Voter ou non aux élections étudiantes : ...
Type de document :
Article dans une revue scientifique: Article de médiation
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Titre :
Voter ou non aux élections étudiantes : intérêts et limites d'une enquête par questionnaire localisée
Auteur(s) :
Haute, Tristan [Auteur]
Titre de la revue :
Les Cahiers du GERME
Numéro :
33
Pagination :
144-150
Date de publication :
2021-06
Résumé :
Une analyse de la participation aux élections étudiantes au niveau individuel, malgré les limites de l'enquête mobilisée, permet de mettre au jour les déterminants pluriels de la participation que recouvre souvent ...
Lire la suite >Une analyse de la participation aux élections étudiantes au niveau individuel, malgré les limites de l'enquête mobilisée, permet de mettre au jour les déterminants pluriels de la participation que recouvre souvent artificiellement un « effet filière ». D'une part, la conjonction d'un investissement faible, voire nul, dans la vie étudiante, notamment associative, et d'une absence d'intérêt pour la politique semble éloigner les étudiants des urnes. D'autre part, si notre enquête ne posait pas la question du « sentiment d'intégration » dans la filière et dans l'université, force est de constater que l'intégration objective dans celle-ci, qu'il s'agisse d'appartenir à une association étudiante ou même de loger dans une résidence étudiante, semble favoriser la participation électorale des étudiants. À ce titre, et même si la participation apparaît comme une pratique située socialement, le poids des interactions sociales apparaît déterminant comme l'illustre la relation entre la confrontation à un scrutin et l'existence, même rare, de discussions politiques entre amis. Comme le souligne Frédéric Lebaron, ce sont ces influences, celles des amis ou des candidats, « plus ou moins diffuses, qui " activent " de façon variable la norme civique dans des contextes précis ; le fait de voter dépend ainsi avant tout de l'état de l'organisation collective du groupe [...] et de la mobilisation de celui-ci » . Le recours croissant au vote électronique lors des élections étudiantes, qui s'est particulièrement accéléré en raison du contexte de crise sanitaire, pourrait modifier l'équilibre entre ces déterminants pluriels. En effet, si la participation ne semble pas avoir significativement diminué lors du passage au vote en ligne, descendant rarement au-dessous des 10 %, on peut se demander si un vote par Internet et non plus physique, a fortiori en période de confinement où les interactions sociales entre étudiants sont plus que réduites, n'a pas engendré une démobilisation électorale des étudiants appartenant à des filières où le sentiment d'intégration est davantage répandu et où des organisations corporatives mobilisent plus massivement les étudiants et, au contraire, la remobilisation d'étudiants qui, quoique moins intégrés dans leur filière, ont un rapport moins distant à la politique. Se pose à ce titre la question de la capacité des organisations étudiantes à transposer en ligne des stratégies de mobilisation électorale qui, jusqu'ici, étaient principalement déployées hors ligne (distributions de tracts, interventions dans les cours, porte-àporte dans les résidences universitaires…).Lire moins >
Lire la suite >Une analyse de la participation aux élections étudiantes au niveau individuel, malgré les limites de l'enquête mobilisée, permet de mettre au jour les déterminants pluriels de la participation que recouvre souvent artificiellement un « effet filière ». D'une part, la conjonction d'un investissement faible, voire nul, dans la vie étudiante, notamment associative, et d'une absence d'intérêt pour la politique semble éloigner les étudiants des urnes. D'autre part, si notre enquête ne posait pas la question du « sentiment d'intégration » dans la filière et dans l'université, force est de constater que l'intégration objective dans celle-ci, qu'il s'agisse d'appartenir à une association étudiante ou même de loger dans une résidence étudiante, semble favoriser la participation électorale des étudiants. À ce titre, et même si la participation apparaît comme une pratique située socialement, le poids des interactions sociales apparaît déterminant comme l'illustre la relation entre la confrontation à un scrutin et l'existence, même rare, de discussions politiques entre amis. Comme le souligne Frédéric Lebaron, ce sont ces influences, celles des amis ou des candidats, « plus ou moins diffuses, qui " activent " de façon variable la norme civique dans des contextes précis ; le fait de voter dépend ainsi avant tout de l'état de l'organisation collective du groupe [...] et de la mobilisation de celui-ci » . Le recours croissant au vote électronique lors des élections étudiantes, qui s'est particulièrement accéléré en raison du contexte de crise sanitaire, pourrait modifier l'équilibre entre ces déterminants pluriels. En effet, si la participation ne semble pas avoir significativement diminué lors du passage au vote en ligne, descendant rarement au-dessous des 10 %, on peut se demander si un vote par Internet et non plus physique, a fortiori en période de confinement où les interactions sociales entre étudiants sont plus que réduites, n'a pas engendré une démobilisation électorale des étudiants appartenant à des filières où le sentiment d'intégration est davantage répandu et où des organisations corporatives mobilisent plus massivement les étudiants et, au contraire, la remobilisation d'étudiants qui, quoique moins intégrés dans leur filière, ont un rapport moins distant à la politique. Se pose à ce titre la question de la capacité des organisations étudiantes à transposer en ligne des stratégies de mobilisation électorale qui, jusqu'ici, étaient principalement déployées hors ligne (distributions de tracts, interventions dans les cours, porte-àporte dans les résidences universitaires…).Lire moins >
Langue :
Français
Comité de lecture :
Non
Audience :
Non spécifiée
Vulgarisation :
Oui
Établissement(s) :
Université de Lille
CNRS
CNRS
Collections :
Date de dépôt :
2021-12-16T00:51:19Z
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