Orner l’espace liturgique aux IXe et ...
Document type :
Partie d'ouvrage
Permalink :
Title :
Orner l’espace liturgique aux IXe et Xe siècles : synthèse sur l’art de la céramique polychrome ornementale en Bulgarie
Author(s) :
Amossé-Reveret, Julia [Auteur]
Université Clermont Auvergne [UCA]
Université de Fribourg = University of Fribourg [UNIFR]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Université de Lille - Faculté des Humanités [UL Humanités]
Université Clermont Auvergne [UCA]
Université de Fribourg = University of Fribourg [UNIFR]
Histoire, Archéologie et Littérature des Mondes Anciens - UMR 8164 [HALMA]
Université de Lille - Faculté des Humanités [UL Humanités]
Scientific editor(s) :
Mélinda Bizri
Marie Charbonnel
Laura Foulquier et Pascale Chevalier
Marie Charbonnel
Laura Foulquier et Pascale Chevalier
Book title :
Bruno Phalip, loin des chantiers battus, un autre discours
Publisher :
ARTEHIS Éditions
Publication place :
Dijon
Publication date :
2023
Keyword(s) :
art médiéval byzantin
art médiéval du premier royaume bulgare
céramique architecturale polychrome
décor de l’espace liturgique
art médiéval du premier royaume bulgare
céramique architecturale polychrome
décor de l’espace liturgique
English keyword(s) :
byzantine medieval art
medieval art of the first bulgarian kingdom
architectural polychrome ceramics
decor of the liturgical space
medieval art of the first bulgarian kingdom
architectural polychrome ceramics
decor of the liturgical space
French abstract :
La production et l’utilisation de l’art de la céramique polychrome architecturale dans la décoration de plusieurs églises de Constantinople ont été révélées en 1907. Les interrogations sur leur origine deviennent entières ...
Show more >La production et l’utilisation de l’art de la céramique polychrome architecturale dans la décoration de plusieurs églises de Constantinople ont été révélées en 1907. Les interrogations sur leur origine deviennent entières avec la découverte en 1909 par Iordan Gospodinov de plaques similaires à pâte blanche dans les fouilles du monastère de Patleĭna, situé dans le rayonnement de la deuxième capitale du 1er royaume bulgare médiéval (Preslav), établie par Siméon Ier (893-927). Cette région est en effet durant cette période le lieu de l'installation de complexes monastiques mais aussi de la construction de nombreuses églises. Cette vie artistique et spirituelle intense reflète en réalité la politique de ce roi qui souhaite élever son jeune État bulgare au rang des foyers artistiques proches que sont Thessalonique et Constantinople. La situation géographique de ces terres, les désignant par ailleurs comme un point de confluence où se mêlent des héritages antiques et différentes influences issues de mouvements migratoires de populations diverses, nécessite de s’interroger sur les sources d’inspirations et sur les savoirs techniques qui ont pu marquer leur production artistique. Durant la période médiévale, les dirigeants, animés d’une volonté d’affirmer leur puissance face à Constantinople, entretiendront une relation passionnelle avec cette dernière perçue autant comme une concurrente que comme un modèle. Il n’est donc pas surprenant de voir dans la décoration de constructions civiles et religieuses sous Siméon Ier l’apparition de la céramique polychrome architecturale, utilisée dans les mêmes périodes qu’à Constantinople comme décor pariétal. Leur origine – Preslav ou Constantinople – tout comme celle des artistes-artisans a éveillé de nombreux débats. Les études récentes ont toutefois pu éclaircir certains aspects dont, notamment pour le cas de Preslav, que cet art original a été produit localement. Actuellement, cinq grands complexes d'ateliers de fabrication de ce type de céramique ont pu être identifiés dans le bassin de Preslav mais les connaissances sur la diffusion et sur le développement de cette décoration architecturale demeurent incertaines.Cette étude propose de ce fait de dresser une synthèse des connaissances acquises sur cet art jusqu’à aujourd’hui afin, je l’espère, d’approfondir une réflexion sur leur interaction avec l’édifice et le fidèle. Orner l’espace liturgique dans le sens d’« ornare », c’est-à-dire décorer une surface dans le but de sublimer harmonieusement un lieu afin qu’il soit à la hauteur de la gloire de