Les mots du dépistage des cancers
Type de document :
Article dans une revue scientifique: Éditorial
PMID :
URL permanente :
Titre :
Les mots du dépistage des cancers
Auteur(s) :
Mathoulin-Pelissier, Simone [Auteur]
CIC Bordeaux
Penel, Nicolas [Auteur]
Faculté de Médecine Henri Warembourg - Université de Lille
CIC Bordeaux
Penel, Nicolas [Auteur]

Faculté de Médecine Henri Warembourg - Université de Lille
Titre de la revue :
Bulletin du Cancer
Nom court de la revue :
Bull Cancer
Numéro :
106
Pagination :
608-614
Éditeur :
Elsevier
Date de publication :
2019-04-16
ISSN :
1769-6917
Discipline(s) HAL :
Sciences du Vivant [q-bio]
Résumé :
Introduction
La prévention secondaire vise à diminuer la prévalence d’une maladie en agissant sur les sous-groupes populationnels tout particulièrement exposés à un facteur de risque (ex. le dépistage de l’hypertension ...
Lire la suite >Introduction La prévention secondaire vise à diminuer la prévalence d’une maladie en agissant sur les sous-groupes populationnels tout particulièrement exposés à un facteur de risque (ex. le dépistage de l’hypertension artérielle chez les personnes en surpoids) ou à une pathologie. La prévention secondaire implique donc en amont d’identifier les individus (groupes) porteurs ou exposés au facteur de risque ou interrompre un processus morbide avant l’apparition des symptômes pour prévenir de futures complications et séquelles, limiter les incapacités et éviter le décès [1]. Alan S. Morrison [2] définit le dépistage comme « l’examen d’individus asymptomatiques pour déterminer leur probabilité d’avoir la condition qui fait l’objet du dépistage. Les individus dont la probabilité d’être atteints est suffisamment élevée sont ensuite soumis à des investigations diagnostiques complètes. Les individus avec la condition sont alors traités ». Le dépistage, action de santé publique, qui fait partie de la prévention secondaire, est donc la détection précoce d’une anomalie inapparente, dans le but de la prendre en charge tôt et, ainsi, éviter ou atténuer ses conséquences négatives. L’anomalie peut être un défaut génétique, une infection ou la phase préclinique d’une maladie chronique telle que le cancer. D’un point de vue clinique, le dépistage est une intervention de bon sens : l’expérience clinique, appuyée par de nombreuses études, suggère que le pronostic de nombreux cancers est d’autant plus mauvais que la maladie est évoluée. Par ailleurs, un retard au diagnostic peut expliquer une présentation à une phase avancée. Dans ces conditions, il est logique de penser qu’une intervention précoce est forcément bénéfique par rapport à ne rien faire et d’attendre les premières manifestations de la maladie. Cette vision, centrée sur la personne malade, ne correspond cependant pas à la réalité d’un dépistage organisé (DO), intervention de santé publique (programme de dépistage) qui est proposée à des individus dont une majorité n’est pas malade. L’efficacité du DO pour la prévention des cancers fait régulièrement l’objet de débats. Des évaluations indiquent notamment qu’il peut y avoir un fossé entre l’efficacité théorique, même démontrée par des essais randomisés, et l’efficacité réelle des programmes mis en œuvre. Un article pour chaque programme de dépistage réalisé ou discuté dans les dernières années en France est disponible dans ce Bulletin du Cancer et expose la situation en France. Notre propos sera donc de discuter d’éléments communs au débat sur les dépistages : vocabulaire sur le dépistage et les programmes mais aussi état des lieux dans le monde et en France.Lire moins >
Lire la suite >Introduction La prévention secondaire vise à diminuer la prévalence d’une maladie en agissant sur les sous-groupes populationnels tout particulièrement exposés à un facteur de risque (ex. le dépistage de l’hypertension artérielle chez les personnes en surpoids) ou à une pathologie. La prévention secondaire implique donc en amont d’identifier les individus (groupes) porteurs ou exposés au facteur de risque ou interrompre un processus morbide avant l’apparition des symptômes pour prévenir de futures complications et séquelles, limiter les incapacités et éviter le décès [1]. Alan S. Morrison [2] définit le dépistage comme « l’examen d’individus asymptomatiques pour déterminer leur probabilité d’avoir la condition qui fait l’objet du dépistage. Les individus dont la probabilité d’être atteints est suffisamment élevée sont ensuite soumis à des investigations diagnostiques complètes. Les individus avec la condition sont alors traités ». Le dépistage, action de santé publique, qui fait partie de la prévention secondaire, est donc la détection précoce d’une anomalie inapparente, dans le but de la prendre en charge tôt et, ainsi, éviter ou atténuer ses conséquences négatives. L’anomalie peut être un défaut génétique, une infection ou la phase préclinique d’une maladie chronique telle que le cancer. D’un point de vue clinique, le dépistage est une intervention de bon sens : l’expérience clinique, appuyée par de nombreuses études, suggère que le pronostic de nombreux cancers est d’autant plus mauvais que la maladie est évoluée. Par ailleurs, un retard au diagnostic peut expliquer une présentation à une phase avancée. Dans ces conditions, il est logique de penser qu’une intervention précoce est forcément bénéfique par rapport à ne rien faire et d’attendre les premières manifestations de la maladie. Cette vision, centrée sur la personne malade, ne correspond cependant pas à la réalité d’un dépistage organisé (DO), intervention de santé publique (programme de dépistage) qui est proposée à des individus dont une majorité n’est pas malade. L’efficacité du DO pour la prévention des cancers fait régulièrement l’objet de débats. Des évaluations indiquent notamment qu’il peut y avoir un fossé entre l’efficacité théorique, même démontrée par des essais randomisés, et l’efficacité réelle des programmes mis en œuvre. Un article pour chaque programme de dépistage réalisé ou discuté dans les dernières années en France est disponible dans ce Bulletin du Cancer et expose la situation en France. Notre propos sera donc de discuter d’éléments communs au débat sur les dépistages : vocabulaire sur le dépistage et les programmes mais aussi état des lieux dans le monde et en France.Lire moins >
Langue :
Français
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Établissement(s) :
CHU Lille
Université de Lille
Université de Lille
Collections :
Date de dépôt :
2019-12-09T16:48:15Z
2024-04-10T09:39:55Z
2024-04-10T09:39:55Z