Licinius et Constantin. Vingt-trois études ...
Type de document :
Autre communication scientifique (congrès sans actes - poster - séminaire...)
Titre :
Licinius et Constantin. Vingt-trois études de numismatique et d’histoire (1978-2019)
Auteur(s) :
Doyen, Jean-Marc [Auteur]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Éditeur :
Archaion
Date de publication :
2019
Mot(s)-clé(s) :
Histoire Romaine
Constantin I
Licinius
circulation monétaire
iconographie impériale
Constantin I
Licinius
circulation monétaire
iconographie impériale
Discipline(s) HAL :
Sciences de l'Homme et Société/Archéologie et Préhistoire
Résumé :
On peut penser que c’est céder à une certaine mode, celle de réunir sous une forme monographique des membra disjecta, des textes publiés au fil du temps dans des endroits divers, souvent même dans des revues quelque peu ...
Lire la suite >On peut penser que c’est céder à une certaine mode, celle de réunir sous une forme monographique des membra disjecta, des textes publiés au fil du temps dans des endroits divers, souvent même dans des revues quelque peu obscures ou qui le sont devenues par la suite. Cet éparpillement involontaire rend leur consultation malaisée, même avec les outils informatiques de notre temps : tous les périodiques des années 1960-1990 sont loin d’avoir été numérisés ; certaines séries, importantes pourtant, sont parfois curieusement introuvables en bibliothèque dans leur version papier d’origine.Depuis 1978, j’ai eu l’occasion d’aborder, dans un certain nombre de textes d’importance fort variable, la numismatique de la période constantinienne, et plus spécifiquement celle mettant en lumière les rapports entre Constantin et Licinius dans les années 312-324. Il s’agit certainement d’un hasard, celui qui a placé entre mes mains des monnaies inédites ou oubliées des grands manuels, des témoins de première main dont l’examen et la mise en contexte permettaient de préciser certains points de l’histoire politique ou relevant du domaine économique, par exemple la datation des réductions pondérales postérieures à la grande réforme menée en 294 par Dioclétien.La demande régulière de tirés à part d’articles anciens, et l’intérêt manifesté par les visiteurs du site www.academia.edu, même pour de vieilles recensions que je pensais oubliées, m’ont poussé à réunir dans ce petit livre vingt-trois articles ou chapitres d’ouvrages traitant de l’époque constantinienne, auxquels s’ajoute une demi-douzaine de recensions ou notices bibliographiques de livres consacrés à la numismatique tardoantique ou à l’histoire du début du IVe siècle.J’ai longtemps hésité à réunir ici les nombreux textes ‒ monographies, articles ou rapports de fouilles ‒ que j’ai au fil du temps consacrés à des sites occupés à l’époque constantinienne. J’y ai finalement renoncé. Outre le fait que ces contributions sont nombreuses et souvent répétitives, leur longueur, due à la présence des indispensables catalogues, rend leur republication peu utile. Les textes les plus anciens qui apparaissent ici ‒ ils sont classés dans l’ordre de leur parution, sauf les recensions, rejetées en fin de volume ‒ sont des œuvres de jeunesse qui furent rédigées alors que j’avais environ vingt-cinq ans. Certains feront donc sans doute sourire par leur aspect limité et leur traitement maladroit ; j’ai pourtant préféré les laisser dans leur forme initiale, me contentant de corriger les fautes les plus flagrantes. Il faut toutefois se replacer dans le contexte de la fin des années soixante-dix. Au moment où j’écrivais ma première étude, le RIC VII (313-337), publié en 1966, était encore récent. Son successeur, le volume VIII (337-364) fut édité en 1981 seulement, et le X (395-491) en 1994. Pour de nombreuses séries monétaires, la référence obligée demeurait l’excellent, mais compact Late Roman Bronze Coinage (LRBC) de mes regrettés amis Robert Carson et John Kent qui y associèrent plus tard Philip V. Hill, un ouvrage lui aussi issu de la réunion d’une série d’articles publiés entre 1956 et 1959 dans la Numismatic Circular de la maison Spink à Londres. Petit livre pratique, certes, mais ne traitant évidemment que du billon.Il faut donc que le lecteur montre quelque indulgence envers un travail effectué à une époque où, pour le chercheur, rien n’était simple : les bibliothèques ne disposaient pas toujours de photocopieuses ‒ ou leur usage était hors de prix ‒ ; les reproductions d’images passaient par la photographie argentique, aléatoire et chronophage, sans même la certitude d’un résultat utilisable ; la correspondance ‒ par lettre uniquement, sur le désuet papier bleu des envois par avion ‒ demandait beaucoup de patience. Ce qui, de nos jours, ne prend que quelques instants devant un écran d’ordinateur nécessitait alors de longues semaines, sinon des mois.Ces longs délais, pourtant, avaient un certain avantage : celui de contraindre le chercheur à traiter simultanément plusieurs sujets proches, afin de regrouper, dans une même demande, les