Santé mentale et justice : vers une recherche ...
Document type :
Habilitation à diriger des recherches
Permalink :
Title :
Santé mentale et justice : vers une recherche en psychiatrie légale intégrée
English title :
Mental health and justice: towards an integrated forensic psychiatry research program
Author(s) :
Thesis director(s) :
Thomas, Pierre
Defence date :
2024-03-05
Jury president :
Melchior, Maria
Accredited body :
Université de Lille
Doctoral school :
École doctorale Biologie Santé de Lille
Keyword(s) :
Psychiatrie légale
Prisonniers -- Santé mentale -- Soins psychiatriques
Milieu carcéral
Épidémiologie psychiatrique
Violence dans les prisons
Neurosciences
Prisonniers -- Santé mentale -- Soins psychiatriques
Milieu carcéral
Épidémiologie psychiatrique
Violence dans les prisons
Neurosciences
English keyword(s) :
Forensic psychiatry
Prisoners -- Mental health -- Psychiatric care
Prison environment
Psychiatric epidemiology
Prison violence
Neurosciences
Prisoners -- Mental health -- Psychiatric care
Prison environment
Psychiatric epidemiology
Prison violence
Neurosciences
French abstract :
La psychiatrie légale s’intéresse aux interactions entre santé mentale et justice. Il s’agit d’un domaine vaste situé à l’interface de plusieurs disciplines. L’ambition de ce manuscrit est de proposer une approche intégrée ...
Show more >La psychiatrie légale s’intéresse aux interactions entre santé mentale et justice. Il s’agit d’un domaine vaste situé à l’interface de plusieurs disciplines. L’ambition de ce manuscrit est de proposer une approche intégrée et transdisciplinaire de la recherche en psychiatrie légale visant à ancrer ce champ dans la réalité de terrain. La recherche épidémiologique sur les troubles psychiatriques en milieu carcéral constitue le point de départ de ce travail. Ces troubles sont en effet largement sur-représentés en prison et leur prise en charge constitue un enjeu de santé publique important. Plusieurs projets présentés sont ainsi en lien direct avec cette thématique, en particulier « Santé mentale en population carcérale sortante », « Epidémiologie psychiatrique longitudinale en prison » ou « Evaluation d’une équipe mobile transitionnelle (EMOT) pour personnes présentant des troubles psychiatriques et sortant de prison dans la métropole lilloise ». L’étude des liens entre santé mentale et prison, conduit également à explorer d’autres environnements complexes comme le confinement en temps de pandémie, l’hospitalisation en service de soins psychiatriques sans consentement ou encore en service non psychiatrique. Une perspective majeure de ces travaux est d’intégrer la psychiatrie légale dans une réflexion plus générale au confluent de différents champs disciplinaires. Dans ce contexte, le projet de recherche présenté ici s’appuiera sur 4 grands axes. D’abord, une approche épidémiologique : elle vise à améliorer la compréhension des déterminants de santé au cours de l’incarcération et après la libération mais également à étudier de manière plus large les liens entre santé mentale et comportements violents et à explorer d’autres espaces d’interactions entre santé mentale et justice comme les soins psychiatriques sans consentement ou l’expertise psychiatrique. Ensuite, l’apport des neurosciences est envisagé notamment au travers de la dimension psychotraumatique, omniprésente dans le champ de la psychiatrie légale. Cet éclairage permet, grâce aux techniques de neuroimagerie, une réflexion plus générale sur les modifications neuroplastiques liées à l’évolution des troubles psychiatriques et l’impact des environnements complexes sur la chronicité ou la résistance aux traitements. La recherche en sciences humaines et sociales peut aussi largement contribuer à la compréhension et à l’explication des grandes problématiques de psychiatrie légale. Par son approche originale et complémentaire des angles neuroscientifiques et épidémiologiques, elle permet en effet de mettre en exergue les grandes questions sociétales dans lesquels s’inscrit la discipline. Enfin, le champ de l’enseignement constitue un enjeu important pour la psychiatrie légale, récemment reconnue officiellement dans le diplôme d’études spécialisées en psychiatrie. Les innovations pédagogiques comme le recours aux techniques de simulation ou le développement d’outils numériques sont prometteuses mais ce sont surtout les aspects didactiques et la nécessité d’interroger la sémiologie et la nosographie psychiatrique sous l’angle des problématiques médico-légales qui offrent un vaste champ de recherche pour les prochaines années. Cette proposition d’approche intégrée de la recherche en psychiatrie légale s’inscrira dans une perspective internationale visant à bien définir la discipline au regard de la grande hétérogénéité de l’organisation des liens entre psychiatrie et justice dans le monde.Show less >
