Des dissidences aux confidences Ce que ...
Document type :
Partie d'ouvrage: Chapitre
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Title :
Des dissidences aux confidences Ce que couvrir un parti veut dire
Author(s) :
Kaciaf, Nicolas [Auteur]
Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales - UMR 8026 [CERAPS]
Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales - UMR 8026 [CERAPS]
Book title :
L'informel pour informer. Les journalistes et leurs sources
Publisher :
L'Harmattan / Pepper
Publication place :
Paris
Publication date :
2014-09-23
ISBN :
2343041156
Keyword(s) :
Political journalism
Sources
Journalisme politique
Sociologie du journalisme
Sociologie de la communication
Presse écrite
Sources
Journalisme politique
Sociologie du journalisme
Sociologie de la communication
Presse écrite
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Science politique
French abstract :
La plupart consacrés aux relations entre les espaces politiques et médiatiques envisagent la contribution des médias à l’ordre politique sous l’angle exclusif de la politisation des électorats. La problématique de l’influence, ...
Show more >La plupart consacrés aux relations entre les espaces politiques et médiatiques envisagent la contribution des médias à l’ordre politique sous l’angle exclusif de la politisation des électorats. La problématique de l’influence, posant les journalistes soit comme des réceptacles passifs de la communication politique, soit comme des entrepreneurs idéologiques à part entière, demeure le point d’entrée principal pour analyser le rôle des médias dans la vie démocratique. Aussi peu de travaux appréhendent-ils les supports et les entreprises médiatiques non pas seulement comme de stricts intermédiaires entre professionnels de la politique et « profanes » mais bien comme des intermédiaires entre les acteurs politiques eux-mêmes, mieux : comme l’un des rouages essentiels d’un système politique différencié et professionnalisé. Au-delà du seul espace politique, n’est-il pas possible de concevoir les journalistes et leurs médias comme des acteurs à part entière des secteurs dont ils sont amenés à couvrir les activités, ponctuellement ou durablement ? L’activité journalistique ne permet-elle pas aux protagonistes de l’actualité de bénéficier d’une publicité qui peut agir comme ressource ou comme contrainte dans leurs systèmes d’action respectifs ? Sinon, comment pourrait-on comprendre les efforts entrepris par tant d’individus et de groupes pour susciter l’attention des journalistes, accéder à l’agenda médiatique et obtenir une restitution favorable de leurs messages ? A l’inverse, comment pourrait-on interpréter les réticences de tant d’acteurs à répondre aux médias ou assumer publiquement leurs prises de position ? Ces questions laissent entrevoir à quel point le recours au off, aux fuites anonymes, aux confidences ou à tout autre échange informel d’information ne peut s’analyser uniquement à l’aune du réglage des interactions entre les journalistes et leurs « sources ». Ces répertoires de communication doivent également être articulés aux logiques structurelles qui encouragent (ou contraignent) les acteurs à y recourir et amènent les médias d’information à leur accorder une certaine valeur. L’objet de cet article est alors d’identifier les conditions de possibilité de tels échanges informels d’information entre un journaliste de la presse écrite généraliste et ses sources. Plus précisément, il s’agit de saisir dans quelles circonstances les intérêts des acteurs à recourir à des modalités de communication informelles peuvent rencontrer les attentes journalistiques à l’égard de tels contenus informationnels. L’inégale focalisation sur les « coulisses » des univers sociaux renvoie ainsi autant à des logiques proprement journalistiques qu’aux règles qui structurent différentiellement les secteurs que les rédactions sont amenés à couvrir de façon ponctuelle ou régulière. La question est bien de savoir dans quelle mesure certaines rhétoriques journalistiques (le décryptage des « dessous » du jeu, la focalisation sur les conflits de personnes) sont conditionnées par les configurations spécifiques de certains univers sociaux. Nous faisons ici l’hypothèse que les productions journalistiques sont affectées par l’identité de ces interlocuteurs, le degré d’officialité de leur prise de parole et le caractère plus ou moins formel de leurs relations aux journalistes. En interrogeant les mécanismes à travers lesquels la structuration des « territoires » définis en rubriques tend à conditionner le travail et l’écriture journalistique, cette contribution cherche, dans un premier temps, à nourrir la réflexion sur les déterminants des productions médiatiques. La pertinence d’un tel modèle est, dans un second temps, éprouvée à partir de l’examen des contraintes pratiques rencontrées par les journalistes de la presse quotidienne nationale affectés au suivi exclusif d’un ou plusieurs partis politiques. En étudiant les circonstances qui favorisent la conversion des dissidences en confidences, on pourra montrer dans quelle mesure les spécificités de l’univers partisan pèsent sur les répertoires d’écriture que peuvent mobiliser les rédacteurs politiques de la presse quotidienne française.Show less >
