Les Conseils de prud'hommes au XIXe siècle. ...
Type de document :
Thèse
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Titre :
Les Conseils de prud'hommes au XIXe siècle. Entre Etat, patrons et ouvriers, les linéaments de la justice du travail
Titre en anglais :
Industrial tribunals in the 19th century. Between State, employers and workers, the lineaments of labor justice
Auteur(s) :
Directeur(s) de thèse :
ROYER, Jean-Pierre
Date de soutenance :
2000-01-22
Organisme de délivrance :
Université du Droit et de la Santé - Lille II
NNT :
2000LIL20002
Discipline :
Histoire du droit
Mot(s)-clé(s) :
Histoire
justice
droit
justice
droit
Mot(s)-clé(s) en anglais :
history
justice
law
industrial tribunal
labour law
justice
law
industrial tribunal
labour law
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Droit
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
Résumé :
Après avoir condamné le système corporatif et place les relations professionnelles sous l'égide du libéralisme et de l'individualisme, la révolution attribue le contentieux du travail aux tribunaux de droit commun, puis ...
Lire la suite >Après avoir condamné le système corporatif et place les relations professionnelles sous l'égide du libéralisme et de l'individualisme, la révolution attribue le contentieux du travail aux tribunaux de droit commun, puis aux instances administratives, sans qu'aucune solution satisfaisante puisse être dégagée pendant la période intermédiaire. C'est au sein de la relation triangulaire entre état, patrons et ouvriers qu'apparait, sous l'empire, l'ébauche un mode durable de résolution des conflits du travail. Pour réguler un domaine à la fois technique, complexe et peu légiférer, l'efficacité de l'expérience est préférée à la rigueur du droit. Les conseils de prud'hommes, composés de magistrats non professionnels, reçoivent pour mission essentielle la recherche de la conciliation. A défaut, ils sont habilités à statuer selon une procédure qui privilégie la simplicité et la rapidité. Sur ces bases, la justice du travail prend progressivement une autonomie par rapport à ses composantes. D'abord perçus par les pouvoirs publics comme des organes de contrôle et d'administration, les prud'hommes négligent de plus en plus leurs attributions extrajudiciaires initiales pour ne se consacrer exclusivement qu'à leur mission juridictionnelle. De même, le patronat voit s'étioler peu à peu le rôle disciplinaire de l'institution. Enfin, les efforts fournis par les ouvriers afin de transformer les prud'hommes en tribune politique restent vains. Ces mutations finissent, à la fin du Second Empire, par conférer à l'institution prud'homale une souveraineté propre. Cette période, durant laquelle sont creusées les fondations de la justice du travail moderne, est largement consacrée à l'œuvre de dépassement des antagonismes, afin de pouvoir satisfaire les intérêts de tous. Les juges puisent alors dans les usages professionnels les germes d'une législation sociale encore largement embryonnaire, en s'efforçant toujours de maintenir un équilibre professionnel fondé sur l'équité.Lire moins >
Lire la suite >Après avoir condamné le système corporatif et place les relations professionnelles sous l'égide du libéralisme et de l'individualisme, la révolution attribue le contentieux du travail aux tribunaux de droit commun, puis aux instances administratives, sans qu'aucune solution satisfaisante puisse être dégagée pendant la période intermédiaire. C'est au sein de la relation triangulaire entre état, patrons et ouvriers qu'apparait, sous l'empire, l'ébauche un mode durable de résolution des conflits du travail. Pour réguler un domaine à la fois technique, complexe et peu légiférer, l'efficacité de l'expérience est préférée à la rigueur du droit. Les conseils de prud'hommes, composés de magistrats non professionnels, reçoivent pour mission essentielle la recherche de la conciliation. A défaut, ils sont habilités à statuer selon une procédure qui privilégie la simplicité et la rapidité. Sur ces bases, la justice du travail prend progressivement une autonomie par rapport à ses composantes. D'abord perçus par les pouvoirs publics comme des organes de contrôle et d'administration, les prud'hommes négligent de plus en plus leurs attributions extrajudiciaires initiales pour ne se consacrer exclusivement qu'à leur mission juridictionnelle. De même, le patronat voit s'étioler peu à peu le rôle disciplinaire de l'institution. Enfin, les efforts fournis par les ouvriers afin de transformer les prud'hommes en tribune politique restent vains. Ces mutations finissent, à la fin du Second Empire, par conférer à l'institution prud'homale une souveraineté propre. Cette période, durant laquelle sont creusées les fondations de la justice du travail moderne, est largement consacrée à l'œuvre de dépassement des antagonismes, afin de pouvoir satisfaire les intérêts de tous. Les juges puisent alors dans les usages professionnels les germes d'une législation sociale encore largement embryonnaire, en s'efforçant toujours de maintenir un équilibre professionnel fondé sur l'équité.Lire moins >
Résumé en anglais : [en]
Having condemned the corporative system and placed industrial relations under the aegis of liberalism and individualism, the revolution assigned labor disputes to the ordinary courts, then to administrative bodies, without ...