photos ou les moulages en plâtre qui constituaient le quotidien du numismate.Le dernier point sur lequel il convient d’insister était, dans les années 1970-1990, la relative rareté, dans le commerce européen et nord-américain, du monnayage du IVe siècle. Mal documentés et donc peu recherchés, trop abondants donc de faible valeur et de ce fait peu rentables à la revente, les nummi n’apparaissaient guère dans les catalogues des quelques commerces numismatiques alors en activité. On en comptait en général un ou deux par pays hors Allemagne où ils étaient déjà pléthore . L’accroissement du nombre de maisons de vente produisant, dès les années 1990, des catalogues illustrés, puis, depuis deux décennies, l’explosion du nombre de sites de vente en ligne, ont profondément modifié notre méthode de travail : un matériel devenu surabondant et par la force des choses souvent ingérable est désormais à la disposition des chercheurs. Avant l’an 2000, un centre documentaire dédié non seulement à l’archivage des monnaies inédites relevant des RIC VI et VII, mais encore à la correction des nombreuses erreurs figurant dans ces corpus « pionniers », n’était guère envisageable sinon par la mise en place à grands frais d’une équipe relevant d’un grand musée et financée par la collectivité. C’est pourtant le défi qu’a relevé récemment Lech Stępniewski grâce à son site « Not in RIC » qui fournit des descriptions détaillées et argumentées de centaines de monnaies précédemment inconnues ou mal identifiées, tout en mettant en libre accès les images et références de tous les individus recensés ses collaborateurs et lui. Cette véritable « mine d’or documentaire », qui ne demande qu’à être exploitée et enrichie par les uns et les autres, a fondamentalement changé notre approche du monnayage du début de l’Antiquité tardive.Ainsi certains types ici republiés, connus il y a trente ans par quelques rares exemplaires, sont devenus communs : en 2004 [texte 14], j’avais péniblement retrouvé trois exemplaires du nummus aux vota de Licinius Ier ‒ outre les deux mentionnés au XIXe siècle par Henri Cohen, non illustrés, l’un d’eux portant par ailleurs une erreur de lecture. J’en répertorie désormais trente-cinq [texte 15]. De même, les rares LIBERATOR ORBIS de Constantin et Licinius, dont je connaissais en 1990 seulement dix-huit exemplaires [texte 10], sont maintenant quarante-cinq [texte 16] et leur nombre s’accroît de manière constante. Les données numériques aujourd’hui réunies débouchent très logiquement sur des études charactéroscopiques. Une estimation des quantités émises, un aspect autrefois non envisageable de la numismatique constantinienne, est désormais possible. C’est donc le passage d’une approche qualitative et descriptive de la monnaie à sa quantification qu’illustrent les quelques contributions de ce recueil.Lire moins >
Lire la suite >On peut penser que c’est céder à une certaine mode, celle de réunir sous une forme monographique des membra disjecta, des textes publiés au fil du temps dans des endroits divers, souvent même dans des revues quelque peu obscures ou qui le sont devenues par la suite. Cet éparpillement involontaire rend leur consultation malaisée, même avec les outils informatiques de notre temps : tous les périodiques des années 1960-1990 sont loin d’avoir été numérisés ; certaines séries, importantes pourtant, sont parfois curieusement introuvables en bibliothèque dans leur version papier d’origine.Depuis 1978, j’ai eu l’occasion d’aborder, dans un certain nombre de textes d’importance fort variable, la numismatique de la période constantinienne, et plus spécifiquement celle mettant en lumière les rapports entre Constantin et Licinius dans les années 312-324. Il s’agit certainement d’un hasard, celui qui a placé entre mes mains des monnaies inédites ou oubliées des grands manuels, des témoins de première main dont l’examen et la mise en contexte permettaient de préciser certains points de l’histoire politique ou relevant du domaine économique, par exemple la datation des réductions pondérales postérieures à la grande réforme menée en 294 par Dioclétien.La demande régulière de tirés à part d’articles anciens, et l’intérêt manifesté par les visiteurs du site www.academia.edu, même pour de vieilles recensions que je pensais oubliées, m’ont poussé à réunir dans ce petit livre vingt-trois articles ou chapitres d’ouvrages traitant de l’époque constantinienne, auxquels s’ajoute une demi-douzaine de recensions ou notices bibliographiques de livres consacrés à la numismatique tardoantique ou à l’histoire du début du IVe siècle.J’ai longtemps hésité à réunir ici les nombreux textes ‒ monographies, articles ou rapports de fouilles ‒ que j’ai au fil du temps consacrés à des sites occupés à l’époque constantinienne. J’y ai finalement renoncé. Outre le fait que ces contributions sont nombreuses et souvent répétitives, leur longueur, due à la présence des indispensables catalogues, rend leur republication peu utile. Les