La Révolution nationale et la réforme de ...
Document type :
Article dans une revue scientifique: Article original
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Title :
La Révolution nationale et la réforme de l’École en France. Les ambitions contrariées du régime de Vichy (1940-1944)
Author(s) :
Condette, Jean-François [Auteur]
Université d'Artois [UA]
Centre de Recherche et d'Etudes - Histoire et Sociétés [CREHS]
Université d'Artois [UA]
Centre de Recherche et d'Etudes - Histoire et Sociétés [CREHS]
Journal title :
Paedagogica Historica, International Journal of the History of Education
Volume number :
56
Pages :
p.680-703
Publication date :
2019-11-21
Keyword(s) :
Régime de Vichy
seconde guerre mondiale
occupation allemande
enseignants et élèves
réformes scolaires et universitaires
seconde guerre mondiale
occupation allemande
enseignants et élèves
réformes scolaires et universitaires
HAL domain(s) :
Sciences de l'Homme et Société/Histoire
French abstract :
Pour le régime de Vichy qui se met en place en juillet 1940, l’École, dans toutes ses composantes, de la maternelle à l’université, porte une responsabilité évidente dans le déclin du patriotisme qui explique la défaite. ...
Show more >Pour le régime de Vichy qui se met en place en juillet 1940, l’École, dans toutes ses composantes, de la maternelle à l’université, porte une responsabilité évidente dans le déclin du patriotisme qui explique la défaite. La Révolution nationale doit permettre de retrouver les vraies valeurs de la nation, en fondant ses activités sur les idées majeures du travail, de la famille et de la patrie. Le système éducatif doit donc être épuré de ses indésirables (juifs, francs-maçons, communistes…), former différemment ses enseignants et se donner pour priorité la diffusion des valeurs nationales. Á ce titre, les ministres successifs de l’Éducation nationale du régime de Vichy vont tenter de réformer l’École, à la fois dans ses structures, ses contenus et ses agents, pour former un ″homme nouveau”, même s’ils poursuivent parfois plus qu’ils ne le pensent des projets nés dans l’entre deux-guerres. Les programmes sont réformés pour affirmer la continuité plus forte de l’histoire de France avec les temps anciens et atténuer l’apport révolutionnaire et républicain alors que la géographie de la France et de la petite patrie sont mises en avant. Le culte du chef, la morale du devoir, l’éternel féminin au service de la famille sont réaffirmés alors que dans le même temps le Régime de Vichy s’en prend à la laïcité et soutient l’école privée, tout en renforçant la sélection et en mettant fin à la gratuité du second cycle du secondaire. Dans le supérieur, un numerus clausus vient limiter la place des étudiants juifs. Cette réforme plurielle vient cependant buter sur deux obstacles majeurs. Il y a tout d’abord la difficulté des temps, peu propices à la réforme éducative alors que le pays est occupé et que les pénuries sont multiples, les impératifs de la guerre s’imposant chaque jour davantage. Il y a ensuite une fronde majoritaire des acteurs éducatifs eux-mêmes qui font tout pour réduire la portée des textes réglementaires, attachés qu’ils sont aux valeurs républicaines et à l’école de Jules Ferry alors qu’ils rejettent les choix du Régime de Vichy et la collaboration.Show less >
Show more >Pour le régime de Vichy qui se met en place en juillet 1940, l’École, dans toutes ses composantes, de la maternelle à l’université, porte une responsabilité évidente dans le déclin du patriotisme qui explique la défaite. La Révolution nationale doit permettre de retrouver les vraies valeurs de la nation, en fondant ses activités sur les idées majeures du travail, de la famille et de la patrie. Le système éducatif doit donc être épuré de ses indésirables (juifs, francs-maçons, communistes…), former différemment ses enseignants et se donner pour priorité la diffusion des valeurs nationales. Á ce titre, les ministres successifs de l’Éducation nationale du régime de Vichy vont tenter de réformer l’École, à la fois dans ses structures, ses contenus et ses agents, pour former un ″homme nouveau”, même s’ils poursuivent parfois plus qu’ils ne le pensent des projets nés dans l’entre deux-guerres. Les programmes sont réformés pour affirmer la continuité plus forte de l’histoire de France avec les temps anciens et atténuer l’apport révolutionnaire et républicain alors que la géographie de la France et de la petite patrie sont mises en avant. Le culte du chef, la morale du devoir, l’éternel féminin au service de la famille sont réaffirmés alors que dans le même temps le Régime de Vichy s’en prend à la laïcité et soutient l’école privée, tout en renforçant la sélection et en mettant fin à la gratuité du second cycle du secondaire. Dans le supérieur, un numerus clausus vient limiter la place des étudiants juifs. Cette réforme plurielle vient cependant buter sur deux obstacles majeurs. Il y a tout d’abord la difficulté des temps, peu propices à la réforme éducative alors que le pays est occupé et que les pénuries sont multiples, les impératifs de la guerre s’imposant chaque jour davantage. Il y a ensuite une fronde majoritaire des acteurs éducatifs eux-mêmes qui font tout pour réduire la portée des textes réglementaires, attachés qu’ils sont aux valeurs républicaines et à l’école de Jules Ferry alors qu’ils rejettent les choix du Régime de Vichy et la collaboration.Show less >
English abstract : [en]
According to the Vichy Regime, beginning in July 1940, the whole school system, from preschool to university, had a great responsibility in the decline of patriotism justifying the rapid defeat in the face of the German ...
