Des chiffres sans qualités ? Gouvernement ...
Type de document :
Pré-publication ou Document de travail
URL permanente :
Titre :
Des chiffres sans qualités ? Gouvernement et quantification en temps de crise sanitaire
Auteur(s) :
Cavalin, Catherine [Auteur]
Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques (Sciences Po) [LIEPP]
Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales [IRISSO]
Cahen, Fabrice [Auteur]
Etudes Sociales et Politiques des Populations de la Protection Sociale et de la Santé/Equipe CRH [ESOPP-CRH]
Institut national d'études démographiques [INED]
Ruiz, Emilien [Auteur]
Centre d'histoire de Sciences Po (Sciences Po) [CHSP]
Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) - UMR 8529 [IRHiS]
Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques (Sciences Po) [LIEPP]
Institut de Recherche Interdisciplinaire en Sciences Sociales [IRISSO]
Cahen, Fabrice [Auteur]
Etudes Sociales et Politiques des Populations de la Protection Sociale et de la Santé/Equipe CRH [ESOPP-CRH]
Institut national d'études démographiques [INED]
Ruiz, Emilien [Auteur]
Centre d'histoire de Sciences Po (Sciences Po) [CHSP]
Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) - UMR 8529 [IRHiS]
Date de production :
2020-05-09
Mot(s)-clé(s) :
épidémiologie
quantification
libertés publiques
mortalité
gouvernement par les nombres
Covid-19
flatten the curve
quantification
libertés publiques
mortalité
gouvernement par les nombres
Covid-19
flatten the curve
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Démographie
Sciences de l'Homme et Société/Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
Sciences de l'Homme et Société/Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences
Sciences de l'Homme et Société/Sociologie
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
Résumé :
Depuis le début de l’épidémie, nous sommes collectivement pris dans une double avalanche : un flot ininterrompu de chiffres (décompte quotidien des morts, tentatives de mesure de la surmortalité liée au Covid-19, projections ...
Lire la suite >Depuis le début de l’épidémie, nous sommes collectivement pris dans une double avalanche : un flot ininterrompu de chiffres (décompte quotidien des morts, tentatives de mesure de la surmortalité liée au Covid-19, projections et estimations sur l’évolution pandémique par des modèles divers, élaboration d’indicateurs permettant de comprendre la diversité des réactions et réactivités nationales, etc.), mais aussi de tribunes, billets, tweets et autres publications rapides émanant non seulement des éditorialistes rompus à l’exercice du commentaire d’actualité mais aussi de chercheuses et chercheurs en sciences sociales. Ces deux flux se rencontrent parfois autour d’une question dont nous avons fait, depuis quelques années, avec d’autres collègues, un objet de recherches : celle des liens entre nombres et gouvernement.En quoi est-il nécessaire de quantifier pour décrire, comprendre, prévoir et faire face à l’épidémie ? Sous quelles conditions et jusqu’à quel point les opérations de quantification peuvent-elles constituer un danger pour les populations ? Peut-on y voir un simple instrument de manipulation et de coercition aux mains du pouvoir ? Le temps des sciences sociales, et de l’histoire en particulier, n’est pas celui de la médecine d’urgence ou de l’épidémiologie de crise. Il nous semble scientifiquement et déontologiquement prématuré de développer des analyses définitives sur la crise que traverse actuellement la planète, notamment en prétendant porter un regard péremptoire sur la valeur des “chiffres du Covid-19” et le rôle qu’ils jouent dans la mise en place de politiques publiques et la gestion des populations qu’elles engagent. Pourtant, cela n’interdit pas de montrer en quoi certaines assertions qui circulent dans l’espace public paraissent particulièrement problématiques sur les plans intellectuel, politique, voire pratique sur la double question de la construction et de l’usage de données quantitatives.Si nous réservons nos analyses empiriques pour un temps plus apaisé, après avoir pris le recul qui s’impose pour une enquête systématique, nous souhaitons à travers cette contribution rappeler qu’il existe un vaste champ de recherches en histoire sociale et sociologie de la quantification, et qu’il n’est pas possible de s’en tenir à l’indignation, ni de clore la réflexion par des formules catégoriques, des amalgames ou des sophismes. En partant de quelques publications récentes de natures diverses (tribunes, entretiens…), principalement en langues anglaise et française (mais aussi espagnole et italienne), nous défendrons une approche de la quantification par l’histoire et les sciences sociales qui ne saurait se limiter à une association automatique entre des nombres, jugés forcément faux, et la décision publique, dénoncée comme forcément liberticide.Lire moins >
Lire la suite >Depuis le début de l’épidémie, nous sommes collectivement pris dans une double avalanche : un flot ininterrompu de chiffres (décompte quotidien des morts, tentatives de mesure de la surmortalité liée au Covid-19, projections et estimations sur l’évolution pandémique par des modèles divers, élaboration d’indicateurs permettant de comprendre la diversité des réactions et réactivités nationales, etc.), mais aussi de tribunes, billets, tweets et autres publications rapides émanant non seulement des éditorialistes rompus à l’exercice du commentaire d’actualité mais aussi de chercheuses et chercheurs en sciences sociales. Ces deux flux se rencontrent parfois autour d’une question dont nous avons fait, depuis quelques années, avec d’autres collègues, un objet de recherches : celle des liens entre nombres et gouvernement.En quoi est-il nécessaire de quantifier pour décrire, comprendre, prévoir et faire face à l’épidémie ? Sous quelles conditions et jusqu’à quel point les opérations de quantification peuvent-elles constituer un danger pour les populations ? Peut-on y voir un simple instrument de manipulation et de coercition aux mains du pouvoir ? Le temps des sciences sociales, et de l’histoire en particulier, n’est pas celui de la médecine d’urgence ou de l’épidémiologie de crise. Il nous semble scientifiquement et déontologiquement prématuré de développer des analyses définitives sur la crise que traverse actuellement la planète, notamment en prétendant porter un regard péremptoire sur la valeur des “chiffres du Covid-19” et le rôle qu’ils jouent dans la mise en place de politiques publiques et la gestion des populations qu’elles engagent. Pourtant, cela n’interdit pas de montrer en quoi certaines assertions qui circulent dans l’espace public paraissent particulièrement problématiques sur les plans intellectuel, politique, voire pratique sur la double question de la construction et de l’usage de données quantitatives.Si nous réservons nos analyses empiriques pour un temps plus apaisé, après avoir pris le recul qui s’impose pour une enquête systématique, nous souhaitons à travers cette contribution rappeler qu’il existe un vaste champ de recherches en histoire sociale et sociologie de la quantification, et qu’il n’est pas possible de s’en tenir à l’indignation, ni de clore la réflexion par des formules catégoriques, des amalgames ou des sophismes. En partant de quelques publications récentes de natures diverses (tribunes, entretiens…), principalement en langues anglaise et française (mais aussi espagnole et italienne), nous défendrons une approche de la quantification par l’histoire et les sciences sociales qui ne saurait se limiter à une association automatique entre des nombres, jugés forcément faux, et la décision publique, dénoncée comme forcément liberticide.Lire moins >
Langue :
Français
Établissement(s) :
CNRS
Université de Lille
Université de Lille
Date de dépôt :
2023-06-12T09:21:59Z