Panorama des musées d'ethnographie aux Pays-Bas
Type de document :
Partie d'ouvrage: Chapitre
URL permanente :
Titre :
Panorama des musées d'ethnographie aux Pays-Bas
Auteur(s) :
Éditeur(s) ou directeur(s) scientifique(s) :
Beaufils, Thomas
Peng, Chang Ming
Peng, Chang Ming
Titre de l’ouvrage :
Arts premiers dans les musées de l’Europe du Nord-Ouest (Belgique, France, Pays-Bas)
Éditeur :
Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion
Lieu de publication :
Villeneuve d'Ascq
Date de publication :
2018
ISBN :
9782490296293
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
Sciences de l'Homme et Société/Art et histoire de l'art
Sciences de l'Homme et Société/Art et histoire de l'art
Résumé :
La création de la Compagnie des Indes néerlandaises en 1602 donna l’occasion à d’innombrables voyageurs de parcourir le monde et d’acquérir des objets de contrées lointaines qui prirent place dans des cabinets de curiosités ...
Lire la suite >La création de la Compagnie des Indes néerlandaises en 1602 donna l’occasion à d’innombrables voyageurs de parcourir le monde et d’acquérir des objets de contrées lointaines qui prirent place dans des cabinets de curiosités dont le plus célèbre est celui du médecin Bernhard Paladanus (1550-1633) à Enkhuizen aux Pays-Bas. Basés dans un premier temps dans des comptoirs, des explorateurs téméraires prirent l’initiative, soutenus par l’Etat néerlandais, de s’engager en profondeur dans les terres afin de poursuivre la conquête. Les Néerlandais constituèrent ainsi un vaste empire colonial, le troisième au monde après les Britanniques et les Français, formé essentiellement des Indes néerlandaises, du Surinam et des Antilles néerlandaises. La prise de possession militaire de ces espaces donna naissance à des colonies où des missionnaires protestants et catholiques se firent fort de convertir les « indigènes ». De nombreux objets rituels furent détruits afin de dissuader les populations locales de pratiquer leurs croyances. D’autres furent au contraire collectés avec passion par des particuliers, des médecins, des militaires et des évangélisateurs qui les acquirent de manières diverses (butins de guerre, cadeaux, achats). Les premiers objets collectionnés sans mesure furent ceux provenant de Chine et du Japon où les Néerlandais possédaient des comptoirs. Puis ce fut au tour des objets indonésiens de connaître un véritable engouement. L’accroissement considérable du volume de ces objets et leur accumulation disparate poussèrent les savants à réfléchir à un classement méthodique pour inventoriser et organiser ces collections. L’entreposage épars de centaines de milliers d’objets constitua tout au long du 19e siècle et du 20e siècle un problème complexe et épineux qui entraîna différents mouvements des collections dans de multiples lieux de stockage pas toujours adaptés. Malgré la frilosité des milieux politiques et économiques, plusieurs musées d’ethnographie virent le jour en particulier à Amsterdam, Leyde et Rotterdam. Après l’indépendance de l’Indonésie en 1949, les conservateurs néerlandais changèrent de posture et prirent leur distance avec la colonisation en privilégiant l’acquisition et l’exposition de pièces des cinq continents pour offrir aux visiteurs une large palette des productions des cultures du monde. Ils favorisèrent également la reproduction des lieux de vie des sociétés extra-européennes afin de mettre en contexte et de donner une meilleure compréhension de l’utilisation des objets. Dans un souci d’économie, on assiste actuellement à un mouvement de concentration de ces collections dont la plupart sont aujourd’hui réunies sous la houlette du Nationaal Museum van Wereldculturen (NMvW) [Musée national des cultures du monde]. Les musées d’ethnographie néerlandais se sont aujourd’hui engagés dans une muséographie résolument moderne en proposant des types de médiation fort originaux, sans toutefois totalement se détacher du modèle d’exposition dix-neuvièmiste qui faisait la part belle aux vitrines. Ils ont pris conscience à la fois du rôle clé qu’ils occupent au sein de la société néerlandaise qui peine à intégrer les populations immigrées, et des enjeux considérables à venir en matière d’accès aux collections et d’apprentissage de l’altérité afin de réduire les frictions et les chocs culturels entre des populations qui, aussi bien sur un plan local que mondial, s’accordent difficilement.Lire moins >
