Mise au point d’un test accéléré de biodétérioration de mortiers mettant en jeu une succession de bactéries sulfo-oxydantes

Abstract

Les réseaux d’assainissement utilisent fréquemment des matériaux cimentaires pouvant être attaquées par l’acide sulfurique produit par les bactéries sulfo-oxydantes. Face à cette problématique, des essais de laboratoire sont mis en place, afin d’améliorer les formulations pour concevoir des mortiers/bétons plus performants. Toutefois, ces essais sont en général développés dans une logique de «test accéléré» en utilisant Acidithiobacillus thiooxidans (bactérie acidophile), qui génère les plus fortes quantités d’acide sulfurique conduisant ainsi à de faibles valeurs de pH et induisant une altération très sévère du matériau testé. Ainsi, des questionnements subsistent quant à la représentativité de ce type d’essai accéléré. Cette étude est consacrée à développer un essai de biodétérioration prenant en compte la succession de bactéries sulfo-oxydantes neutrophiles/acidophiles, afin de comparer les résultats de cet essai à ceux réalisés uniquement avec la souche acidophile. Des tests de croissance bactérienne ont permis d’une part de sélectionner Halothiobacillus neapolitanus comme bactérie neutrophile et Acidithiobacillus thiooxidans comme bactérie acidophile pour la réalisation de la succession bactérienne neutrophiles/acidophiles. Afin d’optimiser le test de biodétérioration, un milieu de culture permettant de maintenir une activité bactérienne optimale, a été formulé. Ce dernier conduit à la génération d’une plus grande quantité d’acide sulfurique au contact de l’échantillon de mortier au cours du temps. D’autre part, la croissance de H. neapolitanus et A. thiooxidans à différents pH a permis de déterminer la zone de recouvrement du pH, située entre 5,5 et 5, où les deux espèces sélectionnées peuvent croître. Ceci a permis de concevoir un protocole d’essai de biodétérioration permettant la succession de bactéries sulfo-oxydantes neutrophile/acidophile.