La fabrique des lois de milices vénézuéliennes, ...
Document type :
Partie d'ouvrage
Title :
La fabrique des lois de milices vénézuéliennes, (1830-1858). Une expérience d’échange de savoirs entre agents locaux et législateurs
Author(s) :
Hébrard, Véronique [Auteur]
Mondes Américains [UMR 8168]
Centre d'Études en Civilisations, Langues et Lettres Étrangères - ULR 4074 [CECILLE]
Mondes Américains [UMR 8168]
Centre d'Études en Civilisations, Langues et Lettres Étrangères - ULR 4074 [CECILLE]
Book title :
Milices et Gardes nationales latino-américaines dans une perspective atlantique (XIXème siècle)
Publisher :
Les Perséides
Publication place :
Rennes
Publication date :
2022
ISBN :
978-2-37125-053-6
Keyword(s) :
Venezuela
Milices
loi
citoyenneté
Etat
garde nationale
XIXème siècle
Milices
loi
citoyenneté
Etat
garde nationale
XIXème siècle
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
French abstract :
Entre 1830 et 1858, de nombreuses réformes sont engagées par le gouvernement vénézuélien pour réorganiser et moderniser les forces armées du pays afin qu’elles deviennent des agents « efficaces » au service de la paix ...
Show more >Entre 1830 et 1858, de nombreuses réformes sont engagées par le gouvernement vénézuélien pour réorganiser et moderniser les forces armées du pays afin qu’elles deviennent des agents « efficaces » au service de la paix intérieure et aux frontières. La prolixité des textes officiels et des débats émanant du Ministère de Guerra y Marina témoigne de cette volonté de l’État central de parvenir à ses fins de même que la mobilisation d’une grande diversité d’agents pour la mise en œuvre de ces projets. Au sein de ce dispositif, les milices jouent un rôle déterminant qui n’est pas sans interpeller l’historien. De fait, en vertu de la volonté affichée de faire prévaloir une armée professionnelle moderne, ces corps dont la centralité n’a cessé d’être questionnée depuis l’époque impériale et plus encore au moment des guerres d’indépendance, se trouvent dans une situation d’autant plus inconfortable que les dynamiques de mobilisation et de contestation intérieures sont importantes. En témoignent les trois lois de milices adoptées durant la période, ainsi que les nombreux règlements et projets de loi visant non seulement à les réorganiser mais aussi à repenser leur « place » au sein d’une République « moderne » et démocratique.En considérant la législation sur les milices et les débats auxquelles elle donne lieu comme une fenêtre d’observation, c’est à appréhender les mécanismes et les canaux à travers lesquels transitent les savoirs sur cette institution et la façon dont ils façonnent les lois la concernant, que se propose cet article, en privilégiant la tension, et non pas l’opposition, entre savoir théorique et savoir pratique telle qu’elle se manifeste autour de cette problématique. Pour ce faire, nous partons de l’hypothèse d’une interaction et d’une circulation d’autant plus nécessaire (voire intense) des savoirs et expériences que l’Etat et ses institutions centrales sont embryonnaires et que le personnel est peu professionnalisé et spécialisé. Il n’y a pas de « science » ni de savoir préétablis, en dépit d’une longue tradition en matière de fonctionnement des milices, mais dans un cadre impérial et non pas dans celui d’un régime républicain et démocratique. Par conséquent, cette implication des acteurs locaux et extra-gouvernementaux dans la fabrique des lois de milice s’inscrit ou, plus précisément ici, amorce une dynamique caractéristique de la montée en puissance d’une science de gouvernement qui cherche à réformer en produisant des savoirs sur le politique nourris tout à la fois de la théorie et de l’expérimentation, à travers des canaux transitifs d’échangesShow less >
Show more >Entre 1830 et 1858, de nombreuses réformes sont engagées par le gouvernement vénézuélien pour réorganiser et moderniser les forces armées du pays afin qu’elles deviennent des agents « efficaces » au service de la paix intérieure et aux frontières. La prolixité des textes officiels et des débats émanant du Ministère de Guerra y Marina témoigne de cette volonté de l’État central de parvenir à ses fins de même que la mobilisation d’une grande diversité d’agents pour la mise en œuvre de ces projets. Au sein de ce dispositif, les milices jouent un rôle déterminant qui n’est pas sans interpeller l’historien. De fait, en vertu de la volonté affichée de faire prévaloir une armée professionnelle moderne, ces corps dont la centralité n’a cessé d’être questionnée depuis l’époque impériale et plus encore au moment des guerres d’indépendance, se trouvent dans une situation d’autant plus inconfortable que les dynamiques de mobilisation et de contestation intérieures sont importantes. En témoignent les trois lois de milices adoptées durant la période, ainsi que les nombreux règlements et projets de loi visant non seulement à les réorganiser mais aussi à repenser leur « place » au sein d’une République « moderne » et démocratique.En considérant la législation sur les milices et les débats auxquelles elle donne lieu comme une fenêtre d’observation, c’est à appréhender les mécanismes et les canaux à travers lesquels transitent les savoirs sur cette institution et la façon dont ils façonnent les lois la concernant, que se propose cet article, en privilégiant la tension, et non pas l’opposition, entre savoir théorique et savoir pratique telle qu’elle se manifeste autour de cette problématique. Pour ce faire, nous partons de l’hypothèse d’une interaction et d’une circulation d’autant plus nécessaire (voire intense) des savoirs et expériences que l’Etat et ses institutions centrales sont embryonnaires et que le personnel est peu professionnalisé et spécialisé. Il n’y a pas de « science » ni de savoir préétablis, en dépit d’une longue tradition en matière de fonctionnement des milices, mais dans un cadre impérial et non pas dans celui d’un régime républicain et démocratique. Par conséquent, cette implication des acteurs locaux et extra-gouvernementaux dans la fabrique des lois de milice s’inscrit ou, plus précisément ici, amorce une dynamique caractéristique de la montée en puissance d’une science de gouvernement qui cherche à réformer en produisant des savoirs sur le politique nourris tout à la fois de la théorie et de l’expérimentation, à travers des canaux transitifs d’échangesShow less >
Language :
Français
Audience :
Internationale
Popular science :
Non
Source :