Dieu, prend également une tout autre dimension en devenant un moyen de transmission de messages spirituels et de pouvoirs. Composées de deux catégories – l’ornemental et le figuré –, ces céramiques participent tout comme la mosaïque, la peinture ou la sculpture à figurer le monde céleste sur terre mais aussi à montrer, comme l’explique Cyprien de Carthage (IIIe siècle), que le fidèle doit, tout comme l’église, être ornementé, édifier son intérieur en le parant de l’éclat de la vraie lumière et de vertus. Derrière cette décoration fabriquée sur la demande de commanditaires, nous assistons non seulement à une volonté d’accroître la foi du croyant mais surtout d’exprimer une puissance en touchant la sensibilité du fidèle.Show less >
Show more >La production et l’utilisation de l’art de la céramique polychrome architecturale dans la décoration de plusieurs églises de Constantinople ont été révélées en 1907. Les interrogations sur leur origine deviennent entières avec la découverte en 1909 par Iordan Gospodinov de plaques similaires à pâte blanche dans les fouilles du monastère de Patleĭna, situé dans le rayonnement de la deuxième capitale du 1er royaume bulgare médiéval (Preslav), établie par Siméon Ier (893-927). Cette région est en effet durant cette période le lieu de l'installation de complexes monastiques mais aussi de la construction de nombreuses églises. Cette vie artistique et spirituelle intense reflète en réalité la politique de ce roi qui souhaite élever son jeune État bulgare au rang des foyers artistiques proches que sont Thessalonique et Constantinople. La situation géographique de ces terres, les désignant par ailleurs comme un point de confluence où se mêlent des héritages antiques et différentes influences issues de mouvements migratoires de populations diverses, nécessite de s’interroger sur les sources d’inspirations et sur les savoirs techniques qui ont pu marquer leur production artistique. Durant la période médiévale, les dirigeants, animés d’une volonté d’affirmer leur puissance face à Constantinople, entretiendront une relation passionnelle avec cette dernière perçue autant comme une concurrente que comme un modèle. Il n’est donc pas surprenant de voir dans la décoration de constructions civiles et religieuses sous Siméon Ier l’apparition de la céramique polychrome architecturale, utilisée dans les mêmes périodes qu’à Constantinople comme décor pariétal. Leur origine – Preslav ou Constantinople – tout comme celle des artistes-artisans a éveillé de nombreux débats. Les études récentes ont toutefois pu éclaircir certains aspects dont, notamment pour le cas de Preslav, que cet art original a été produit localement. Actuellement, cinq grands complexes d'ateliers de fabrication de ce type de céramique ont pu être identifiés dans le bassin de Preslav mais les connaissances sur la diffusion et sur le développement de cette décoration architecturale demeurent incertaines.Cette étude propose de ce fait de dresser une synthèse des connaissances acquises sur cet art jusqu’à aujourd’hui afin, je l’espère, d’approfondir une réflexion sur leur interaction avec l’édifice et le fidèle. Orner l’espace liturgique dans le sens d’« ornare », c’est-à-dire décorer une surface dans le but de sublimer harmonieusement un lieu afin qu’il soit à la hauteur de la gloire de Dieu, prend également une tout autre dimension en devenant un moyen de transmission de messages spirituels et de pouvoirs. Composées de deux catégories – l’ornemental et le figuré –, ces céramiques participent tout comme la mosaïque, la peinture ou la sculpture à figurer le monde céleste sur terre mais aussi à montrer, comme l’explique Cyprien de Carthage (IIIe siècle), que le fidèle doit, tout comme l’église, être ornementé, édifier son intérieur en le parant de l’éclat de la vraie lumière et de vertus. Derrière cette décoration fabriquée sur la demande de commanditaires, nous assistons non seulement à une volonté d’accroître la foi du croyant mais surtout d’exprimer une puissance en touchant la sensibilité du fidèle.Show less >
English abstract : [en]
The production and use of the art of architectural polychrome ceramics for the decoration of several churches in Constantinople was revealed in 1907. The questions regarding their origin become complete with the discovery ...
