Comment « développer » les Suds dans le ...
Type de document :
Communication dans un congrès avec actes
URL permanente :
Titre :
Comment « développer » les Suds dans le nouveau régime environnemental ? Perspectives offertes par les approches intégrées de l’environnement, de la santé et de l’économie
Auteur(s) :
Boidin, Bruno [Auteur]
Centre Lillois d'Études et de Recherches Sociologiques et Économiques (CLERSE) - UMR 8019
Centre Lillois d'Études et de Recherches Sociologiques et Économiques (CLERSE) - UMR 8019
Titre de la manifestation scientifique :
Congrès AFEP 2023
Ville :
PARIS
Pays :
France
Date de début de la manifestation scientifique :
2023-07-04
Résumé :
Objectifs
Les politiques dites d’aide au développement s’inscrivent désormais dans un nouveau régime climatique. Pourtant, qu’elles soient impulsées par les acteurs locaux ou internationaux, elles n’ont pas encore pris ...
Lire la suite >Objectifs Les politiques dites d’aide au développement s’inscrivent désormais dans un nouveau régime climatique. Pourtant, qu’elles soient impulsées par les acteurs locaux ou internationaux, elles n’ont pas encore pris la mesure de ce nouveau contexte. Certes, des organisations d’aide ont intégré petit à petit des critères d’impact environnemental ou climatique dans leurs décisions de financement ou d’intervention (par exemple l’AFD en France). Cependant, ce mouvement est encore timide alors que l’urgence climatique est bien réelle. En parallèle, les travaux macroéconomiques semblent montrer que, pour les pays pauvres, les objectifs de développement (humain et économique) sont contradictoires avec la préservation de l’environnement. Il n’existerait alors pas d’autre choix que de « développer » en exerçant une pression croissante sur l’environnement. Ces résultats enferment les pays pauvres dans une trappe d’irréversibilité environnementale et climatique, à plus forte raison si l’on accepte les conclusions du GIEC qui indiquent que ces pays seront (sont déjà) les plus exposés aux conséquences désastreuses du changement climatique. L’objectif de cette communication est d’apporter une réflexion critique sur « l’évidence » d’une incompatibilité entre objectifs environnementaux et objectifs socio-économiques dans les pays pauvres. Afin de relativiser cette évidence et de proposer des perspectives différentes (un développement compatible avec une préservation de l’environnement), nous nous appuyons, d’une part, sur une perspective plus méso et localisée des relations entre nature et développement, d’autre part, sur la mobilisation d’approches qui tentent, depuis maintenant plusieurs décennies, de relier les enjeux environnementaux, sanitaires et sociétaux. Ces conceptions plus holistiques sont encore très peu appliquées mais mériteraient d’être mises en avant dans les processus d’élaboration et d’évaluation des politiques de développement. L’objectif de cette communication est donc également d’apporter une contribution à la réflexion sur l’intégration systématique (et non plus seulement ponctuelle) du régime climatique et environnemental dans la construction des politiques de développements évaluations. D’une élaboration fondée sur un ratio impact/coût, généralement focalisé sur des résultats mesurables à court-moyen terme, il convient de passer à une évaluation fondée sur les capacités d’adaptation au changement climatique et de lutte contre le changement climatique (transition vers des sociétés soutenables). Démarche La communication, essentiellement fondée sur une revue de littérature, est organisée en trois temps. Dans un premier temps, nous examinons les conclusions des travaux mettant en évidence, à une échelle macroéconomique, l’incompatibilité entre objectifs de développement (économique, humain, social) et objectifs environnementaux. Dans un deuxième temps, nous discutons ces travaux pour faire apparaître que leurs résultats tiennent, pour beaucoup, au présupposé selon lequel l’atteinte des objectifs de développement ne peut reposer que sur une stratégie de soutenabilité faible (i.e. s’appuyant sur l’exploitation des ressources fossiles, notamment). Dans un troisième temps, nous adoptons une perspective alternative fondée sur l’examen « par le bas » des expériences de développement au Sud, en particulier les initiatives d’économie relocalisée (agroécologie, recyclage, économie circulaire…). A partir d’études de cas, nous examinons de quelle façon les approches intégrées environnement-santé aboutissent à des résultats opposés aux approches macroéconomiques présentées dans le premier temps. En effet, ce qui apparaît à l’échelle macroéconomique comme une évidence (par exemple l’augmentation de la production agricole – pour assurer le développement économique – appuyée sur le recours aux engrais chimiques, donc débouchant sur une dégradation de la nature) n’est pas systématiquement vérifié à l’échelle locale et méso-économique. Les expériences d’agroécologie peuvent préserver la nature tout en assurant des activités génératrices de revenus et de production pérenne. Le cas de la filière cacao au Cameroun est un exemple emblématique. En conséquence, il convient de se pencher de façon plus approfondie sur les différentes approches qui se sont développées autour des inter-relations entre environnement, climat, santé animale, santé humaine et sociétés. Ces différentes conceptions ont la particularité d’accorder presque invariablement une place importante aux déterminants de la santé humaine : santé environnementale, « one health », « eco-health », « planetary health », « global health ». Ces différentes perspectives peuvent contribuer à une évaluation systématiquement fondée sur l’enjeu climatique et environnemental. Cependant, elles se heurtent à des difficultés d’appropriation et de mise en œuvre d’une méthode complexe et systémique, fondée en outre sur la pluridisciplinarité. Le passage à l’échelle des approches holistiques santé-environnement-économie-société demeure en conséquence un défi à relever.Lire moins >