Show more >La psychiatrie légale s’intéresse aux interactions entre santé mentale et justice. Il s’agit d’un domaine vaste situé à l’interface de plusieurs disciplines. L’ambition de ce manuscrit est de proposer une approche intégrée et transdisciplinaire de la recherche en psychiatrie légale visant à ancrer ce champ dans la réalité de terrain. La recherche épidémiologique sur les troubles psychiatriques en milieu carcéral constitue le point de départ de ce travail. Ces troubles sont en effet largement sur-représentés en prison et leur prise en charge constitue un enjeu de santé publique important. Plusieurs projets présentés sont ainsi en lien direct avec cette thématique, en particulier « Santé mentale en population carcérale sortante », « Epidémiologie psychiatrique longitudinale en prison » ou « Evaluation d’une équipe mobile transitionnelle (EMOT) pour personnes présentant des troubles psychiatriques et sortant de prison dans la métropole lilloise ». L’étude des liens entre santé mentale et prison, conduit également à explorer d’autres environnements complexes comme le confinement en temps de pandémie, l’hospitalisation en service de soins psychiatriques sans consentement ou encore en service non psychiatrique. Une perspective majeure de ces travaux est d’intégrer la psychiatrie légale dans une réflexion plus générale au confluent de différents champs disciplinaires. Dans ce contexte, le projet de recherche présenté ici s’appuiera sur 4 grands axes. D’abord, une approche épidémiologique : elle vise à améliorer la compréhension des déterminants de santé au cours de l’incarcération et après la libération mais également à étudier de manière plus large les liens entre santé mentale et comportements violents et à explorer d’autres espaces d’interactions entre santé mentale et justice comme les soins psychiatriques sans consentement ou l’expertise psychiatrique. Ensuite, l’apport des neurosciences est envisagé notamment au travers de la dimension psychotraumatique, omniprésente dans le champ de la psychiatrie légale. Cet éclairage permet, grâce aux techniques de neuroimagerie, une réflexion plus générale sur les modifications neuroplastiques liées à l’évolution des troubles psychiatriques et l’impact des environnements complexes sur la chronicité ou la résistance aux traitements. La recherche en sciences humaines et sociales peut aussi largement contribuer à la compréhension et à l’explication des grandes problématiques de psychiatrie légale. Par son approche originale et complémentaire des angles neuroscientifiques et épidémiologiques, elle permet en effet de mettre en exergue les grandes questions sociétales dans lesquels s’inscrit la discipline. Enfin, le champ de l’enseignement constitue un enjeu important pour la psychiatrie légale, récemment reconnue officiellement dans le diplôme d’études spécialisées en psychiatrie. Les innovations pédagogiques comme le recours aux techniques de simulation ou le développement d’outils numériques sont prometteuses mais ce sont surtout les aspects didactiques et la nécessité d’interroger la sémiologie et la nosographie psychiatrique sous l’angle des problématiques médico-légales qui offrent un vaste champ de recherche pour les prochaines années. Cette proposition d’approche intégrée de la recherche en psychiatrie légale s’inscrira dans une perspective internationale visant à bien définir la discipline au regard de la grande hétérogénéité de l’organisation des liens entre psychiatrie et justice dans le monde.Show less >
English abstract : [en]
Forensic psychiatry is a subspeciality of psychiatry that practices at the intersection of mental health and the law. It is a vast field situated at the interface of several disciplines. The objective of this manuscript ...