Show more >La plupart consacrés aux relations entre les espaces politiques et médiatiques envisagent la contribution des médias à l’ordre politique sous l’angle exclusif de la politisation des électorats. La problématique de l’influence, posant les journalistes soit comme des réceptacles passifs de la communication politique, soit comme des entrepreneurs idéologiques à part entière, demeure le point d’entrée principal pour analyser le rôle des médias dans la vie démocratique. Aussi peu de travaux appréhendent-ils les supports et les entreprises médiatiques non pas seulement comme de stricts intermédiaires entre professionnels de la politique et « profanes » mais bien comme des intermédiaires entre les acteurs politiques eux-mêmes, mieux : comme l’un des rouages essentiels d’un système politique différencié et professionnalisé. Au-delà du seul espace politique, n’est-il pas possible de concevoir les journalistes et leurs médias comme des acteurs à part entière des secteurs dont ils sont amenés à couvrir les activités, ponctuellement ou durablement ? L’activité journalistique ne permet-elle pas aux protagonistes de l’actualité de bénéficier d’une publicité qui peut agir comme ressource ou comme contrainte dans leurs systèmes d’action respectifs ? Sinon, comment pourrait-on comprendre les efforts entrepris par tant d’individus et de groupes pour susciter l’attention des journalistes, accéder à l’agenda médiatique et obtenir une restitution favorable de leurs messages ? A l’inverse, comment pourrait-on interpréter les réticences de tant d’acteurs à répondre aux médias ou assumer publiquement leurs prises de position ? Ces questions laissent entrevoir à quel point le recours au off, aux fuites anonymes, aux confidences ou à tout autre échange informel d’information ne peut s’analyser uniquement à l’aune du réglage des interactions entre les journalistes et leurs « sources ». Ces répertoires de communication doivent également être articulés aux logiques structurelles qui encouragent (ou contraignent) les acteurs à y recourir et amènent les médias d’information à leur accorder une certaine valeur. L’objet de cet article est alors d’identifier les conditions de possibilité de tels échanges informels d’information entre un journaliste de la presse écrite généraliste et ses sources. Plus précisément, il s’agit de saisir dans quelles circonstances les intérêts des acteurs à recourir à des modalités de communication informelles peuvent rencontrer les attentes journalistiques à l’égard de tels contenus informationnels. L’inégale focalisation sur les « coulisses » des univers sociaux renvoie ainsi autant à des logiques proprement journalistiques qu’aux règles qui structurent différentiellement les secteurs que les rédactions sont amenés à couvrir de façon ponctuelle ou régulière. La question est bien de savoir dans quelle mesure certaines rhétoriques journalistiques (le décryptage des « dessous » du jeu, la focalisation sur les conflits de personnes) sont conditionnées par les configurations spécifiques de certains univers sociaux. Nous faisons ici l’hypothèse que les productions journalistiques sont affectées par l’identité de ces interlocuteurs, le degré d’officialité de leur prise de parole et le caractère plus ou moins formel de leurs relations aux journalistes. En interrogeant les mécanismes à travers lesquels la structuration des « territoires » définis en rubriques tend à conditionner le travail et l’écriture journalistique, cette contribution cherche, dans un premier temps, à nourrir la réflexion sur les déterminants des productions médiatiques. La pertinence d’un tel modèle est, dans un second temps, éprouvée à partir de l’examen des contraintes pratiques rencontrées par les journalistes de la presse quotidienne nationale affectés au suivi exclusif d’un ou plusieurs partis politiques. En étudiant les circonstances qui favorisent la conversion des dissidences en confidences, on pourra montrer dans quelle mesure les spécificités de l’univers partisan pèsent sur les répertoires d’écriture que peuvent mobiliser les rédacteurs politiques de la presse quotidienne française.Show less >
Language :
Français
Audience :
Internationale
Popular science :
Non
Administrative institution(s) :
CNRS
Université de Lille
Université de Lille
Collections :
Submission date :
2019-10-29T11:37:54Z
2019-10-29T13:28:57Z
2021-12-17T16:07:38Z
2024-01-25T11:20:40Z
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