Lire la suite >La création de la Compagnie des Indes néerlandaises en 1602 donna l’occasion à d’innombrables voyageurs de parcourir le monde et d’acquérir des objets de contrées lointaines qui prirent place dans des cabinets de curiosités dont le plus célèbre est celui du médecin Bernhard Paladanus (1550-1633) à Enkhuizen aux Pays-Bas. Basés dans un premier temps dans des comptoirs, des explorateurs téméraires prirent l’initiative, soutenus par l’Etat néerlandais, de s’engager en profondeur dans les terres afin de poursuivre la conquête. Les Néerlandais constituèrent ainsi un vaste empire colonial, le troisième au monde après les Britanniques et les Français, formé essentiellement des Indes néerlandaises, du Surinam et des Antilles néerlandaises. La prise de possession militaire de ces espaces donna naissance à des colonies où des missionnaires protestants et catholiques se firent fort de convertir les « indigènes ». De nombreux objets rituels furent détruits afin de dissuader les populations locales de pratiquer leurs croyances. D’autres furent au contraire collectés avec passion par des particuliers, des médecins, des militaires et des évangélisateurs qui les acquirent de manières diverses (butins de guerre, cadeaux, achats). Les premiers objets collectionnés sans mesure furent ceux provenant de Chine et du Japon où les Néerlandais possédaient des comptoirs. Puis ce fut au tour des objets indonésiens de connaître un véritable engouement. L’accroissement considérable du volume de ces objets et leur accumulation disparate poussèrent les savants à réfléchir à un classement méthodique pour inventoriser et organiser ces collections. L’entreposage épars de centaines de milliers d’objets constitua tout au long du 19e siècle et du 20e siècle un problème complexe et épineux qui entraîna différents mouvements des collections dans de multiples lieux de stockage pas toujours adaptés. Malgré la frilosité des milieux politiques et économiques, plusieurs musées d’ethnographie virent le jour en particulier à Amsterdam, Leyde et Rotterdam. Après l’indépendance de l’Indonésie en 1949, les conservateurs néerlandais changèrent de posture et prirent leur distance avec la colonisation en privilégiant l’acquisition et l’exposition de pièces des cinq continents pour offrir aux visiteurs une large palette des productions des cultures du monde. Ils favorisèrent également la reproduction des lieux de vie des sociétés extra-européennes afin de mettre en contexte et de donner une meilleure compréhension de l’utilisation des objets. Dans un souci d’économie, on assiste actuellement à un mouvement de concentration de ces collections dont la plupart sont aujourd’hui réunies sous la houlette du Nationaal Museum van Wereldculturen (NMvW) [Musée national des cultures du monde]. Les musées d’ethnographie néerlandais se sont aujourd’hui engagés dans une muséographie résolument moderne en proposant des types de médiation fort originaux, sans toutefois totalement se détacher du modèle d’exposition dix-neuvièmiste qui faisait la part belle aux vitrines. Ils ont pris conscience à la fois du rôle clé qu’ils occupent au sein de la société néerlandaise qui peine à intégrer les populations immigrées, et des enjeux considérables à venir en matière d’accès aux collections et d’apprentissage de l’altérité afin de réduire les frictions et les chocs culturels entre des populations qui, aussi bien sur un plan local que mondial, s’accordent difficilement.Lire moins >
Langue :
Français
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Établissement(s) :
Université de Lille
CNRS
CNRS
Date de dépôt :
2021-08-14T16:58:07Z
2021-09-13T09:04:05Z
2021-09-13T09:04:05Z
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