Show more >Forensic psychiatry is a subspeciality of psychiatry that practices at the intersection of mental health and the law. It is a vast field situated at the interface of several disciplines. The objective of this manuscript is to propose an integrated and transdisciplinary framework for research in forensic psychiatry. Epidemiological research investigating psychiatric disorders in the prison environment is the starting point of this project. Indeed, psychiatric disorders are largely over-represented in prisons and corrections, and their management is a major public health issue. Several of the projects presented in this manuscript, such as "Santé mentale en population carcérale sortant", "Epidémiologie psychiatrique longitudinale en prison" and "Evaluation d'une équipe mobile transitionnelle (EMOT) pour personnes présentant des troubles psychiatriques et sortant de prison dans la métropole lilloise", are directly related to this research topic. Studying the links between mental health and prison has also led me to take an interest in other complex environments, such as confinement during the COVID-19 pandemic, involuntary psychiatric hospitalization or hospitalization in a non-psychiatric ward. The main objective of this work is to propose a comprehensive approach of forensic psychiatry which is at the interface of different scientific fields. In this context, the research project presented here will be based on 4 main axes. First, an epidemiological approach is presented. It aims to improve understanding of mental health determinants during incarceration and after release, but also to study more broadly the links between mental health and violent behaviour, and to explore other areas of interaction between mental health and justice, such as involuntary psychiatric care or psychiatric expertise. Next, the contribution of neuroscience is considered, notably through the psychotraumatic dimension, omnipresent in the field of forensic psychiatry. Neuroimaging techniques now make it possible to consider more generally the neuroplastic changes associated with the evolution of psychiatric disorders, and the impact of complex environments on chronicity or resistance to treatment. Research in the humanities and social sciences can also make a major contribution to understanding and explaining the major issues in forensic psychiatry. With its original approach, it highlights the major societal issues in which the discipline is involved. Last but not least, the field of teaching represents a major challenge for forensic psychiatry, which was recently officially recognized in France as a subspeciality of psychiatry. Educational innovations such as the use of simulation techniques and the development of digital tools are promising, but it is especially the didactic aspects and the need to examine psychiatric semiology and nosography from the angle of forensic issues that offer a vast field of research for the coming years. This proposal for an integrated approach to research in forensic psychiatry must be seen from an international perspective, with a view to defining the discipline in the light of the highly heterogeneous way in which the links between psychiatry and justice are organized throughout the world.Show less >
Show more >Forensic psychiatry is a subspeciality of psychiatry that practices at the intersection of mental health and the law. It is a vast field situated at the interface of several disciplines. The objective of this manuscript is to propose an integrated and transdisciplinary framework for research in forensic psychiatry. Epidemiological research investigating psychiatric disorders in the prison environment is the starting point of this project. Indeed, psychiatric disorders are largely over-represented in prisons and corrections, and their management is a major public health issue. Several of the projects presented in this manuscript, such as "Santé mentale en population carcérale sortant", "Epidémiologie psychiatrique longitudinale en prison" and "Evaluation d'une équipe mobile transitionnelle (EMOT) pour personnes présentant des troubles psychiatriques et sortant de prison dans la métropole lilloise", are directly related to this research topic. Studying the links between mental health and prison has also led me to take an interest in other complex environments, such as confinement during the COVID-19 pandemic, involuntary psychiatric hospitalization or hospitalization in a non-psychiatric ward. The main objective of this work is to propose a comprehensive approach of forensic psychiatry which is at the interface of different scientific fields. In this context, the research project presented here will be based on 4 main axes. First, an epidemiological approach is presented. It aims to improve understanding of mental health determinants during incarceration and after release, but also to study more broadly the links between mental health and violent behaviour, and to explore other areas of interaction between mental health and justice, such as involuntary psychiatric care or psychiatric expertise. Next, the contribution of neuroscience is considered, notably through the psychotraumatic dimension, omnipresent in the field of forensic psychiatry. Neuroimaging techniques now make it possible to consider more generally the neuroplastic changes associated with the evolution of psychiatric disorders, and the impact of complex environments on chronicity or resistance to treatment. Research in the humanities and social sciences can also make a major contribution to understanding and explaining the major issues in forensic psychiatry. With its original approach, it highlights the major societal issues in which the discipline is involved. Last but not least, the field of teaching represents a major challenge for forensic psychiatry, which was recently officially recognized in France as a subspeciality of psychiatry. Educational innovations such as the use of simulation techniques and the development of digital tools are promising, but it is especially the didactic aspects and the need to examine psychiatric semiology and nosography from the angle of forensic issues that offer a vast field of research for the coming years. This proposal for an integrated approach to research in forensic psychiatry must be seen from an international perspective, with a view to defining the discipline in the light of the highly heterogeneous way in which the links between psychiatry and justice are organized throughout the world.Show less >
Language :
Anglais
Français
Français
Collections :
Submission date :
2024-06-11T13:49:00Z
Files
- HDR_FOVET_Thomas.pdf
- Non spécifié
- Restricted access
- Access the document