La pierre au service du grain dans le ...
Document type :
Compte-rendu et recension critique d'ouvrage
Title :
La pierre au service du grain dans le méandre de Bucy-le-Long (Aisne) à la Protohistoire
Author(s) :
Picavet, Paul [Auteur]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Monchablon, Cécile [Auteur]
Trajectoires - UMR 8215
Institut national de recherches archéologiques préventives [Inrap]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Monchablon, Cécile [Auteur]
Trajectoires - UMR 8215
Institut national de recherches archéologiques préventives [Inrap]
Journal title :
Revue archéologique de Picardie
Hommages à Frédéric Gransar
Hommages à Frédéric Gransar
Pages :
431-453
Publisher :
Direction régionale des antiquités historiques de Picardie / Centre de recherches archéologiques de la vallée de l'Oise
Publication date :
2022
ISSN :
0752-5656
Keyword(s) :
Protohistoire
pierre
céréales
chaulage
chaubage
mouture
pierre
céréales
chaulage
chaubage
mouture
English keyword(s) :
Protohistory
rocks
cereals
liming
grain threshing
grinding
rocks
cereals
liming
grain threshing
grinding
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Archéologie et Préhistoire
Planète et Univers [physics]/Sciences de la Terre/Pétrographie
Planète et Univers [physics]/Sciences de la Terre/Pétrographie
French abstract :
À la faveur de l’ouverture de sablières au fond de la vallée de l’Aisne ces quarante dernières années, les occupations protohistoriques de Bucy-le-Long sont désormais perçues de manière assez précise. Grâce à un ramassage ...
Show more >À la faveur de l’ouverture de sablières au fond de la vallée de l’Aisne ces quarante dernières années, les occupations protohistoriques de Bucy-le-Long sont désormais perçues de manière assez précise. Grâce à un ramassage et à une étude systématiques, notre compréhension de l’économie des matières premières lithiques bénéficie largement de cette dynamique. La pierre apparaît ainsi intervenir, en fonction des époques, à différents stades de la production et du traitement des céréales : pour le chaulage de la terre à La Tène moyenne/finale, pour le chaubage des épis aux époque antérieures, et pour la mouture du grain tout au long de la Protohistoire. Aussi simple soit la chaîne technique des deux premières activités, celles-ci demeuraient jusqu’à présent inédites.Les idées formulées demeurent hypothétiques, mais sont présentées comme les hypothèses les plus crédibles pour expliquer les vestiges rencontrés. Quant au matériel de mouture, désormais abondamment traité au sein des corpus archéologiques, son étude s’enrichit ici d’un jalon particulièrement bien documenté. Jusqu’au milieu du second âge du Fer, les moulins va-et-vient témoignent d’une mouture exercée manuellement avec une capacité de production limitée. L’évolution des formes et des matériaux employés nous renseigne sur les pratiques techniques des habitants, mais aussi sur leur appréhension de l’environnement puisque les meules sont extraites de gisements géologiques sélectionnés avec des critères bien précis. L’observation de roches exogènes, à partir du Hallstatt final - La Tène ancienne, met également en lumière l’activité d’ateliers qui se spécialisent, donnant lieu à des rapports commerciaux noués avec des populations parfois lointaines.À partir de La Tène moyenne (milieu du IIIe siècle avant J.-C.), le moulin connaît une transformation technologique majeure avec l’adoption du mouvement rotatif, mais le cadre de la transformation alimentaire reste domestique. Hormis par l’augmentation des rendements et la diminution de l’effort, l’organisation des activités de mouture change peu. En revanche, le choix des matières premières révèle une évolution de la prise en main des matériaux : des grès maîtrisés tout au long de la Protohistoire, le choix des tailleurs de pierre s’oriente exclusivement vers les calcaires lutétiens.À l’échelle du micro-terroir de Bucy et au travers des roches acquises par ses occupants, c’est tout un pan d’une économie de production et de transformation des céréales qui est révélé.Show less >
Show more >À la faveur de l’ouverture de sablières au fond de la vallée de l’Aisne ces quarante dernières années, les occupations protohistoriques de Bucy-le-Long sont désormais perçues de manière assez précise. Grâce à un ramassage et à une étude systématiques, notre compréhension de l’économie des matières premières lithiques bénéficie largement de cette dynamique. La pierre apparaît ainsi intervenir, en fonction des époques, à différents stades de la production et du traitement des céréales : pour le chaulage de la terre à La Tène moyenne/finale, pour le chaubage des épis aux époque antérieures, et pour la mouture du grain tout au long de la Protohistoire. Aussi simple soit la chaîne technique des deux premières activités, celles-ci demeuraient jusqu’à présent inédites.Les idées formulées demeurent hypothétiques, mais sont présentées comme les hypothèses les plus crédibles pour expliquer les vestiges rencontrés. Quant au matériel de mouture, désormais abondamment traité au sein des corpus archéologiques, son étude s’enrichit ici d’un jalon particulièrement bien documenté. Jusqu’au milieu du second âge du Fer, les moulins va-et-vient témoignent d’une mouture exercée manuellement avec une capacité de production limitée. L’évolution des formes et des matériaux employés nous renseigne sur les pratiques techniques des habitants, mais aussi sur leur appréhension de l’environnement puisque les meules sont extraites de gisements géologiques sélectionnés avec des critères bien précis. L’observation de roches exogènes, à partir du Hallstatt final - La Tène ancienne, met également en lumière l’activité d’ateliers qui se spécialisent, donnant lieu à des rapports commerciaux noués avec des populations parfois lointaines.À partir de La Tène moyenne (milieu du IIIe siècle avant J.-C.), le moulin connaît une transformation technologique majeure avec l’adoption du mouvement rotatif, mais le cadre de la transformation alimentaire reste domestique. Hormis par l’augmentation des rendements et la diminution de l’effort, l’organisation des activités de mouture change peu. En revanche, le choix des matières premières révèle une évolution de la prise en main des matériaux : des grès maîtrisés tout au long de la Protohistoire, le choix des tailleurs de pierre s’oriente exclusivement vers les calcaires lutétiens.À l’échelle du micro-terroir de Bucy et au travers des roches acquises par ses occupants, c’est tout un pan d’une économie de production et de transformation des céréales qui est révélé.Show less >
English abstract : [en]
Due to the opening of sand quarries at the bottom of the Aisne valley these last fourty years, the protohistoric occupations of Bucy-le-Long are now precisely perceived. Thanks to a systematic collection and study of the ...
