Étudier la génétique des œuvres : pratique interdisciplinaire, analyse iconographique, réception critique et apport des humanités numériques face au défi de la représentation du soldat et du fait guerrier de 1789 à 1914. (Vol. I) Robert de La Sizeranne (1866-1932), historien de l’art et critique du sensible. (Vol. II)

Abstract

Mes travaux se sont ainsi naturellement orientés vers sept aspects principaux que sont, outre l’histoire de l’art stricte, la génétique des œuvres, l’histoire militaire, l’apport de l’analyse iconographique et historique à la compréhension de la représentation de l’événement et du personnage militaires peints ou sculptés, ainsi qu’à la proposition d’authentification de l’œuvre, l’analyse des objets dits de « militaria », l’étude topographique et archéogéographique du champ de bataille, la réception critique des œuvres et la pratique des humanités numériques. Bien que ces axes puissent donner l’impression d’incarner sept voies distinctes, ils sont pourtant intimement liés les uns aux autres, aussi je m’appliquerai à expliquer comment ils interagissent entre eux et comment ils forment un tout, en essayant de démontrer la pertinence de cette approche pratiquée dans mes travaux (vol. 1)

Fils cadet du peintre Max Monier de La Sizeranne (1825-1907), Robert de La Sizeranne est principalement connu en France pour être le traducteur et l’introducteur en France des écrits de l’historien de l’art et esthéticien britannique John Ruskin (1819-1900). Considéré en France de même qu’outre-Manche comme le spécialiste incontesté de la peinture anglaise contemporaine, critique d’art autodidacte et esthète érudit de réputation internationale dont les nombreuses contributions ont été principalement publiées dans la Revue des Deux Mondes, l’œuvre de La Sizeranne ne peut pas, à l’aune de ces constatations, être réduite au seul aspect ruskinien. L’objectif de cette étude est ainsi de se concentrer sur les aspects méconnus ou oubliés de ses travaux en analysant ses apports à l’histoire de l’art ainsi qu’à la critique et à la théorie de l’art dont témoigne son importante production littéraire, dédiée aussi bien aux périodes anciennes qu’à l’époque contemporaine, et en tenant compte du caractère aussi protéiforme que diachronique des sujets abordés. De fait, cette analyse questionne à la fois la définition de la pratique et le rôle de l’histoire de l’art tels que définis par La Sizeranne, ainsi que ses apports critiques et théoriques à l’art et à sa pratique. (vol. 2)