Anarchisme et sciences sociales
Document type :
Direction scientifique d'une publication (ouvrage, numéro spécial de revue, proceedings): Direction d'ouvrage
Permalink :
Title :
Anarchisme et sciences sociales
Author(s) :
Verhaeghe, Sidonie
Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS) - UMR 8026

Centre d'Études et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales (CERAPS) - UMR 8026
Publisher :
Atelier de création libertaire
Publication place :
Lyon
Publication date :
2021-03
Number of pages :
240
ISBN :
978-2-35104-156-7
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Science politique
French abstract :
Les sciences sociales n’ont-elles rien à apporter aux anarchistes ? Peut-être bien, mais on peut mettre à cela plusieurs bémols. Car, dans une société soumise à différents pouvoirs, faire une science de ces pouvoirs, de ...
Show more >Les sciences sociales n’ont-elles rien à apporter aux anarchistes ? Peut-être bien, mais on peut mettre à cela plusieurs bémols. Car, dans une société soumise à différents pouvoirs, faire une science de ces pouvoirs, de la manière dont ils s’exercent et des mécanismes sur lesquels ils reposent, peut permettre à la lutte d’être plus efficace. En comprenant comment fonctionnent les institutions, en retraçant leurs origines et en exhumant leurs soubassements cachés, on peut, d’une part, les dénaturaliser et les désacraliser, montrer leur caractère arbitraire, et, d’autre part, donner à celles et ceux qui luttent des outils pour les abattre. De plus, force est de constater que l’incroyance fondamentale dans la sacralité des institutions rassemble anarchistes et scientifiques, les un.es et les autres entendant généralement s’appuyer sur une même conception de la réalité sociale, d’où toute transcendance (religieuse ou non) est absente. Par ailleurs, les anarchistes peuvent avoir un intérêt pour les sciences sociales qui étudient les mécanismes de domination au sein des groupes militants eux-mêmes. En effet, une spécificité des anarchistes, là encore depuis les origines du mouvement, est de considérer que le fait d’être en lutte pour l’émancipation ne prémunit pas contre la reproduction des formes d’oppression à l’intérieur des groupes. La science est alors à double tranchant. D’un côté, elle peut représenter en elle-même un moyen de domination, celui des savants. Et, de l’autre, la science peut aussi jouer un rôle émancipateur au sein de ces groupes, soit parce qu’ils peuvent être des lieux de formation et permettre à tous et toutes d’acquérir des savoirs, soit parce que la connaissance de la « micropolitique des groupes » peut désamorcer les effets de domination qui naissent, même et surtout lorsque les groupes se targuent de ne pas avoir de direction.Show less >
Show more >Les sciences sociales n’ont-elles rien à apporter aux anarchistes ? Peut-être bien, mais on peut mettre à cela plusieurs bémols. Car, dans une société soumise à différents pouvoirs, faire une science de ces pouvoirs, de la manière dont ils s’exercent et des mécanismes sur lesquels ils reposent, peut permettre à la lutte d’être plus efficace. En comprenant comment fonctionnent les institutions, en retraçant leurs origines et en exhumant leurs soubassements cachés, on peut, d’une part, les dénaturaliser et les désacraliser, montrer leur caractère arbitraire, et, d’autre part, donner à celles et ceux qui luttent des outils pour les abattre. De plus, force est de constater que l’incroyance fondamentale dans la sacralité des institutions rassemble anarchistes et scientifiques, les un.es et les autres entendant généralement s’appuyer sur une même conception de la réalité sociale, d’où toute transcendance (religieuse ou non) est absente. Par ailleurs, les anarchistes peuvent avoir un intérêt pour les sciences sociales qui étudient les mécanismes de domination au sein des groupes militants eux-mêmes. En effet, une spécificité des anarchistes, là encore depuis les origines du mouvement, est de considérer que le fait d’être en lutte pour l’émancipation ne prémunit pas contre la reproduction des formes d’oppression à l’intérieur des groupes. La science est alors à double tranchant. D’un côté, elle peut représenter en elle-même un moyen de domination, celui des savants. Et, de l’autre, la science peut aussi jouer un rôle émancipateur au sein de ces groupes, soit parce qu’ils peuvent être des lieux de formation et permettre à tous et toutes d’acquérir des savoirs, soit parce que la connaissance de la « micropolitique des groupes » peut désamorcer les effets de domination qui naissent, même et surtout lorsque les groupes se targuent de ne pas avoir de direction.Show less >
Language :
Français
Audience :
Internationale
Popular science :
Non
Administrative institution(s) :
Université de Lille
CNRS
CNRS
Collections :
Submission date :
2021-04-01T16:07:30Z
2021-04-06T08:48:51Z
2021-04-06T08:48:51Z