Show more >Due to the opening of sand quarries at the bottom of the Aisne valley these last fourty years, the protohistoric occupations of Bucy-le-Long are now precisely perceived. Thanks to a systematic collection and study of the remains, our understanding of the economy of lithic raw materials benefits greatly from this dynamic. Stone appears to have been used at different stages in the production and processing of cereals: for liming the soil during Late Iron Age, for threshing the cereal ears in earlier times, and for grinding the grain all along the Protohistory. However simple the technical chain of the first two activities may be, they remained unpublished until now.The ideas formulated remain hypothetical, but are presented as the most credible hypotheses to explain the remains encountered. Concerning the milling equipment, now abundantly discussed in the archaeological literature, its consideration is enriched by a particularly well-documented case study. Until the middle of the Second Iron Age, the saddle querns were manually operated with a limited production capacity. The evolution of the forms and materials used informs us about the technical practices of the inhabitants, but also about their apprehension of the environment since the millstones are extracted from specific geological deposits selected according to precise criteria. The observation of exogenous rocks, from the Final Hallstatt - Early La Tène period, also highlights the activity of workshops that became specialized, leading to commercial relationships with sometimes distant populations.From the Middle La Tène period onwards (mid-third century BC), the mill underwent a major technological transformation with the adoption of rotary motion, but the framework of food processing remained domestic. Apart from the increase in yields and the decrease in effort, the organization of milling activities changed little. On the other hand, the choice of raw materials reveals an evolution in the stone cutting activities: from sandstone used throughout Protohistory, the choice of stonecutters turned exclusively towards Lutetian limestone.On the scale of the micro-terroir of Bucy and through the rocks acquired by its occupants, a whole part of an economy of production and transformation of cereals is revealed.Show less >
Show more >Due to the opening of sand quarries at the bottom of the Aisne valley these last fourty years, the protohistoric occupations of Bucy-le-Long are now precisely perceived. Thanks to a systematic collection and study of the remains, our understanding of the economy of lithic raw materials benefits greatly from this dynamic. Stone appears to have been used at different stages in the production and processing of cereals: for liming the soil during Late Iron Age, for threshing the cereal ears in earlier times, and for grinding the grain all along the Protohistory. However simple the technical chain of the first two activities may be, they remained unpublished until now.The ideas formulated remain hypothetical, but are presented as the most credible hypotheses to explain the remains encountered. Concerning the milling equipment, now abundantly discussed in the archaeological literature, its consideration is enriched by a particularly well-documented case study. Until the middle of the Second Iron Age, the saddle querns were manually operated with a limited production capacity. The evolution of the forms and materials used informs us about the technical practices of the inhabitants, but also about their apprehension of the environment since the millstones are extracted from specific geological deposits selected according to precise criteria. The observation of exogenous rocks, from the Final Hallstatt - Early La Tène period, also highlights the activity of workshops that became specialized, leading to commercial relationships with sometimes distant populations.From the Middle La Tène period onwards (mid-third century BC), the mill underwent a major technological transformation with the adoption of rotary motion, but the framework of food processing remained domestic. Apart from the increase in yields and the decrease in effort, the organization of milling activities changed little. On the other hand, the choice of raw materials reveals an evolution in the stone cutting activities: from sandstone used throughout Protohistory, the choice of stonecutters turned exclusively towards Lutetian limestone.On the scale of the micro-terroir of Bucy and through the rocks acquired by its occupants, a whole part of an economy of production and transformation of cereals is revealed.Show less >
Language :
Français
Popular science :
Non
Source :