textes les plus anciens qui apparaissent ici ‒ ils sont classés dans l’ordre de leur parution, sauf les recensions, rejetées en fin de volume ‒ sont des œuvres de jeunesse qui furent rédigées alors que j’avais environ vingt-cinq ans. Certains feront donc sans doute sourire par leur aspect limité et leur traitement maladroit ; j’ai pourtant préféré les laisser dans leur forme initiale, me contentant de corriger les fautes les plus flagrantes. Il faut toutefois se replacer dans le contexte de la fin des années soixante-dix. Au moment où j’écrivais ma première étude, le RIC VII (313-337), publié en 1966, était encore récent. Son successeur, le volume VIII (337-364) fut édité en 1981 seulement, et le X (395-491) en 1994. Pour de nombreuses séries monétaires, la référence obligée demeurait l’excellent, mais compact Late Roman Bronze Coinage (LRBC) de mes regrettés amis Robert Carson et John Kent qui y associèrent plus tard Philip V. Hill, un ouvrage lui aussi issu de la réunion d’une série d’articles publiés entre 1956 et 1959 dans la Numismatic Circular de la maison Spink à Londres. Petit livre pratique, certes, mais ne traitant évidemment que du billon.Il faut donc que le lecteur montre quelque indulgence envers un travail effectué à une époque où, pour le chercheur, rien n’était simple : les bibliothèques ne disposaient pas toujours de photocopieuses ‒ ou leur usage était hors de prix ‒ ; les reproductions d’images passaient par la photographie argentique, aléatoire et chronophage, sans même la certitude d’un résultat utilisable ; la correspondance ‒ par lettre uniquement, sur le désuet papier bleu des envois par avion ‒ demandait beaucoup de patience. Ce qui, de nos jours, ne prend que quelques instants devant un écran d’ordinateur nécessitait alors de longues semaines, sinon des mois.Ces longs délais, pourtant, avaient un certain avantage : celui de contraindre le chercheur à traiter simultanément plusieurs sujets proches, afin de regrouper, dans une même demande, les photos ou les moulages en plâtre qui constituaient le quotidien du numismate.Le dernier point sur lequel il convient d’insister était, dans les années 1970-1990, la relative rareté, dans le commerce européen et nord-américain, du monnayage du IVe siècle. Mal documentés et donc peu recherchés, trop abondants donc de faible valeur et de ce fait peu rentables à la revente, les nummi n’apparaissaient guère dans les catalogues des quelques commerces numismatiques alors en activité. On en comptait en général un ou deux par pays hors Allemagne où ils étaient déjà pléthore . L’accroissement du nombre de maisons de vente produisant, dès les années 1990, des catalogues illustrés, puis, depuis deux décennies, l’explosion du nombre de sites de vente en ligne, ont profondément modifié notre méthode de travail : un matériel devenu surabondant et par la force des choses souvent ingérable est désormais à la disposition des chercheurs. Avant l’an 2000, un centre documentaire dédié non seulement à l’archivage des monnaies inédites relevant des RIC VI et VII, mais encore à la correction des nombreuses erreurs figurant dans ces corpus « pionniers », n’était guère envisageable sinon par la mise en place à grands frais d’une équipe relevant d’un grand musée et financée par la collectivité. C’est pourtant le défi qu’a relevé récemment Lech Stępniewski grâce à son site « Not in RIC » qui fournit des descriptions détaillées et argumentées de centaines de monnaies précédemment inconnues ou mal identifiées, tout en mettant en libre accès les images et références de tous les individus recensés ses collaborateurs et lui. Cette véritable « mine d’or documentaire », qui ne demande qu’à être exploitée et enrichie par les uns et les autres, a fondamentalement changé notre approche du monnayage du début de l’Antiquité tardive.Ainsi certains types ici republiés, connus il y a trente ans par quelques rares exemplaires, sont devenus communs : en 2004 [texte 14], j’avais péniblement retrouvé trois exemplaires du nummus aux vota de Licinius Ier ‒ outre les deux mentionnés au XIXe siècle par Henri Cohen, non illustrés, l’un d’eux portant par ailleurs une erreur de lecture. J’en répertorie désormais trente-cinq [texte 15]. De même, les rares LIBERATOR ORBIS de Constantin et Licinius, dont je connaissais en 1990 seulement dix-huit exemplaires [texte 10], sont maintenant quarante-cinq [texte 16] et leur nombre s’accroît de manière constante. Les données numériques aujourd’hui réunies débouchent très logiquement sur des études charactéroscopiques. Une estimation des quantités émises, un aspect autrefois non envisageable de la numismatique constantinienne, est désormais possible. C’est donc le passage d’une approche qualitative et descriptive de la monnaie à sa quantification qu’illustrent les quelques contributions de ce recueil.Lire moins >
Langue :
Français
Audience :
Internationale
Vulgarisation :
Non
Source :
Fichiers
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