Dispositif hybride pour développer l'expertise numérique des étudiants ingénieurs non développeurs: Apprendre collaborativement en faisant pour être apte à concevoir des cahiers des charges et réceptionner des applications

Abstract

L’usage professionnel du numérique de nos élèves ingénieurs non informaticiens relève du dernier niveau du référentiel DIGCOMP 2.2 (Vuorikari et al., 2022). Il s’agit, à partir des instructions communes des langages de programmation, de développer les aptitudes nécessaires à l’interaction avec les développeurs dans le cadre de projets informatiques, collaboratifs et agiles (Printz, 2010). Basées sur l’analyse du besoin, l’objectif est la conception de solutions innovantes par intégration de fonctionnalités existantes ou nouvelles, avec la prise en compte des limites et le souci de performance et de capitalisation (clean code, maintenance/évolution (Martin, 2009)). Pour développer cette pensée informatique, les attendus pédagogiques priorisent l’analyse fonctionnelle descendante (IDEF0) et les tests unitaires d’échec (Martraire et al., 2022) en exploitant le langage naturel (pseudo-code). La pédagogie est active avec un cours inversé et hybride qui inclut une autoformation (Moodle synchronisé, Scratch). L’environnement de programmation Scilab (logiciel libre de calcul numérique et de simulation) permet une mise en situation formative (pair programming, code review) accolée à un processus progressif d’évaluation par les pairs (Thomas et al., 2011). Le TP-projet contribue à l’intelligence collective et à une dextérité transférable. Cependant, le manque d’autonomie observé et le faible engagement sur la durée limitent la levée des freins pour les publics sans expérience de programmation (séquence d’appel et affectation des variables typées) mais aussi, pour les adeptes du codage, au regard du changement de paradigme (découpage fonctionnels et tests). Certains leviers relèvent des parcours antérieurs et de l’organisation contrainte qui limite la souplesse requise de réalisation.