Les angles morts des modèles socio-économiques des associations

Abstract

Par cette contribution sur « les angles morts des modèles économiques associatifs », nous proposons une analyse critique des grilles de lecture simplificatrices dominantes des modèles socioéconomiques des associations, en insistant sur la perspective économiciste et optimisatrice que ces grilles présupposent ainsi que sur les dispositifs-outils gestionnaires dont les associations sont censées se doter. Nous souhaitons insister sur les impensés de ces corpus rationalistes qui se focalisent sur les logiques gestionnaires et sur les valeurs économiques monétarisées des associations. Cette démarche de déconstruction nous conduit à traiter du fait associatif au travers de la valuation, dans le sens que lui donne J. Dewey, des projets sociopolitiques et de la configuration socio-institutionnelle des associations. La valeur des associations ne peut se conformer à une représentation purement marchande (coûts-prix, qualité normée de service) ou technocratisée-technicisée (injonctions publiques, procédures, protocoles, …) de leur utilité sociale, produit, production, organisation. En nous appuyant sur les investigations empiriques et les connaissances générées au cours d’une recherche collective interdisciplinaire commandée par l’IFMA (2021-2022) , nous voulons montrer que la valeur des associations doit être appréhendée d’une part en considérant leur encastrement socio-institutionnel et politique et, d’autre part, en élargissant-enrichissant les conceptions du capital et du travail non réductibles à une formalisation comptable-entrepreneuriale.