Lire la suite >Having condemned the corporative system and placed industrial relations under the aegis of liberalism and individualism, the revolution assigned labor disputes to the ordinary courts, then to administrative bodies, without any satisfactory solution being found during the intervening period. It was within the triangular relationship between the state, employers and workers that, under the Empire, the beginnings of a lasting method for resolving labor disputes emerged. In order to regulate a field that was technical, complex and largely unlegislated, the effectiveness of experience was preferred to the rigor of the law. Industrial tribunals, made up of lay magistrates, are given the essential task of seeking conciliation. Failing this, they are empowered to rule according to a procedure that favors simplicity and rapidity. On this basis, industrial justice is gradually becoming independent of its component parts. Initially perceived by the public authorities as supervisory and administrative bodies, the prud'hommes increasingly neglected their original extra-judicial remit, devoting themselves exclusively to their jurisdictional mission. Similarly, employers saw the institution's disciplinary role gradually being eroded. Finally, workers' efforts to transform the prud'hommes into a political forum were in vain. At the end of the Second Empire, these changes finally gave the prud'homale institution a sovereignty of its own. This period, during which the foundations of modern labor justice were laid, was largely devoted to overcoming antagonisms in order to satisfy the interests of all. Judges drew from professional practices the seeds of a social legislation that was still largely in its infancy, always striving to maintain a professional balance based on fairness.Lire moins >
Lire la suite >Having condemned the corporative system and placed industrial relations under the aegis of liberalism and individualism, the revolution assigned labor disputes to the ordinary courts, then to administrative bodies, without any satisfactory solution being found during the intervening period. It was within the triangular relationship between the state, employers and workers that, under the Empire, the beginnings of a lasting method for resolving labor disputes emerged. In order to regulate a field that was technical, complex and largely unlegislated, the effectiveness of experience was preferred to the rigor of the law. Industrial tribunals, made up of lay magistrates, are given the essential task of seeking conciliation. Failing this, they are empowered to rule according to a procedure that favors simplicity and rapidity. On this basis, industrial justice is gradually becoming independent of its component parts. Initially perceived by the public authorities as supervisory and administrative bodies, the prud'hommes increasingly neglected their original extra-judicial remit, devoting themselves exclusively to their jurisdictional mission. Similarly, employers saw the institution's disciplinary role gradually being eroded. Finally, workers' efforts to transform the prud'hommes into a political forum were in vain. At the end of the Second Empire, these changes finally gave the prud'homale institution a sovereignty of its own. This period, during which the foundations of modern labor justice were laid, was largely devoted to overcoming antagonisms in order to satisfy the interests of all. Judges drew from professional practices the seeds of a social legislation that was still largely in its infancy, always striving to maintain a professional balance based on fairness.Lire moins >
Langue :
Français
Références liée(s) :
Établissement(s) :
Université de Lille
CNRS
CNRS
Collections :
Date de dépôt :
2023-12-22T17:12:15Z
2024-01-11T08:12:05Z
2024-01-11T08:12:05Z