Eléments pour une sociologie des prisons ...
Type de document :
Habilitation à diriger des recherches
URL permanente :
Titre :
Eléments pour une sociologie des prisons contemporaines. Pouvoirs et résistances, trajectoires et pauvreté
Titre en anglais :
Elements for a sociology of contemporary prisons. Power and resistance, trajectories and poverty
Auteur(s) :
Chantraine, Gilles [Auteur]
Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques - UMR 8019 [CLERSÉ]
Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Économiques - UMR 8019 [CLERSÉ]
Directeur(s) de thèse :
Fleuriel, Sébastien
Date de soutenance :
2018-11-17
Président du jury :
Rostaing, Corinne
Organisme de délivrance :
Université de Lille
Mot(s)-clé(s) :
prison - gouvernementalité - résistance - pauvreté - trajectoires - récits de vie - théorie critique
Mot(s)-clé(s) en anglais :
prison - governmentally - resistance - poverty - trajectories - life stories
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
Résumé :
Cette synthèse de travaux d’HDR s’articule en trois chapitres complémentaires. Dans le premier chapitre, je balise à nouveaux frais l’espace de pertinence du concept d’ « institution totale » pour penser et décrire les ...
Lire la suite >Cette synthèse de travaux d’HDR s’articule en trois chapitres complémentaires. Dans le premier chapitre, je balise à nouveaux frais l’espace de pertinence du concept d’ « institution totale » pour penser et décrire les prisons contemporaines, prises en tension entre, d’une part, la permanence d’un « système guerrier défensif » qui constitue la singularité de sa structure, et, d’autre part, l’essor de nouvelles formes d’exercice du pouvoir en détention. Dans ce cadre, j’expose l’intérêt d’une approche qui consiste à objectiver les « stratégies de gouvernement » des conduites en détention, ainsi qu’à observer les résistances individuelles et professionnelles que ces stratégies suscitent. Le second chapitre opère un pas de côté par rapport à cette première réflexion en proposant non plus de saisir la prison comme une institution extraordinaire, mais comme un « lieu de passage » ordinaire. En effet, à trop insister sur la singularité de l’institution, l’analyste risque de scotomiser une réalité pourtant parfois essentielle de l’épreuve carcérale telle que la traversent bon nombre de détenus, à savoir qu’elle ne constitue qu’une étape d’une trajectoire de grande pauvreté et d’une expérience de « carcéralité » qui déborde largement des murs de la prison ; je m’appuie ici sur différentes enquêtes, consacrées notamment à l’étude des trajectoires sociales des mineurs incarcérés et aux dispositifs permettant (ou pas) aux détenus pauvres de retrouver un logement après leur sortie de prison. Le troisième chapitre présente quant à lui quelques résultats remaniés et inédits d’une recherche consacrée à l’étude des récents « quartiers d’évaluation de la radicalisation » (QER) dans les prisons françaises. J’analyse et détaille le gouvernement des conduites au sein des QER comme structuré par une triple volonté : contrôler les corps et les mouvements par la surveillance et la contrainte physique ; corriger le détenu dit « radicalisé » par le travail des âmes et des consciences ; évaluer les risques que représentent ces détenus par l’expertise.Lire moins >
Lire la suite >Cette synthèse de travaux d’HDR s’articule en trois chapitres complémentaires. Dans le premier chapitre, je balise à nouveaux frais l’espace de pertinence du concept d’ « institution totale » pour penser et décrire les prisons contemporaines, prises en tension entre, d’une part, la permanence d’un « système guerrier défensif » qui constitue la singularité de sa structure, et, d’autre part, l’essor de nouvelles formes d’exercice du pouvoir en détention. Dans ce cadre, j’expose l’intérêt d’une approche qui consiste à objectiver les « stratégies de gouvernement » des conduites en détention, ainsi qu’à observer les résistances individuelles et professionnelles que ces stratégies suscitent. Le second chapitre opère un pas de côté par rapport à cette première réflexion en proposant non plus de saisir la prison comme une institution extraordinaire, mais comme un « lieu de passage » ordinaire. En effet, à trop insister sur la singularité de l’institution, l’analyste risque de scotomiser une réalité pourtant parfois essentielle de l’épreuve carcérale telle que la traversent bon nombre de détenus, à savoir qu’elle ne constitue qu’une étape d’une trajectoire de grande pauvreté et d’une expérience de « carcéralité » qui déborde largement des murs de la prison ; je m’appuie ici sur différentes enquêtes, consacrées notamment à l’étude des trajectoires sociales des mineurs incarcérés et aux dispositifs permettant (ou pas) aux détenus pauvres de retrouver un logement après leur sortie de prison. Le troisième chapitre présente quant à lui quelques résultats remaniés et inédits d’une recherche consacrée à l’étude des récents « quartiers d’évaluation de la radicalisation » (QER) dans les prisons françaises. J’analyse et détaille le gouvernement des conduites au sein des QER comme structuré par une triple volonté : contrôler les corps et les mouvements par la surveillance et la contrainte physique ; corriger le détenu dit « radicalisé » par le travail des âmes et des consciences ; évaluer les risques que représentent ces détenus par l’expertise.Lire moins >
Résumé en anglais : [en]
This synthesis of HDR's work is divided into three complementary chapters. In the first chapter, I point out the space of relevance of the concept of "total institution" to think and describe contemporary prisons, caught ...
