La politique des droits en prison
Document type :
Article dans une revue scientifique
DOI :
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Title :
La politique des droits en prison
Translated title :
Rights in prison. Institutional police, juridical activism, democratic struggles
Author(s) :
Kaminski, Dan [Auteur]
Chantraine, Gilles [Auteur]
Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques - UMR 8019 [CLERSÉ]
Chantraine, Gilles [Auteur]

Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques - UMR 8019 [CLERSÉ]
Journal title :
Champ pénal
Abbreviated title :
champpenal
Publisher :
OpenEdition
Publication date :
2007-09-27
ISSN :
1777-5272
Keyword(s) :
innovation pénale
droits des détenus
cause lawering
correctionnalisme
politique
Rancière (Jacques)
droits des détenus
cause lawering
correctionnalisme
politique
Rancière (Jacques)
English keyword(s) :
Prison
penal innovation
prisoners’ rights
correctionnalism
politics
Jacques Rancière.
penal innovation
prisoners’ rights
correctionnalism
politics
Jacques Rancière.
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
French abstract :
La sociologie contemporaine de la prison reste globalement sceptique quant à l’impact réel du développement des droits des détenus sur le fonctionnement des institutions carcérales. D’un côté, la consolidation relative des ...
Show more >La sociologie contemporaine de la prison reste globalement sceptique quant à l’impact réel du développement des droits des détenus sur le fonctionnement des institutions carcérales. D’un côté, la consolidation relative des droits des détenus serait incapable de détruire la primauté sécuritaire de l’institution : des privilèges sont transformés en droits formels, mais les exceptions justifiées par la nécessité sécuritaire les retransforment en privilèges. D’un autre côté, cette consolidation ne permettrait pas d’en finir avec la vocation disciplinaire de l’institution, mais constituerait au contraire une source inattendue de sa revitalisation. Si cette critique double, dont on détaillera l’ossature générale, permet de saisir la force de l’inertie de l’institution, elle n’offre cependant pas de focale pertinente pour observer les usages concrets du droit en détention. Ouvrant, de manière exploratoire, une sociologie du cause lawering en matière carcérale, cette contribution décrit la manière dont différentes ressources juridiques sont mobilisées pour affûter la lutte contre l’arbitraire carcéral et renforcer simultanément sa légitimité sociale. Dans ce cadre, l’« innovation pénale », soit, ici, une prison qui respecterait l’ensemble des droits de l’homme, constitue moins le produit d’une transformation singulière qu’un devenir, une aspiration contre l’intolérable à partir de laquelle peuvent s’ordonner les luttes concrètes. Le constat empirique de l’effet d’entraînement réciproque de différents registres d’action (subjectivation, recours administratif, dénonciation médiatique) outille parallèlement une discussion d’ordre proprement théorique. Celle-ci consiste à démontrer que l’étanchéité mutuelle des concepts de police et de politique tels que forgés, en philosophie, par Jacques Rancière ne permet pas de saisir la dynamique complexe des luttes démocratiques contemporaines.Show less >
Show more >La sociologie contemporaine de la prison reste globalement sceptique quant à l’impact réel du développement des droits des détenus sur le fonctionnement des institutions carcérales. D’un côté, la consolidation relative des droits des détenus serait incapable de détruire la primauté sécuritaire de l’institution : des privilèges sont transformés en droits formels, mais les exceptions justifiées par la nécessité sécuritaire les retransforment en privilèges. D’un autre côté, cette consolidation ne permettrait pas d’en finir avec la vocation disciplinaire de l’institution, mais constituerait au contraire une source inattendue de sa revitalisation. Si cette critique double, dont on détaillera l’ossature générale, permet de saisir la force de l’inertie de l’institution, elle n’offre cependant pas de focale pertinente pour observer les usages concrets du droit en détention. Ouvrant, de manière exploratoire, une sociologie du cause lawering en matière carcérale, cette contribution décrit la manière dont différentes ressources juridiques sont mobilisées pour affûter la lutte contre l’arbitraire carcéral et renforcer simultanément sa légitimité sociale. Dans ce cadre, l’« innovation pénale », soit, ici, une prison qui respecterait l’ensemble des droits de l’homme, constitue moins le produit d’une transformation singulière qu’un devenir, une aspiration contre l’intolérable à partir de laquelle peuvent s’ordonner les luttes concrètes. Le constat empirique de l’effet d’entraînement réciproque de différents registres d’action (subjectivation, recours administratif, dénonciation médiatique) outille parallèlement une discussion d’ordre proprement théorique. Celle-ci consiste à démontrer que l’étanchéité mutuelle des concepts de police et de politique tels que forgés, en philosophie, par Jacques Rancière ne permet pas de saisir la dynamique complexe des luttes démocratiques contemporaines.Show less >
English abstract : [en]
Contemporary prison sociology remains, for the most part, sceptical as to the real impact of prisoners’ rights development on the management of carceral institutions. On one hand, the relative consolidation of prisoners’ ...