Lire la suite >Objectifs Les politiques dites d’aide au développement s’inscrivent désormais dans un nouveau régime climatique. Pourtant, qu’elles soient impulsées par les acteurs locaux ou internationaux, elles n’ont pas encore pris la mesure de ce nouveau contexte. Certes, des organisations d’aide ont intégré petit à petit des critères d’impact environnemental ou climatique dans leurs décisions de financement ou d’intervention (par exemple l’AFD en France). Cependant, ce mouvement est encore timide alors que l’urgence climatique est bien réelle. En parallèle, les travaux macroéconomiques semblent montrer que, pour les pays pauvres, les objectifs de développement (humain et économique) sont contradictoires avec la préservation de l’environnement. Il n’existerait alors pas d’autre choix que de « développer » en exerçant une pression croissante sur l’environnement. Ces résultats enferment les pays pauvres dans une trappe d’irréversibilité environnementale et climatique, à plus forte raison si l’on accepte les conclusions du GIEC qui indiquent que ces pays seront (sont déjà) les plus exposés aux conséquences désastreuses du changement climatique. L’objectif de cette communication est d’apporter une réflexion critique sur « l’évidence » d’une incompatibilité entre objectifs environnementaux et objectifs socio-économiques dans les pays pauvres. Afin de relativiser cette évidence et de proposer des perspectives différentes (un développement compatible avec une préservation de l’environnement), nous nous appuyons, d’une part, sur une perspective plus méso et localisée des relations entre nature et développement, d’autre part, sur la mobilisation d’approches qui tentent, depuis maintenant plusieurs décennies, de relier les enjeux environnementaux, sanitaires et sociétaux. Ces conceptions plus holistiques sont encore très peu appliquées mais mériteraient d’être mises en avant dans les processus d’élaboration et d’évaluation des politiques de développement. L’objectif de cette communication est donc également d’apporter une contribution à la réflexion sur l’intégration systématique (et non plus seulement ponctuelle) du régime climatique et environnemental dans la construction des politiques de développements évaluations. D’une élaboration fondée sur un ratio impact/coût, généralement focalisé sur des résultats mesurables à court-moyen terme, il convient de passer à une évaluation fondée sur les capacités d’adaptation au changement climatique et de lutte contre le changement climatique (transition vers des sociétés soutenables). Démarche La communication, essentiellement fondée sur une revue de littérature, est organisée en trois temps. Dans un premier temps, nous examinons les conclusions des travaux mettant en évidence, à une échelle macroéconomique, l’incompatibilité entre objectifs de développement (économique, humain, social) et objectifs environnementaux. Dans un deuxième temps, nous discutons ces travaux pour faire apparaître que leurs résultats tiennent, pour beaucoup, au présupposé selon lequel l’atteinte des objectifs de développement ne peut reposer que sur une stratégie de soutenabilité faible (i.e. s’appuyant sur l’exploitation des ressources fossiles, notamment). Dans un troisième temps, nous adoptons une perspective alternative fondée sur l’examen « par le bas » des expériences de développement au Sud, en particulier les initiatives d’économie relocalisée (agroécologie, recyclage, économie circulaire…). A partir d’études de cas, nous examinons de quelle façon les approches intégrées environnement-santé aboutissent à des résultats opposés aux approches macroéconomiques présentées dans le premier temps. En effet, ce qui apparaît à l’échelle macroéconomique comme une évidence (par exemple l’augmentation de la production agricole – pour assurer le développement économique – appuyée sur le recours aux engrais chimiques, donc débouchant sur une dégradation de la nature) n’est pas systématiquement vérifié à l’échelle locale et méso-économique. Les expériences d’agroécologie peuvent préserver la nature tout en assurant des activités génératrices de revenus et de production pérenne. Le cas de la filière cacao au Cameroun est un exemple emblématique. En conséquence, il convient de se pencher de façon plus approfondie sur les différentes approches qui se sont développées autour des inter-relations entre environnement, climat, santé animale, santé humaine et sociétés. Ces différentes conceptions ont la particularité d’accorder presque invariablement une place importante aux déterminants de la santé humaine : santé environnementale, « one health », « eco-health », « planetary health », « global health ». Ces différentes perspectives peuvent contribuer à une évaluation systématiquement fondée sur l’enjeu climatique et environnemental. Cependant, elles se heurtent à des difficultés d’appropriation et de mise en œuvre d’une méthode complexe et systémique, fondée en outre sur la pluridisciplinarité. Le passage à l’échelle des approches holistiques santé-environnement-économie-société demeure en conséquence un défi à relever.Lire moins >
Langue :
Français
Comité de lecture :
Non
Audience :
Non spécifiée
Établissement(s) :
Université de Lille
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
CNRS
Univ. Littoral Côte d’Opale
Collections :
Équipe(s) de recherche :
Économies et sociétés : développement, richesse, innovation et régulation
Date de dépôt :
2023-05-02T08:45:32Z
Fichiers
- Proposition Bruno Boidin AFEP 2023.pdf
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