Show more >According to the Vichy Regime, beginning in July 1940, the whole school system, from preschool to university, had a great responsibility in the decline of patriotism justifying the rapid defeat in the face of the German armed forces. As Marshal Petain pointed out in his 20 June 1940 speech: “Since the Victory, a spirit of pleasure prevailed over the spirit of sacrifice. People claimed more than they served. Efforts were saved, and people nowadays have been living in despair.” The national Revolution the Regime brought about had to help revive the true values of the Nation, founding its activities on Work, Family and Homeland. Therefore, the “undesirables” (Jews, Freemasons, Communists, …) had to be rejected from the school system and the dissemination of national values had to prevail. As Serge Jeanneret, one of the Marshal’s trustees, noted: “Making the Revolution without Schools is as useful as a sand building” (extracted from Serge Jeanneret, La vérité sur les instituteurs [The Truth about Teachers], Paris, Flammarion, 1941, p. 173). From that point of view, all the educational ministers belonging to the Vichy Regime tried to reform the school system – its organisation, its programmes and staff – in order to train a “newman”, even if they sometimes fed projects launched during the interwar period. The Communist teachers and the Freemasons were expelled from schools because the 13 August 1940 Law prohibited them from working in the civil service. Registration as not belonging to secret societies was required of the educational staff. The first Jewish status (3 October 1940), then the second (2 June 1941), excluded Jews from the school system. The Act proclaimed on 21 June 1941 introduced a numerus clausus for the Jews (3%) in universities. The 8 September 1940 Act closed teacher training schools for primary staff, which were replaced by a new training organisation. The competitive examination laureates were integrated into secondary schools, passed the baccalaureate and, for one year, they attended a vocational training institute and had to undergo four different practical trainings. They had a three-month period at the vocational institute, a three-month training period in primary schools, a three-month training period in an agricultural education school or a technical school and, for women, a three-month training period in a housecraft centre, and one month’s training in a regional sport centre. The Vichy Regime and the Germans also forbade certain schoolbooks.Show less >
Show more >According to the Vichy Regime, beginning in July 1940, the whole school system, from preschool to university, had a great responsibility in the decline of patriotism justifying the rapid defeat in the face of the German armed forces. As Marshal Petain pointed out in his 20 June 1940 speech: “Since the Victory, a spirit of pleasure prevailed over the spirit of sacrifice. People claimed more than they served. Efforts were saved, and people nowadays have been living in despair.” The national Revolution the Regime brought about had to help revive the true values of the Nation, founding its activities on Work, Family and Homeland. Therefore, the “undesirables” (Jews, Freemasons, Communists, …) had to be rejected from the school system and the dissemination of national values had to prevail. As Serge Jeanneret, one of the Marshal’s trustees, noted: “Making the Revolution without Schools is as useful as a sand building” (extracted from Serge Jeanneret, La vérité sur les instituteurs [The Truth about Teachers], Paris, Flammarion, 1941, p. 173). From that point of view, all the educational ministers belonging to the Vichy Regime tried to reform the school system – its organisation, its programmes and staff – in order to train a “newman”, even if they sometimes fed projects launched during the interwar period. The Communist teachers and the Freemasons were expelled from schools because the 13 August 1940 Law prohibited them from working in the civil service. Registration as not belonging to secret societies was required of the educational staff. The first Jewish status (3 October 1940), then the second (2 June 1941), excluded Jews from the school system. The Act proclaimed on 21 June 1941 introduced a numerus clausus for the Jews (3%) in universities. The 8 September 1940 Act closed teacher training schools for primary staff, which were replaced by a new training organisation. The competitive examination laureates were integrated into secondary schools, passed the baccalaureate and, for one year, they attended a vocational training institute and had to undergo four different practical trainings. They had a three-month period at the vocational institute, a three-month training period in primary schools, a three-month training period in an agricultural education school or a technical school and, for women, a three-month training period in a housecraft centre, and one month’s training in a regional sport centre. The Vichy Regime and the Germans also forbade certain schoolbooks.Show less >
Language :
Français
Audience :
Non spécifiée
Popular science :
Non
Administrative institution(s) :
Université de Lille
CNRS
CNRS
Collections :
Submission date :
2023-11-14T14:29:06Z
2024-03-01T09:02:15Z
2024-03-01T09:03:04Z
2024-03-01T09:02:15Z
2024-03-01T09:03:04Z