Lire la suite >This synthesis of HDR's work is divided into three complementary chapters. In the first chapter, I point out the space of relevance of the concept of "total institution" to think and describe contemporary prisons, caught in tension between, on the one hand, the permanence of a "defensive warlike system" which constitutes the singularity of its structure, and, on the other hand, the rise of new forms of exercise of power in detention. In this context, I outline the value of an approach that consists in objectifying the "government strategies" of conduct in detention, as well as observing the individual and professional resistance that these strategies generate. The second chapter takes a step back from this first reflection by proposing no longer to seize the prison as an extraordinary institution, but as an ordinary "place of passage". Indeed, by overemphasizing the singularity of the institution, the analyst risks scotomizing a reality that is sometimes essential to the prison experience as it is experienced by many prisoners, namely that it is only one stage in a trajectory of extreme poverty and an experience of "carcerality" that extends well beyond the prison walls; I am relying here on various investigations, devoted in particular to the study of the social trajectories of incarcerated minors and the measures allowing (or not) poor prisoners to find housing after their release from prison. The third chapter presents some revised and unpublished results of research devoted to the study of recent "quartiers d'évaluation de la radicalisation" (QER) in French prisons. I analyze and detail the government of conduct within the QERs as structured by a triple will: controlling bodies and movements through surveillance and physical restraint; correcting the so-called "radicalized" prisoner through action on souls and consciences; and evaluating the risks posed by these prisoners through expertise.Lire moins >
Lire la suite >This synthesis of HDR's work is divided into three complementary chapters. In the first chapter, I point out the space of relevance of the concept of "total institution" to think and describe contemporary prisons, caught in tension between, on the one hand, the permanence of a "defensive warlike system" which constitutes the singularity of its structure, and, on the other hand, the rise of new forms of exercise of power in detention. In this context, I outline the value of an approach that consists in objectifying the "government strategies" of conduct in detention, as well as observing the individual and professional resistance that these strategies generate. The second chapter takes a step back from this first reflection by proposing no longer to seize the prison as an extraordinary institution, but as an ordinary "place of passage". Indeed, by overemphasizing the singularity of the institution, the analyst risks scotomizing a reality that is sometimes essential to the prison experience as it is experienced by many prisoners, namely that it is only one stage in a trajectory of extreme poverty and an experience of "carcerality" that extends well beyond the prison walls; I am relying here on various investigations, devoted in particular to the study of the social trajectories of incarcerated minors and the measures allowing (or not) poor prisoners to find housing after their release from prison. The third chapter presents some revised and unpublished results of research devoted to the study of recent "quartiers d'évaluation de la radicalisation" (QER) in French prisons. I analyze and detail the government of conduct within the QERs as structured by a triple will: controlling bodies and movements through surveillance and physical restraint; correcting the so-called "radicalized" prisoner through action on souls and consciences; and evaluating the risks posed by these prisoners through expertise.Lire moins >
Langue :
Français
Établissement(s) :
Université de Lille
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
Collections :
Date de dépôt :
2019-02-25T10:50:37Z
2019-06-28T08:59:01Z
2019-06-28T08:59:01Z
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