Les internés en Défense Sociale sous Article 21 : des niveaux plus élevés de risque de violence

Abstract

L’objectif de la présente recherche est de dégager des différences au niveau du risque de récidive entre des patients internés car se trouvant dans un état grave de déséquilibre ou de débilité mentale les rendant « incapables du contrôle de leurs actions » au moment des faits (art. 1er de la loi de Défense Sociale, 1964) comparativement aux condamnés qui, au cours de leur détention, ont été soumis à la mesure de l’Article 21 par le fait qu’ils ont été reconnus dans une telle « incapacité, ou en état de démence ou dans un état grave de déséquilibre mental ou de débilité ». Les principaux résultats soulignent des niveaux de risque de violence plus élevés sur plusieurs dimensions chez les internés sous Article 21 comparativement aux autres internés. Les internés sous Article 21 sont plus jeunes au moment des faits, ils présentent plus d’antécédents délictueux, le passage à l’acte actuel ou antérieur est plus violent, ce qui entraîne des scores plus élevés aux instruments statiques. Au niveau du risque clinique structuré, sensible au changement et à la prise en charge clinique spécifique, les internés sous la mesure de l’Article 21 présentent davantage de problèmes de gestion, notamment de supervision et de traitement.