Show more >The production and use of the art of architectural polychrome ceramics for the decoration of several churches in Constantinople was revealed in 1907. The questions regarding their origin become complete with the discovery in 1909 by Iordan Gospodinov of similar plates with white paste in the excavations of Patleĭna monastery, located in the vinicity of the second capital of the First medieval Bulgarian kingdom (Preslav), established by Simeon I (893-927). During this period, this region has seen the installation of monastic complexes but also of the construction of numerous churches. This intense artistic and spiritual life effectively reflects the politics of a king who wished to elevate his young Bulgarian state to the rank of the nearby artistic centers of Thessaloniki and Constantinople. The geographical location of these lands, which also designate it as a confluence point where the ancient heritage and different influences from the migratory movements of different populations are mixed, begs the question of the sources of inspiration and the technical knowledge which may have marked their artistic production. During the medieval period, leaders who are motivated by a desire to assert their power in the face of Constantinople maintain a passionate relationship with Constantinople, perceived as both a rival and a model. It is therefore not surprising to see in the decoration of civil and religious constructions under Simeon I the appearance of architectural polychrome ceramics, used in the same periods as in Constantinople, as a parietal decoration. Their origins - Preslav or Constantinople - as well as that of the artists-artisans, have aroused many debates. Recent studies however, have been able to clarify some points, including in the case of Preslav, that this original art was produced locally. Currently, five large workshops of this type of ceramic have been identified in the Preslav basin, but the knowledge of the diffusion and development of this architectural decoration remains uncertain.This study therefore proposes to draw up a synthesis of the knowledge acquired on this art up to the present day in order, I hope, to propound a reflection on their interactions with the building and the believer. To ornate the liturgical space in the sense of "ornare", that is to say decorating a surface with the aim of harmoniously sublimating a place so that it is worthy of the glory of God, also takes on a completely different meaning by becoming a mean of transmitting spiritual messages and powers. Composed of two categories - ornamental and figurative -, these ceramics participate, together with mosaics, painting or sculpture, to represent the heavenly world on earth but also in showing, as Cyprian of Carthage (3rd c.) explains that the believer must just as the church is ornate, to build his interior by filling it with the brightness of true light and virtues. Behind this decoration, made on the request of patrons, we witness not only a desire to increase the faith of the believer but above all to express a power by touching the sensitivity of the faithful.Show less >
Show more >The production and use of the art of architectural polychrome ceramics for the decoration of several churches in Constantinople was revealed in 1907. The questions regarding their origin become complete with the discovery in 1909 by Iordan Gospodinov of similar plates with white paste in the excavations of Patleĭna monastery, located in the vinicity of the second capital of the First medieval Bulgarian kingdom (Preslav), established by Simeon I (893-927). During this period, this region has seen the installation of monastic complexes but also of the construction of numerous churches. This intense artistic and spiritual life effectively reflects the politics of a king who wished to elevate his young Bulgarian state to the rank of the nearby artistic centers of Thessaloniki and Constantinople. The geographical location of these lands, which also designate it as a confluence point where the ancient heritage and different influences from the migratory movements of different populations are mixed, begs the question of the sources of inspiration and the technical knowledge which may have marked their artistic production. During the medieval period, leaders who are motivated by a desire to assert their power in the face of Constantinople maintain a passionate relationship with Constantinople, perceived as both a rival and a model. It is therefore not surprising to see in the decoration of civil and religious constructions under Simeon I the appearance of architectural polychrome ceramics, used in the same periods as in Constantinople, as a parietal decoration. Their origins - Preslav or Constantinople - as well as that of the artists-artisans, have aroused many debates. Recent studies however, have been able to clarify some points, including in the case of Preslav, that this original art was produced locally. Currently, five large workshops of this type of ceramic have been identified in the Preslav basin, but the knowledge of the diffusion and development of this architectural decoration remains uncertain.This study therefore proposes to draw up a synthesis of the knowledge acquired on this art up to the present day in order, I hope, to propound a reflection on their interactions with the building and the believer. To ornate the liturgical space in the sense of "ornare", that is to say decorating a surface with the aim of harmoniously sublimating a place so that it is worthy of the glory of God, also takes on a completely different meaning by becoming a mean of transmitting spiritual messages and powers. Composed of two categories - ornamental and figurative -, these ceramics participate, together with mosaics, painting or sculpture, to represent the heavenly world on earth but also in showing, as Cyprian of Carthage (3rd c.) explains that the believer must just as the church is ornate, to build his interior by filling it with the brightness of true light and virtues. Behind this decoration, made on the request of patrons, we witness not only a desire to increase the faith of the believer but above all to express a power by touching the sensitivity of the faithful.Show less >
Language :
Français
Audience :
Internationale
Popular science :
Non
Source :
Submission date :
2024-11-05T04:52:22Z