Effets du Contraste Mental, de l’Intention d’Implémenter, et de leur combinaison pour favoriser le changement comportemental : une application dans le domaine de l'activité physique

Abstract

Introduction : Selon le modèle des phases d’action (Heckhausen et al., 1987), le changement comportemental impliquerait à la fois des processus motivationnels et volitionnels. Le contraste mental (Oettingen, 2000) est une stratégie motivationnelle consistant à élaborer mentalement sur les aspects positifs à l’atteinte d’un but puis sur les obstacles pouvant l’entraver. En rendant saillant le contraste entre le futur désiré et la réalité présente, cette stratégie favoriserait l’énergisation et l’engagement vers l’atteinte de buts (Oettingen, 2012). L’intention d’implémenter (Gollwitzer, 1999) est quant à elle une stratégie volitionnelle consistant à planifier la gestion de situations critiques à l’atteinte de buts, au travers de plan en « si-alors » (i.e., « si je suis dans la situation Y, alors j’effectue la réponse Z »). Cette stratégie favoriserait l’automatisation de l’exécution des comportements désirés lorsque les situations critiques sont rencontrées (Wieber et al., 2015). La combinaison du contraste mental et de l’intention d’implémenter, aussi nommé WOOP pour Wish-Outcome-Obstacle-Plan, s’avérerait particulièrement prometteuse pour favoriser le changement comportemental (Wang et al., 2021). Si beaucoup d’études sur le contraste mental avec intention d’implémenter ont vu le jour, très peu ont toutefois vérifié que cette combinaison était plus efficace que le contraste mental ou l’intention d’implémenter isolément (Adriaanse et al., 2010). En outre, aucune étude n’a comparé directement les potentiels mécanismes (e.g., engagement, énergisation, automaticité) et modérateurs (e.g., variables sociocognitives, autodétermination) de ces stratégies. Dans ce contexte, nous présenterons une étude en voie d’être réalisée ayant deux principaux objectifs : d’une part, comparer l’efficacité du contraste mental, de l’intention d’implémenter et de leur combinaison pour favoriser le changement comportemental, dans le domaine de l’activité physique ; et d’autre part, comparer les mécanismes et modérateurs de ces différentes stratégies. Méthode & Matériel : 350 participants insuffisamment actifs seront recrutés pour cette étude en 4 temps. Dans un premier temps, les participants compléteront une ligne de base mesurant : le niveau d’activité physique (i.e., Godin Leisure-Time Physical Activity Questionnaire), l’expérience subjective d’automaticité de l’activité physique (i.e., Self-Report Behavioral Automaticity Index), l’autodétermination de la motivation envers l’activité physique (i.e., Sport Motivation Scale – II), ainsi que des variables sociocognitives envers l’objectif d’activité physique des participants (i.e., attitude, normes subjectives, contrôle perçu, intention). Dans un second temps, les participants seront assignés aléatoirement à l’une de nos quatre modalités d’intervention {Contraste Mental ; Intention d’Implémenter ; Contraste Mental avec Intention d’Implémenter ; Contrôle}. Dans un troisième temps, ils compléteront un post-test mesurant : l’énergisation, ainsi que l’engagement affectif et motivationnel, à partir de questions adaptées d’études antérieures. Enfin, dans un dernier temps, ils réaliseront un suivi à 1 mois mesurant : l’évolution du niveau d’activité physique, de l’expérience subjective d’automaticité de l’activité physique et de l’autodétermination de la motivation envers l’activité physique. Résultats : Nos hypothèses seront traitées au travers de statistiques bayésiennes (i.e., utilisation du Bayes Factor). Discussion : Cette étude a de fortes implications théoriques, concernant le poids respectif de chaque stratégie et de chaque variable mesurée pour favoriser le changement comportemental. Elle a également de fortes implications pratiques pour optimiser l’accompagnement à ce type de changement (e.g., domaine de l’activité physique, des conduites addictives, des comportements pro-environnementaux…).