Show more >Contemporary prison sociology remains, for the most part, sceptical as to the real impact of prisoners’ rights development on the management of carceral institutions. On one hand, the relative consolidation of prisoners’ rights is unable to undermine the security imperative of the institution: privileges are transformed into formal rights, but exceptions justified by the security imperative retransform those rights into privileges. On the other hand, this consolidation does not put an end to the disciplinary mission of the institution but is, on the contrary, a source of its revitalization. This dual critique, whose general framework will be further detailed, allows one to understand the strong inertia of the institution. However, it doesn’t offer a relevant framework to observe the concrete uses of the law during detention. Pioneering a sociology of cause lawering inside the prison, the present contribution explores the ways in which different juridical resources are mobilized to hone the political struggle against prison arbitrariness while simultaneously reinforcing its social legitimacy. Within this framework, “penal innovation”, that is to say, in this specific case, a prison that would respect all human rights, constitutes less the result of a specific transformation than an becoming, an aspiration against the intolerable from which concrete struggles can be organized. The empirical observation of the ratchet effect between various types of action (political subjectivation, administrative appeal, media denunciation) nourishes an appropriate theoretical discussion. This discussion consists in demonstrating that the mutual exclusiveness of the concepts of “police” and “politique”, as Jacques Rancière philosophically puts it, does not permit one to fully grasp the complex dynamics of contemporary democratic struggles.Show less >
Show more >Contemporary prison sociology remains, for the most part, sceptical as to the real impact of prisoners’ rights development on the management of carceral institutions. On one hand, the relative consolidation of prisoners’ rights is unable to undermine the security imperative of the institution: privileges are transformed into formal rights, but exceptions justified by the security imperative retransform those rights into privileges. On the other hand, this consolidation does not put an end to the disciplinary mission of the institution but is, on the contrary, a source of its revitalization. This dual critique, whose general framework will be further detailed, allows one to understand the strong inertia of the institution. However, it doesn’t offer a relevant framework to observe the concrete uses of the law during detention. Pioneering a sociology of cause lawering inside the prison, the present contribution explores the ways in which different juridical resources are mobilized to hone the political struggle against prison arbitrariness while simultaneously reinforcing its social legitimacy. Within this framework, “penal innovation”, that is to say, in this specific case, a prison that would respect all human rights, constitutes less the result of a specific transformation than an becoming, an aspiration against the intolerable from which concrete struggles can be organized. The empirical observation of the ratchet effect between various types of action (political subjectivation, administrative appeal, media denunciation) nourishes an appropriate theoretical discussion. This discussion consists in demonstrating that the mutual exclusiveness of the concepts of “police” and “politique”, as Jacques Rancière philosophically puts it, does not permit one to fully grasp the complex dynamics of contemporary democratic struggles.Show less >
Language :
Anglais
Français
Français
Peer reviewed article :
Oui
Audience :
Non spécifiée
Administrative institution(s) :
Université de Lille
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
Collections :
Submission date :
2020-01-10T14:13:13Z
2020-01-15T10:25:03Z
2020-01-15T10:25:03Z
Files
- champpenal-2581.pdf
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