Les vaines pudeurs à l’hôpital (XIXe siècle)
Type de document :
Article dans une revue scientifique: Article original
DOI :
URL permanente :
Titre :
Les vaines pudeurs à l’hôpital (XIXe siècle)
Auteur(s) :
Barillé, Claire [Auteur]
Centre Alexandre Koyré - Centre de Recherche en Histoire des Sciences et des Techniques [CAK-CRHST]
Centre Alexandre Koyré - Centre de Recherche en Histoire des Sciences et des Techniques [CAK-CRHST]
Titre de la revue :
Histoire, médecine et santé
Nom court de la revue :
hms
Numéro :
1
Pagination :
47-61
Éditeur :
OpenEdition
Date de publication :
2012-06-01
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
Résumé :
Pour les malades, le séjour à l’hôpital implique l’abandon du corps aux soins du médecin et des soignants. L’espoir de la guérison et la douleur, associées à une rigidité des règlements en vigueur dans les établissements ...
Lire la suite >Pour les malades, le séjour à l’hôpital implique l’abandon du corps aux soins du médecin et des soignants. L’espoir de la guérison et la douleur, associées à une rigidité des règlements en vigueur dans les établissements font que bien souvent, toute pudeur, entendue au sens de « retenue, […] de modestie qui empêche de dire ou de faire certaine choses » (Littré) est vaine dans l’enceinte de l’hôpital, puisque celui-ci est, par définition, le lieu de la collectivité et d’une certaine forme d’exhibition. Or, on voit apparaître à la fin du XIXe siècle une revendication d’un droit à la pudeur des malades, dont les dossiers de plaintes adressées aux chefs de service hospitaliers donnent un aperçu. Ces plaintes pointent un certain nombre de gestes, de paroles et d’attitudes du corps médical qui ne sont plus admises par les patients qui cherchent à obtenir une forme de respect. L’étude de ces plaintes et des suites données par l’administration qui craint le scandale et sa divulgation dans la presse, semble indiquer qu’une pudeur des sentiments liée à un deuil, à la manifestation de la souffrance ou bien encore à la considération des malades est de plus en plus manifeste.Lire moins >
Lire la suite >Pour les malades, le séjour à l’hôpital implique l’abandon du corps aux soins du médecin et des soignants. L’espoir de la guérison et la douleur, associées à une rigidité des règlements en vigueur dans les établissements font que bien souvent, toute pudeur, entendue au sens de « retenue, […] de modestie qui empêche de dire ou de faire certaine choses » (Littré) est vaine dans l’enceinte de l’hôpital, puisque celui-ci est, par définition, le lieu de la collectivité et d’une certaine forme d’exhibition. Or, on voit apparaître à la fin du XIXe siècle une revendication d’un droit à la pudeur des malades, dont les dossiers de plaintes adressées aux chefs de service hospitaliers donnent un aperçu. Ces plaintes pointent un certain nombre de gestes, de paroles et d’attitudes du corps médical qui ne sont plus admises par les patients qui cherchent à obtenir une forme de respect. L’étude de ces plaintes et des suites données par l’administration qui craint le scandale et sa divulgation dans la presse, semble indiquer qu’une pudeur des sentiments liée à un deuil, à la manifestation de la souffrance ou bien encore à la considération des malades est de plus en plus manifeste.Lire moins >
Résumé en anglais : [en]
Staying in hospitals demanded that patients offered their bodies to the hands of physicians and medical staff. The hope for cure and the feeling of pain, linked to the stiffness of hospital rules in the 19th century—known ...
Lire la suite >Staying in hospitals demanded that patients offered their bodies to the hands of physicians and medical staff. The hope for cure and the feeling of pain, linked to the stiffness of hospital rules in the 19th century—known as areas of community and exhibition—led to a denial of decency defined as “reserve or modesty which prevents from saying or doing some things” (Littré). Claims for the rights of patients’ decency can be observed however in letters of complaint addressed to hospital heads of department. These letters of complaint reflect a number of gestures, talks and behaviours unbearable to patients demanding respect. The study of both complaints and answers given by hospital administration, concerned by likely scandals and media coverage, reveals that decency had more to do with feelings of loss or pain, or respect, than with the patients’ bodies.Lire moins >
Lire la suite >Staying in hospitals demanded that patients offered their bodies to the hands of physicians and medical staff. The hope for cure and the feeling of pain, linked to the stiffness of hospital rules in the 19th century—known as areas of community and exhibition—led to a denial of decency defined as “reserve or modesty which prevents from saying or doing some things” (Littré). Claims for the rights of patients’ decency can be observed however in letters of complaint addressed to hospital heads of department. These letters of complaint reflect a number of gestures, talks and behaviours unbearable to patients demanding respect. The study of both complaints and answers given by hospital administration, concerned by likely scandals and media coverage, reveals that decency had more to do with feelings of loss or pain, or respect, than with the patients’ bodies.Lire moins >
Comité de lecture :
Oui
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Établissement(s) :
Université de Lille
CNRS
CNRS
Collections :
Date de dépôt :
2023-04-20T13:15:58Z
2023-04-24T12:47:53Z
2023-04-24T12:47:53Z
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