidienne. Et lorsque ce n'est pas l'intention (réfractaire) de la personne qui est mise en cause, celle-ci est (fortement) enjointe à se fondre dans le moule * La mise en avant d'un travail "pluridisciplinaires" tout en valorisant toujours davantage les modes de reconnaissance nominatifs (par rang ou par nom unique) nous incite à préciser que l'ordre alphabétique des auteurs indique, simplement, un travail où ces personnes ont contribué à cet article à part égale, et "au même titre", dans un souci de mettre la recherche collective au fondement des activités scientifiques.Lire moins >
Lire la suite >L'actuelle « promotion » de la mobilité est autant ambigüe du coté de ses promoteurs qu'elle est diversement vécue et expérimentée par ceux qui doivent l'expérimenter. Il suffit de songer aux dispositifs valorisant la mobilité de certaines catégories sociales soutenus par nombre d'acteurs du champ du pouvoir (des fonctionnaires aux responsables politiques en passant par des associations de citoyens concernés) alors que dans le même temps, d'autres dispositifs ont pour objectifs de limiter les déplacements d'autres catégories, quitte à les stigmatiser quand bien même le nomadisme 2 est au coeur de leur existence (les « gens du voyage » par exemple). Ainsi, aux programmes de mobilité souvent équivoques s'ajoutent des instances chargées de rendre les populations mobiles de plus en plus doctrinaires et rigoristes. Les exemples tirés du monde du travail sont nombreux pour illustrer la manière dont la « mobilité » participe, entre autres, au renforcement des contraintes qui pèsent déjà sur les situations professionnelles et stigmatise toujours davantage le-la travailleur-euse lor-sque « la mobilité » n'est pas acceptée : « peu enclin-e à l'ouverture », « réfractaire », « passé-iste », « peu motivé-e », « paresseux-se », « peu désireux-se de s'investir », « ne sachant pas saisir les opportunités ». À ces mises en cause des salariés 3 s'ajoute le lot des chantages fré-quemment entendus : « Vous pouvez partir, il y a suffisamment de monde derrière vous qui attend », ou encore « vous n'êtes pas très fiable ! ». Ces échanges ordinaires exposent la personne, au travers des valeurs assignées à la mobilité, à une mise en cause éthique ou morale pour avoir rompu la confiance plus ou moins contractuelle du monde du travail ou d'autres sphères de la vie quotidienne. Et lorsque ce n'est pas l'intention (réfractaire) de la personne qui est mise en cause, celle-ci est (fortement) enjointe à se fondre dans le moule * La mise en avant d'un travail "pluridisciplinaires" tout en valorisant toujours davantage les modes de reconnaissance nominatifs (par rang ou par nom unique) nous incite à préciser que l'ordre alphabétique des auteurs indique, simplement, un travail où ces personnes ont contribué à cet article à part égale, et "au même titre", dans un souci de mettre la recherche collective au fondement des activités scientifiques.Lire moins >
Langue :
Français
Comité de lecture :
Oui
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Établissement(s) :
CNRS
Université de Lille
Université de Lille
Collections :
Date de dépôt :
2019-10-23T11:33:46Z
2020-04-27T08:53:00Z
2020-04-27T08:53:00Z